Databac

VITRAC Roger

VITRAC Roger
1899-1952
Auteur de théâtre, né dans le Lot. Ses premières oeuvres sont des recueils de poèmes (Cruauté de la nuit, 1927 ; suivi la même année de Connaissance de la mort) et une curieuse tentative de dramaturgie « onirique », Les Mystères de l’amour (1927 également) ; toutes œuvres influencées par l’esprit du mouvement surréaliste, auquel il avait « adhéré », et dont à cette date il était déjà « exclu ». Avec Artaud, il fonde alors le Théâtre Alfred-Jarry, où sera représenté Victor ou les Enfants au pouvoir (1928 ; repris avec éclat en 1963). Par la suite Vitrac donnera encore Le Coup de Trafalgar (1934), Le Loup-garou (1939) et Le Sabre de mon père (1951). Mais il ne devait pas retrouver l’effet d’émerveillement de Victor, mélange détonant d’humour noir et rose, incontestable chef-d’œuvre du surréalisme sur le mode léger (que cette école n’a guère prospecté ; peut-être parce que c’est là, de tous les registres poétiques, le plus inaccessible).
VITRAC Roger. Écrivain et dramaturge français. Né à Puisac (Lot) le 17 novembre 1899, mort à Paris le 22 janvier 1952. Il vint à Paris, en 1910, avec son père, et entra au Lycée Buffon où il fît ses études secondaires et commença à s’intéresser passionnément à la poésie et au théâtre, lisant Lautréamont et Alfred Jarry. Après une année de P.C.B. il partit faire son service militaire, en 1920, et eut la chance de rencontrer à l’armée Marcel Arland, René Crevel, Georges Limbour et André Dhôtel, avec lesquels il fonda le groupe et la revue Aventure. En 1922, il participa à la manifestation Dada de Saint-Julien-le-Pauvre et se lia avec André Breton, qui le considérait comme l’un des plus doués de ses amis. En 1923, André Masson lui fit rencontrer Antonin Artaud et il prit part, aux côtés d’Aragon, Breton et Morise, au fameux « voyage magique ». Il se rallia au Surréalisme dès sa fondation et collabora aux premiers numéros de La Révolution surréaliste, mais fut exclu du groupe vers la fin de 1926. Ses œuvres théâtrales de cette époque, de courtes pièces comme Mademoiselle Piège et Poison. (« drame sans paroles ») sont inédites. En 1927, il fit paraître deux recueils poétiques parmi les plus significatifs de cette période : Cruautés de la nuit et Connaissance de la mort, et fonda, avec Artaud et Robert Aron, le théâtre Alfred Jarry, qui débuta par une représentation au théâtre de Grenelle de Ventre brûlé ou la mère folle, d’Artaud. En 1928, le théâtre Alfred Jarry donna à la Comédie des Champs-Elysées Victor ou les enfants au pouvoir , qui est le chef-d’œuvre de Vitrac et probablement de tout le théâtre surréaliste. Les Mystères de l’amour et Le Peintre, sketch-farce représenté chez Lise Deharme en 1930, marquent la fin de la tentative de rénovation théâtrale entreprise par Vitrac qui, à partir de 1931, collabora à Comœdia et à L’Intransigeant, abandonnant l’exigence qui avait marqué sa jeunesse pour rechercher un succès que ne lui apporteront ni Le Coup de Trafalgar (1934), ni Le Camelot (1936), ni Les Demoiselles du large (1938), ni Le Loup-garou (1939), ni enfin Le Sabre de mon père (1951). Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur l’amitié qui le lia à Jean Anouilh tout au long de ces années et sur le parti qu’Anouilh a tiré de son œuvre et de ses expériences. Vitrac fut aussi l’auteur de quelques dialogues de films sans importance et collabora, avec Jean Giraudoux, à des émissions de propagande au début de la guerre. Son théâtre a paru en deux volumes, en 1946 et 1948, mais il reste encore quelques pièces inédites telles que L’Epouvante et Le Destin change de chevaux. ♦ « Roger Vitrac pratique une merveilleuse chirurgie vitale. Il connaît vraiment la répartition de l'esprit. Il en élucide l'activité occulte et illogique avec le bonheur d'un théorème de la raison. Décalage des sentiments, des sensations, des actes avec leur signification générale, humaine, leur magie vitale. En même temps qu'il remonte l'esprit, il en fait vibrer la substance. Ce qu'il écrit a un caractère de révélation. Ce n 'est pas le moyen, c'est l'acte élucidé, et de telle sorte que l'acte, en même temps qu'il s'explique, se détache de la confusion des phénomènes, de la virtualité des possibles, et vit. » Antonin Artaud.