Zénobie [araméen : Bat Zabbai] ; reine de Palmyre [262-272].
Zénobie [araméen : Bat Zabbai] ; reine de Palmyre [262-272].
La belle épouse d'Odénath, prince de Palmyre que l'empereur Gallien a nommé imperator et corrector totus Orientis en récompense de sa loyauté dans la lutte contre les Perses et les prétendants à l'empire de l'Orient, assure après l'assassinat de son époux (268) la régence pour son fils Vahballat. La situation difficile permet à Z. de se détacher de Rome et de s'emparer, avec l'aide de son général Zabdas, de presque toute l'Asie Mineure, de la Syrie et de l'Égypte. Palmyre, qui contrôle ainsi le commerce oriental par la mer Rouge, met en péril l'intégrité territoriale de l'Empire romain. D'autant que Z., enhardie par son succès et profitant des successions d'empereurs, se proclame Augusta et son fils empereur. C'est pourquoi l'empereur Aurélien, après avoir repris le contrôle d'Antioche, bat près d'Émèse les troupes de Z., engage les siennes dans le désert et pénètre en 272 dans Palmyre. Z., elle, est faite prisonnière au cours de sa fuite chez les Sassanides et exhibée lors du triomphe de l'empereur à Rome. Elle termine paisiblement sa vie dans une villa près de Tibur (Tivoli). Ses conseillers grecs et chrétiens paient de leur vie un nouveau soulèvement contre Rome ; sa ville natale est détruite (273) et ne se relèvera jamais de la mise à sac d'Aurélien. Sous le règne de Z., la riche ville marchande de Palmyre-Tadmor connaît l'apogée de sa vie intellectuelle. Sa chute a des conséquences sur le commerce oriental et sur la sécurité de l'Empire. Si les échanges entre Rome et les Sassanides reprennent alors, le désert est désormais ouvert aux tribus arabes. Ses ruines imposantes se sont conservées dans le désert syrien entre Homs et l'Euphrate. Le personnage de cette femme exceptionnelle a fourni matière à de nombreux opéras baroques et à des drames, entre autres La Grande Zénobie de Calderon.
Bibliographie : G. Degeorge, Palmyre, 1987 ; E. Will, Les Palmyréniens, 1992.
ZÉNOBIE (?-274 ap. J.-C.). Reine de la ville de Palmyre en Syrie, elle régna entre 267 et 272, conduisant le royaume à son apogée. Intelligente, autoritaire et cultivée, elle refusa la tutelle de Rome, contrôla l'Égypte et l'Asie Mineure imposant sa domination sur tout l'Orient. Sentant la menace de cette nouvelle puissance, l'empereur romain Aurélien assiégea Palmyre qui capitula en 273. La reine Zénobie, chargée de chaînes d'or, dut paraître au triomphe du vainqueur mais finit sa vie dans un domaine que lui donna généreusement Aurélien.
Zénobie. Veuve, successeur (et peut-être meurtrière) d'Odenath, qui fut assassiné en 266 ou 267 apr. J.-C., elle fut reine de Palmyre, une cité autonome de Syrie sous protectorat romain depuis le IIe siècle apr. J.-C. La faiblesse de Rome après la défaite de l'empereur Valérien et la menace des Perses sassanides induisirent Zénobie à se lancer dans une politique d'expansion ; elle s'empara de l'Égypte en 269 et de l'Asie Mineure (à l'exception de la Bithynie) en 270. Ce royaume devenant une menace pour Rome, l'empereur Aurélien riposta lorsqu'elle décida, en 271, de décerner à son fils le titre d'Auguste (voir augustes, les). Il reprit l'Asie Mineure et après un siège difficile, Zénobie ayant opposé une résistance héroïque, conquit Palmyre qui subit de terribles destructions. Zénobie et ses fils captifs ornèrent le triomphe d'Aurélien avant de recevoir une pension et une villa à Tibur, où ils passèrent le restant de leur jours