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WITTGENSTEIN Ludwig (1889-1951)


WITTGENSTEIN Ludwig (1889-1951)
Né à Vienne en 1889 dans une famille fortunée et cultivée, d'une mère catholique et d'un père juif protestant, Wittgenstein, à l'abri de toute gêne financière, eut une jeunesse voyageuse et toujours avide de connaissances. Après des études de physique en Autriche, à Linz (où il connut - dit-on -Adolf Hitler), il partit pour l'Angleterre, où il s'intéressa à l'aéronautique, puis aux mathématiques, avant de se consacrer entièrement à la philosophie de la logique. Lors de la Première Guerre mondiale, il s'engagea dans l'armée autrichienne et fut fait prisonnier en 1918. Libéré, il se défit de son héritage et devint instituteur en Basse-Autriche pendant six ans - ce qui ne l'empêcha pas de soutenir une thèse de philosophie à Cambridge en 1921 (Tractatus logico-philosophicus}. Poursuivant sa réflexion sur le langage et la logique (Investigations philosophiques}, il enseigna pendant neuf ans à Cambridge, d'une manière fort peu conformiste. Il s'engagea comme brancardier dans l'armée britannique lors de la Seconde Guerre mondiale. Il mourut d'un cancer à Cambridge.
Logicien et philosophe anglais d'origine autrichienne. Né dans une famille de la grande bourgeoisie, il fait des études d'ingénieur et s'intéresse à la question philosophique du fondement des mathématiques. Il rencontre Frege en 1921 et suit les cours de Russell. Engagé volontaire dans l'armée autrichienne après avoir vécu plus d'un an dans une hutte norvégienne, il écrit pendant la guerre le seul ouvrage publié de son vivant (en 1921) : le Tractatus logico-philosophicus. Après la guerre, il abandonne la philosophie, devient instituteur, puis jardinier. Alors qu'il est un auteur universellement connu, il reprend ses études, rédige des textes qu'il ne publie pas ; nommé professeur à Cambridge en 1939, il démissionne après la Seconde Guerre mondiale et part en 1948 vivre dans une hutte de la côte irlandaise, d'où il fera avant de mourir quelques voyages aux Etats-Unis ou en Norvège.
♦ « Œuvre d'ingénieur... parce qu'on finit par voir qu'elle contient toutes les instructions nécessaires à la comprendre » (J.T. Desanti), le Tractatus entend guérir la philosophie de ses maladies de langage. Écrit de façon discontinue, sous forme aphoristique, il admet qu'il existe une correspondance entre la structure logique du monde (ensemble de liaisons entre les faits) et la structure formelle du langage. Les propositions élémentaires de ce dernier représentent un état du monde existant ; en revanche les énoncés complexes sont uniquement des combinaisons logiques de propositions élémentaires : leur vérité dépend simplement de la vérité de celles-ci. Dans cette optique, les énoncés logiques sont vides de sens (tautologiques) : ne disant rien du réel, ils forment le cadre a priori de toute connaissance scientifique - par rapport auquel les questions philosophiques traditionnelles apparaissent souvent comme des énoncés mal construits, reposant sur des ambiguïtés et des erreurs de grammaire. Dès le Tractatus, l'activité philosophique est ainsi redéfinie comme la volonté de débarrasser la pensée des pièges que ne cesse de lui tendre le langage.
♦ Dans ses textes ultérieurs, le « second » Wittgenstein, prenant ses distances à l'égard de tout projet de langue idéale unifiée (comme l'entend Russell), va insister sur la spécificité des différents langages et sur leurs conditions effectives d'exercice. Analysant plus volontiers le langage naturel, il interroge les divers «jeux du langage » - chacun ayant son système de règles propre. De telles recherches ont eu une influence déterminante sur le néopositivisme, et Wittgenstein a fortement modelé, avec Russell, le paysage philosophique anglais, pour le centrer sur un travail de dénonciation des pseudo-problèmes en concevant la philosophie comme une thérapeutique fondamentale.
Autres œuvres : Les Carnets (1914-1916) ; Le Cahier brun et le cahier bleu (1933-1935) ; Investigations philosophiques (1936-1949) ; Fiches ; De la certitude.


WITTGENSTEIN Philosophe anglais d’origine autrichienne (1889-1951). • Le Tractatus est le seul ouvrage qui fut publié du vivant de Wittgenstein. Suite d’aphorismes au contenu déroutant, ce texte a été récupéré par les néopositivistes, au prix d’un indéniable contresens. • Pour Ludwig Wittgenstein, la logique n’est pas seulement ce qui gouverne notre langage ; elle est aussi ce qui emplit et limite notre monde : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire ». • Si les propositions des mathématiques et de la logique ne disent rien du monde (ce sont de pures tautologies), elles nous « montrent » cependant la forme nécessaire du monde, et délimitent, de l’intérieur, le champ de l’impensable (l’éthique, l’esthétique, la métaphysique), qui est proprement l’« élément mystique » de la vie. Principaux écrits : Tractatus logico-philosophicus (1921), Investigations philosophiques (1953), Le Cahier bleu et le Cahier brun (1958), Remarques philosophiques (1964).


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