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XÉNOPHON (Vers 430-vers 355 av. J.-C.)

Historien, chef militaire et essayiste grec. Cet homme d'action qui conduisit la retraite des « Dix Mille » voulut être historien comme Thucydide et philosophe comme Platon, mais sans réussir à les égaler. Ses récits socratiques nous montrent un Socrate (dont il fut l'élève) un peu terre à terre mais ils constituent, avec les dialogues de Platon, l'un des rares témoignages directs sur le père de la philosophie occidentale.

Œuvres : Récits socratiques : Apologie de Socrate ; Banquet.

Xénophon, historien (Athènes v. 445-Corinthe 359 av. J.-C.). Fils de Gryllos, il fut le disciple de Socrate qui lui sauva la vie lors de la bataille de Délion (424). Sur l’invitation de son ami Proxènos, il s’engagea avec les nombreux mercenaires grecs (dont beaucoup de Spartiates) recrutés par Cyrus le Jeune, frère du roi des Perses Artaxerxès, en 401. À la tête d’une grande armée, Cyrus traversa l’Asie Mineure où il avait un gouvernement et s’engagea en Mésopotamie dans l’intention de renverser le roi, son frère. Les armées d’Artaxerxès vainquirent celles de Cyrus à la bataille de Cunaxa. Le prince y ayant été tué, les Perses des deux camps s’unirent pour tenter de détruire la troupe d’une dizaine de milliers de Grecs dont faisait partie Xénophon. Les Grecs se frayèrent une route par la force, sans cesse traqués par les Perses, à travers les régions orientales de l’Asie Mineure, jusqu’au Pont-Euxin (la mer Noire), d’où ils purent s’embarquer pour rentrer dans leurs cités. Xénophon, élu par les mercenaires pour prendre le commandement de la troupe, consigna cette prodigieuse retraite dans son Anabase. Banni d’Athènes pour ses amitiés Spartiates, Xénophon guerroya en Asie Mineure contre les Perses avec le roi Agésilas (dont il écrivit une biographie) et il était à ses côtés lors de la bataille de Coro-née (394) contre les Athéniens. Les Spartiates donnèrent à Xénophon une petite propriété à Scillonte, en Élide, où le rejoignirent sa femme Philésia et ses enfants. C’est là qu’il rédigea une grande partie de son œuvre (Mémoires sur Socrate, Banquet, Économique, Helléniques...). Chassé de cette retraite par les Éléens, il s’établit à Corinthe où, sans doute, il termina ses jours.

XÉNOPHON d’Éphèse. Écrivain grec. Nous ne connaissons ni sa vie, ni même les dates entre lesquelles il vécut. Certains critiques pensent que ce fut au IIe siècle, d’autres proposent le IIIe, le IVe et parfois le Ve en se basant sur les caractéristiques de son style. Mais Xénophon parle du temple d’Ephèse comme d’un monument contemporain; aussi, puisque ce temple fut détruit par les Goths en 265, est-il probable que Xénophon vécut avant cette date. De lui, on ne possède qu’un roman, les Êphésia-ques, qui a le mérite, historiquement, d’être le premier roman antique dont les situations se déroulent dans le monde réel. Le premier livre contient même des descriptions qui nous permettent de nous faire une idée des cérémonies religieuses qui se déroulaient à Ephèse et, à ce titre, demeure un document fort important.

Écrivain et homme politique grec. Xénophon fut un des Dix Mille qui, après la mort de Cyrus à la bataille de Counaxa (401), se trouvèrent isolés en Mésopotamie et privés de leurs principaux chefs, assassinés dans un traquenard. Xénophon releva le courage de ses compagnons, devint le chef de l'arrière-garde des mercenaires et réussit, à travers de terribles difficultés, à ramener les Dix Mille sur la mer Noire puis en Propontide. Il aida ensuite le roi thrace Seuthès, puis se mit au service de Sparte. À partir de 396, il devint un des plus proches collaborateurs du roi de Sparte Agésilas, qu'il accompagna dans sa campagne d'Asie Mineure. Il revint avec lui en Grèce (394), combattit aux côtés des Spartiates contre ses compatriotes à la bataille de Coronée, ce qui lui valut d'être frappé d'une sentence d'exil par les Athéniens. Agésilas l'établit alors à Scillonte, en Élide, où il devait passer plus de vingt ans, occupé à la rédaction de la plupart de ses ouvrages. À la suite d'une guerre entre Sparte et les Éléens, il dut quitter Scillonte en 371 et se réfugia à Corinthe. Athènes se trouvant alors l'alliée de Sparte, la sentence de bannissement qui le frappait fut rapportée, et Xénophon put finir ses jours à Athènes. L'Anabase, récit de l'expédition de Cyrus le Jeune et de la retraite des Dix Mille, constitue l'un des chefs-d'œuvre de la littérature des mémoires militaires.


