ZÉPHYRE, ZEUS, ZODIAQUE
- ZAGRÉOS. Zeus s’unit à Perséphone sous la forme d’un serpent et engendra un fils, Zagréos, qu’il confia aux Curètes pour le soustraire aux colères jalouses d’Héra. Mais l’épouse du dieu réussit à retrouver l’enfant et chargea les Titans d’exécuter sa vengeance. Se voyant menacé, Zagréos prit toutes sortes de formes, humaines, animales et, finalement, se métamorphosa en taureau. Les Titans saisirent alors l’animal par les cornes et, l’ayant déchiré à belles dents, le dévorèrent. Les restes du malheureux furent enterrés à Delphes par les soins d’Apollon. Mais Athéna-Pallas réussit à sauver le cœur encore palpitant de Zagréos et put ainsi le confier à Zeus. Sémélé ou, selon d’autres, le dieu suprême lui-même, avala le cœur de l’enfant, concevant ainsi un nouveau dieu Dionysos. Ce mythe de la résurrection de Zagréos a été l’objet d’un culte particulier au cours des mystères orphiques.
- ZÉPHYRE. Connu par les Romains sous le nom de Favonius, Zéphyre, personnification divine du vent d’est, apporte la fraîcheur et la pluie bienfaisantes aux climats brumeux d’Italie. Jeune homme ailé, il glisse doucement dans l’espace et annonce l’humide printemps. Il s’unit à Chloris, déesse de la Végétation nouvelle, qui donne le jour à un fils, Carpos, le Fruit. Comme tous les dieux, Zéphyre manifeste parfois sa colère. On raconte à ce propos que, jaloux de l’affection qu’Apollon témoignait à Hyacinthe, l’un de ses compagnons, lorsqu’il s’exerçait à lancer le disque, Zéphyre détourna d’un souffle puissant la plaque de métal, qui, heurtant au front Hyacinthe, le tua net.
- ZÉTÈS. Ce Boréade, fils de Borée et d’Ortthye, participa avec son frère Calaïs à l’expédition des Argonautes, délivra ses neveux persécutés par leur belle-mère ldæa, et débarrassa Phinée des Harpyes, qui le tourmentaient. Comme son frère, il fut tué soit par les Harpyes, qu’il avait pourchassées, soit par Héraclès.
- ZÉTHOS. Fils de Zeus et d’Antiope, Zéthos, dont la légende est inséparable de celle de son frère jumeau Amphion, fut abandonné sur le mont Cithéron et réussit, par la suite, à venger sa mère persécutée par Dircé, épouse de Lycos. Tandis qu’Amphion épousait Niobé, Zéthos se mariait avec Thébé, héroïne éponyme de Thèbes. Mais tous leurs enfants, sauf deux, furent tués par Apollon et Artémis, dont ils avaient insulté la mère Léto.
