Zadig ou la Destinée de VOLTAIRE, 1747

• Dans Zadig ou la Destinée, qui est son premier conte philosophique important, Voltaire traite de la destinée humaine, du bien, du mal et du bonheur. Après avoir montré dans Les Lettres philosophiques une confiance raisonnée dans la société, et chanté avec bravade les bienfaits de la civilisation dans le poème Le Mondain (1736), il réfute ici vigoureusement l'optimisme des Allemands Leibniz (1646-1716) et Wolff (1679-1754). • Voltaire a imaginé un jeune Babylonien pourvu de toutes les qualités et de tous les privilèges qui assurent le bonheur, et s'est amusé à montrer que sa vie n'est qu'un tissu de mésaventures et de malheurs. Il promène son héros dans un Orient de fantaisie, le faisant un jour Premier ministre et favori de la reine Astarté, le lendemain esclave du marchand Sétoc. Zadig éprouve que les femmes sont volages, les hommes envieux, menteurs et fourbes, les prêtres fanatiques, la justice aveugle. L'intelligence est méconnue, la générosité payée d'ingratitude, la méchanceté et les préjugés se dressent partout contre la raison. Tout s'arrange à la fin : Zadig rentre à Babylone et épouse la reine Astarté, après l'avoir elle-même libérée de l'esclavage. Malgré cette heureuse conclusion, la croyance en la bonté de la Providence a été mise à mal; Zadig se révolte contre la conduite de l'ermite qui en est le porte-parole. • Le procès de la Providence et de la société humaine prendra encore plus de force dans Candide ou l'optimisme lorsque Voltaire peindra directement les réalités de son temps.