Xénophon (v. 426-354 av. J.-C.) ; historien grec.

Né à Erkhia, en Attique, X. reçoit l’éducation des jeunes chevaliers athéniens avant de devenir disciple de Socrate. En 401, mécontent du climat politique d’Athènes et épris d’aventure, il prend part avec les mercenaires grecs à la campagne menée par Cyrus le Jeune contre son frère le roi perse Artaxerxès II. Après la bataille de Cunaxa (près de Babylone), X. prend avec le Spartiate Kherisophos la conduite des Grecs privés de leurs officiers par une embuscade des Perses. Par son habileté et son autorité le jeune homme réussit à ramener les « Dix Mille », de Mésopotamie jusque dans les colonies grecques des rives de la mer Noire, par les montagnes enneigées d’Arménie. Après une brève période au service du souverain des Thraces, Seuthès, X. se rallie avec l’armée aux Spartiates, dont le soutien à la rébellion de Cyrus avait entraîné (399) une guerre ouverte contre le Grand Roi en Asie Mineure occidentale. Son admiration fervente pour Agésilas II l’entraîne à guerroyer à ses côtés en Asie (391), puis en Grèce où il participe, côté Spartiate, à la bataille de Coro-née (394) contre sa propre patrie. Peut-être est-ce à ce moment (la date reste discutée) qu’il est banni d’Athènes et qu’il reçoit en reconnaissance de sa loyauté un domaine à Scillonte, en Elide. Il cultive ici ses passions, l’équitation, la chasse, les occupations rurales et s’adonne aux lettres, les nourrissant de ses expériences, jusqu’à ce que l’effondrement des Spartiates après la bataille de Leuctres (371, Epaminondas) l’oblige à se réfugier à Corinthe. C’est là qu’il est mort, dit-on, plus vraisemblablement à Athènes qui a levé la sentence de bannissement après s’être rapprochée de Sparte pour contenir la puissance croissante de Thèbes. En effet son fils Gryllos, élevé à la Spartiate, tombe en 362 à Mantinée dans les rangs de la cavalerie athénienne. Parmi les quatorze ouvrages très divers laissés par X., l'Anabase, son récit de l’expédition des Dix Mille dans la région entre Tigre et Euphrate et de leur retraite périlleuse, est précieux par sa narration véridique et par sa richesse en détails pittoresques ayant trait à l’histoire culturelle et à la géographie. Dans les Helléniques, il poursuit l’oeuvre de Thucydide et relate l’histoire de la Grèce de 411 à 362 ; sans atteindre à la qualité de son devancier, X. présente cependant la seule description globale de cette époque. L’authenticité de ses souvenirs sur Socrate (Mémorables, Apologie, Banquet) est contestée. Son éloge des institutions Spartiates (Constitution de Lacédémone ; Agésilas) est partial. Ses traités consacres aux problèmes de la vie pratique (Economique, Equitation, etc.) révèlent la diversité de ses compétences.

Bibliographie : E. Delebecque, Essai sur la vie de Xénophon, 1957.

XÉNOPHON D'ATHÈNES (Erkhia, At-tique, v. 430-v. 555 av. J.-C.). Écrivain athénien. Disciple de Socrate, il s'engagea dans l'armée des Dix Mille mercenaires grecs de Cyrus le Jeune en guerre contre son frère Artaxerxès. Après l'assassinat de leurs chefs, il joua un rôle décisif dans la retraite de l'armée, expédition qu'il raconta dans L'Anabase. Banni d'Athènes pour s'être allié à Sparte, Xénophon battit ses compatriotes à Coronée (394). Installé à Sallonte, près d'Olympie, il y composa l'essentiel de son oeuvre (Les Mémorables ; L'Apologie de Socrate ; Les Helléniques ; L'Economique ; la Constitution des Lacédémoniens ; La Cyropédie). Vers 365, Athènes avait levé le décret d'exil qui l'avait frappé.




