Waldeck-Rousseau, Pierre (Nantes 1846-Corbeil 1904); homme politique français.

Waldeck-Rousseau, Pierre (Nantes 1846-Corbeil 1904); homme politique français.

Brillant avocat d'affaires nantais et fils d'avocat opposant à Napoléon, W. devient député de Nantes en 1879 ; républicain modéré, qui précise « mais pas modérément républicain », méfiant face aux puissances d'argent, partisan de réformes sociales mais hostile au socialisme, il est ministre de l'intérieur de Gambetta puis de Ferry, en 1881-1882 et 1883-1885, et attache son nom à la loi de 1884 qui légalise les syndicats. En 1889, il quitte le Parlement, redevient un ténor du barreau et défend Gustave Eiffel dans l'affaire de Panama. Il revient à la politique en 1894 comme sénateur de la Loire. En juin 1899, face aux dangers que les nationalistes font courir à la démocratie, il prend la tête d'un ministère de « défense républicaine », appuyé sur le Bloc des gauches dreyfusard, avec Millerand pour se concilier certains socialistes, et le général de Galliffet, « fusilleur de la Commune », pour tenir l'armée. En trois ans, durée record pour un ministère de la IIIe République, il amnistie Dreyfus, réprime l'agitation des Ligues, assure le rapprochement de la France avec l'Angleterre et l'Italie, réaffirme le droit de grève, voudrait que l'Etat devienne l'arbitre obligé des conflits du travail, et propose une loi sur les associations, dite loi de 1901, pour contrôler les congrégations religieuses, « moines d'affaires » et « moines ligueurs ». En 1902, très malade, il démissionne, et avant sa mort, s'oppose encore, au Sénat, à la séparation de l'Eglise et de l'État, parce qu'elle ôte à ce dernier des moyens de pression sur le clergé.

Bibliographie : P. Sorlin, Waldeck-Rousseau, 1966.

WALDECK-ROUSSEAU, Pierre (Nantes, 1846-Corbeil, 1904). Homme politique français. Son nom reste attaché à la loi de 1901 sur les associations. Issu d'une famille bourgeoise de Nantes, devenu un grand avocat d'affaires, il siégea à la Chambre des députés avec l'Union républicaine (1879-1889) puis fut deux fois ministre de l'intérieur dans les cabinets de Gambetta (1881-1882) et de Jules Ferry (1883-1885). Ce fut à ce dernier poste qu'il fit voter la loi sur les association professionnelles qui favorisa le développement du mouvement syndical. Revenu à sa profession d'avocat, il plaida dans la plupart des grands procès financiers, défendant notamment Gustave Eiffel lors du scandale de Panama. Appelé à former un gouvernement lors de l'affaire Dreyfus (1899), Waldeck-Rousseau forma un ministère de « défense républicaine » (1899-1902) dans lequel entra pour la première fois un ministre socialiste. Il fit gracier Dreyfus, et adopter, notamment contre les ingérences des congrégations dans les affaires de l'État, la loi sur les associations de 1901 qui devait aboutir à la séparation des Églises et de l'État (1905). Voir Delcassé (Théophile), Millerand (Alexandre), Pie X.