- ZEUS. Celui qui s’assura la prééminence sur tous les dieux de la mythologie ne fut à l’origine qu’un dieu un peu plus redoutable que les autres. Seuls des siècles d’histoire, de mythes et de traditions diverses le consacrèrent premier des dieux. Adorant des dieux multiples, s’ignorant souvent les uns les autres, les peuples des cités grecques, séparés autant par les destinées géographiques que par les incertitudes de l’histoire, n’eurent que fort tard le sens de I'unité divine indispensable à l’élaboration d’une hiérarchie entre les dieux, au sommet de laquelle Zeus finit par s'imposer. A l'origine, Zeus était le dieu des phénomènes atmosphériques, celui qui éclaire le ciel, le couvre de nuages, dispense sur la terre pluie et neige, lance des éclairs et fait rouler le tonnerre (on disait même, en une contraction tout à fait significative : « Zeus pleut ou Zeus tonne »). Pourtant, dans un pays comme la Grèce, où l’agriculture prédomine, ce pouvoir étroit d’un dieu sur des éléments incontrôlés, dispensateurs des fléaux ou de la fertilité, prenait déjà une importance de tout premier plan. Avec Homère, puis Hésiode, Zeus acquit peu à peu sa personnalité définitive. Homère le définit comme le premier des dieux et le souverain suprême des mortels aux actions desquels il se mêle. Hésiode, de son côté, contribua à accentuer la primauté de Zeus en lui accordant une généalogie et des mythes. Fils de Cronos et de Rhéa, Zeus fut sauvé de la gloutonnerie infanticide de son père par sa mère, qui le confia aux Corybantes, aux Curètes et à la chèvre Amalthée. Parvenu à l’âge adulte, il fit restituer à son père ses frères et sœurs, qu’il avait dévorés : Poséidon, Hadès, Hestia, Déméter, Héra; puis, ayant délivré les Cyclopes et les Héchatonchires, il prit la succession de Cronos, non sans avoir soutenu une lutte effroyable contre les Géants révoltés, pour asseoir d’une manière définitive sa souveraineté sur les dieux. Zeus songea alors à assurer sa postérité : il épousa successivement Métis, la Raison, dont il eut Athéna, Thémis, la mère des Moires, Déméter, sa sœur, mère de Perséphone, Mnémosyne, mère des Muses, Aphrodite, mère des Grâces, Latone, qui enfanta Apollon et Artémis, et enfin Héra, qui resta son épouse légitime et lui donna Hébé, Arès, Héphaïstos. Zeus eut en outre d’innombrables aventures avec les mortelles, qui mirent au monde la race des héros et des demi-dieux. Il assurait ainsi entre les dieux et les hommes une sorte de hiérarchie dont son pouvoir tirait bénéfice. Aussi, après les fluctuations et les transformations d’une terre en pleine création, après des luttes entre les dieux primordiaux et l’anarchie qui en était la conséquence, Zeus apparut comme l’image de l’apaisement, de l’ordre, de la sagesse et de la justice. En effet, les règles qu’il élabora pour les cieux et les dieux, Zeus les établit également dans les sociétés terrestres. Les rois, désormais, gouvernèrent les cités et les peuples. Tous lui durent des comptes. Zeus put s’arroger les deux titres enviés de « père des dieux » et de « père des hommes ». Il fut consacré comme le dieu universel, possesseur de tous les biens célestes et terrestres. De lui. tout procède : il porte des épithètes et des surnoms innombrables, qui, tous, indiquent les fonctions ou les localités où il est honoré. Il trône en majesté, entouré de ses attributs ordinaires et souverains : l’aigle, le foudre et la victoire, tel le représente la célèbre statue de Zeus Olympien de Phidias, qui lui donne pour toujours cette grandeur suprême dont il est le seul parmi les dieux et les hommes à posséder la marque.
- ZODIAQUE. Ensemble des lieux célestes parcourus dans I’année par le Soleil, le Zodiaque est divisé en douze parties, ou signes, qui symbolisent chacune un mythe, une légende ou la figure d’une constellation. Le Bélier est celui-là même qui, dans la mythologie, porte la Toison d’or. Le Taureau est l’animal qui enleva Europe. Les Gémeaux rappellent le souvenir des Dioscures : Castor et Pollux. Le Cancer, gigantesque écrevisse, fut envoyé par Héra pour mordre Héraclès. Le Lion n’est autre que celui que ce dernier tua à Némée. La Vierge figure, pour les uns, Astrée, pour les autres, Érigoné. La Balance est l’attribut par excellence de la Justice. Le Scorpion est l’animal qui fut dépêché par Artémis pour piquer Orion. Le Sagittaire est l’image du centaure Chiron. Le Capricorne est l’emblème de la chèvre Amalthée, nourrice de Zeus. Le Verseau s’assimile avec Ganymède, et les Poissons commémorent ceux qui transportèrent sur leur dos Cupidon et Aphrodite, pourchassés par Typhon.