♦ « Ce fut un homme remarquable à beaucoup d’égards... Il était pieux, aimait à offrir des sacrifices, se connaissait aux choses religieuses, et fut un disciple fidèle de Socrate. » Diogène Laerce. ♦ « L’abeille attique... » Suidas. ♦ «Parlerai-je de Xénophon, de la douceur de son style où règne une simplicité que l’art tenterait en vain d’imiter ? ne dirait-on pas que les Grâces elles-mêmes ont pétri son langage ? et à qui pourrait-on plus justement appliquer ce témoignage... que la déesse de la persuasion avait choisi son siège sur ses lèvres ? » Quintilien. ♦ « Ecrivain original, dont le caractère semble appartenir plutôt à notre époque qu’à l’Antiquité. » Mérimée. ♦ « Si on voulait exprimer [la langue de Xénophon] par une image, on devrait la comparer à l’eau d’un ruisseau au sortir de la source, encore sans mélange, légère et limpide, plus belle que lorsqu’elle sera grossie et troublée par le progrès de son cours. » ... « Tout le monde aujourd’hui connaît et admire dans La Chartreuse de Parme de Stendhal, le récit de la bataille de Waterloo. Il semble, quand on l’a lu, qu’on vient d’apprendre pour la première fois ce que c’est qu’une bataille. Il m’a semblé souvent, en lisant la retraite des dix mille, que j’apprenais pour la première fois ce qu’est la marche d’une armée.» Taine. ♦ « Le fond de sa nature, qui lui vient probablement de sa race aristocratique, est le goût de la vie pratique et active, de la vie harmonieuse, à la fois philosophique et morale, où le corps dépense sa vigueur et se joue sous la discipline d’une âme bien réglée. » ... « Il est avant tout un honnête homme... Il ramène à Athènes le parfait naturel et la grâce. On s’attendait à trouver un auteur, on est ravi de trouver un homme. » A. Croiset. ♦ « Xénophon est un grand bourgeois. Possesseur d’un beau domaine, il aime la chasse, les chevaux, a une femme bien soumise et de beaux enfants, très polis. C’est l’homme rangé; de nos jours il irait à la messe de onze heures et serait de l Académie. Comment voulez-vous qu’il comprenne ce déclassé qu’est Socrate ? » A. Valensin.


Xénophon. 1. Historien grec et disciple de Socrate (v. 428-v. 354 av. J.-C.). Athénien, fils de Gryllos, il eut deux fils : Gryllos et Diodore. Membre de la classe des chevaliers, il fit partie du cercle de jeunes aristocrates qui entouraient Socrate (celui-ci aurait un jour arrêté Xénophon, encore enfant, dans la rue et lui aurait demandé où il pouvait trouver différents objets. Sa dernière question aurait été: où peut-on trouver des hommes braves et vertueux? Devant l'embarras de Xénophon, Socrate lui aurait dit de venir avec lui). Aussi se trouva-t-il sans doute dans une position délicate lors de la révolution oligarchique de 404 et de la restauration démocratique qui suivit et il préféra s'éloigner en 401. Il prit part, avec son ami le Béotien Proxénos, à l'expédition (relatée dans l'Anabase) que Cyrus le Jeune mena contre son frère Artaxerxès en 401. Après avoir joué un rôle décisif dans dans la retraite des Dix Mille, il se mit au service du roi de Sparte Agésilas (396) avec lequel il combattit les Perses de Pharnabaze. Quand Agésilas fut rappelé en Grèce, il resta à ses côtés en 394 (mais peut-être sans combattre) à la bataille de Coronée contre les Béotiens et les Athéniens, ce qui lui valut d'être condamné par ces derniers à l'exil et la confiscation de ses biens. Sparte lui fit don d'un domaine à Scillonte, près d'Olympie, et lui décerna le titre de proxenos, chargé d'accueillir et d'assister les Spartiates se rendant à Olympie. Il passa à Scillonte les vingt années suivantes, jouissant de la nature et y composant la plupart de ses ouvrages. Lorsqu'Élis reprit Scillonte à Sparte (371), il s'établit à Corinthe. Son décret d'exil fut révoqué v. 368, après la conclusion de la paix entre Athènes et Sparte, et il retourna à Athènes quand les Athéniens furent expulsés de Corinthe en 366. En 362, ses deux fils prirent part à la bataille de Mantinée, dans le contingent athénien combattant aux côtés des Thé-bains, et l'aîné Gryllos y trouva la mort. Son oeuvre abondante (consulter chaque titre) se présente comme un témoignage vécu sur les événements et les mouvements intellectuels de son époque. Il écrivit les Mémorables, l'Apologie et le Banquet, volumes de souvenirs sur Socrate qui l'avait fortement impressionné, mais dont il n'assimila la philosophie que de façon très superficielle. L'Économique est un traité d'économie domestique; l'Ana-base et la Cyropédie furent inspirés par son expérience en Perse ; ses traités Le Commandant de Cavalerie, De l'Art équestre et L'Art de la Chasse, par sa carrière militaire et sa passion pour le sport. Les Helléniques, Agésilas, la Constitution des Lacédémoniens, Hiéron et les Revenus par sa connaissance des problèmes politiques de maintes cités. En revanche, la Constitution des Athéniens qui lui est attribuée n'est certainement pas de sa main. Xénophon historien est souvent coupable d'omissions et de partialité, mais c'est un expert et un passionné d'art militaire et de sport. Xénophon était un homme pieux, d'un grand bon sens, qui écrivit de manière attrayante et lucide. Quintilien a évoqué avec chaleur son charme sans affectation. 2. Xénophon d'Éphèse, voir roman. Xerxès. Voir médiques, guerres.

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