VIE
VIE. n.f. Ensemble des phénomènes nécessaires pour qu'existe un organisme (plante ou animal). D'où la définition de Xavier Bichat : «La vie est l'ensemble des phénomènes qui résistent à la mort.» ♦ 1° Sens biologique. Présence dans un être des activités d'assimilation, de croissance et de reproduction. Durée de cette existence. ♦ 2° Sens pyschologique. Instinct de vie, tendance fondamentale à être et développer son être (Spinoza). ♦ 3° Elan vital. Principe discerné par Bergson dans son analyse du monde (l'Evolution créatrice). Ce principe, qui «a été donné une fois pour toutes», et qui «est fini», est un dynamisme qui a le pouvoir de produire des formes vivantes ; mais il se heurte à l’obstacle que Bergson appelle matière, principe de direction opposée, qui occasionne retombée et stagnation. ♦ 4° Vie éternelle. Expression qui traduit le terme zôê de l’Evangile de saint Jean. Zôê s’y distingue de bios (principe de la vie biologique et psychique, de la vie naturelle). Zôê est la vie surnaturelle d’un être. (V. «Grâce» ; V. dans «Logos», le «Verbe de Vie».) Cette vie surnaturelle est à distinguer, dans les créatures, de l’Éternité divine, qui est une Vie d’un autre ordre, incréé.
Dans le langage courant, s’oppose à la mort, mais désigne aussi les différents aspects de l’existence humaine (vie sociale, religieuse, morale, domestique, etc.) ou l’histoire d’un individu. Plus techniquement, c’est l’ensemble des manifestations de croissance, d’assimilation et de reproduction des organismes végétaux et animaux, telles que les étudie la biologie.
♦ Sa définition générale a longuement opposé matérialistes et spiritualistes : pour les premiers, on pourrait justifier l’organisation de la matière vivante par les seules lois physicochimiques ; les seconds dotent plus volontiers la vie d’un principe métaphysique (« élan vital », « esprit », etc.). La biologie contemporaine tend plutôt à reconnaître que, sinon la vie, du moins les organismes vivants en tant que systèmes, ajoutent à la matière inerte, non pas de la matière ou de l’énergie, mais de l’information. Ce qui distinguerait en effet la matière vivante de la matière inanimée constituée des mêmes éléments, c’est l’organisation de ces éléments et les relations qu’ils opèrent entre eux.
vie, ensemble de phénomènes (reproduction, mort des individus) qui caractérisent les organismes. — Les savants se sont efforcés de déterminer les signes qui permettent de distinguer la vie de la matière : 1° on a d'abord cru que c'était le « mouvement » (où fallait-il alors classer les éponges ou le corail?); 2° on a pensé que le vivant « assimile et désassimile », bref qu'il se nourrit; or les végétaux absorbent de l'oxygène, des sels minéraux et rejettent du gaz carbonique; 3° le vivant se caractériserait alors par la « reproduction » : or, en 1930, on a découvert les virus protéines (et, d'une façon générale, tous les cristaux), qui se reproduisent, et cristallisent cependant comme des minéraux. En conclusion, il n'y a pas de caractères vraiment spécifiques de la vie : il reste une certaine spontanéité, ou « élan vital » (Bergson), que certains philosophes ont rattaché à l'« énergie » générale qui se trouve au fond de tous les mouvements de l'univers (Leibniz, Bergson au début de l'Evolution créatrice). Claude Bernard a tenté d'« isoler » le vital du physico-chimique, en suspendant une à une toutes les fonctions mécaniques et physico-chimiques d'un organisme (par vivisection pratiquée sur des chiens) : il en a tiré l'idée que la vie ne peut se caractériser que par une « idée directrice » qui semble présider au développement et à la conservation des êtres. On en conclura que la vie paraît absolument irréductible à la matière (aucun savant n'a jamais publiquement reconstruit de la vie à partir de la matière, et les expériences « invérifiées » de Mitchourine gardent un caractère publicitaire et politique plus que scientifique. Mitchourine aurait voulu « prouver » la vérité du matérialisme dialectique, donner des fondements scientifiques au marxisme). C'est aussi la raison pour laquelle notre intelligence « adaptée à la matière » (Bergson) ne parvient pas à acquérir une « connaissance de la vie ». La vie est une épreuve plus qu'un objet de connaissance, un objet d'intuition (l'intuition d'un « élan créateur », disait Bergson) ou, comme l'ont souligné les romantiques, une totalité que seul le sentiment nous permet d'appréhender. D'un point de vue psychologique, l'homme ne peut avoir le sentiment de vivre qu'à l'occasion d'une activité créatrice (art, science, jeu, travail, action efficace, etc.) et, plus particulièrement encore, lorsqu'il éprouve, dans le travail, sa solidarité avec les autres hommes. A ce niveau, la notion de vie s'identifie à la conscience de vivre, c'est-à-dire à la notion philosophique d'existence.
VIE (n. f.) 1. — Ensemble des caractères propres à certains êtres et qui se manifestent notamment par l’assimilation la croissance et la reproduction. 2. — Ensemble des êtres possédant les caractères énoncés en 1 ; Syn. la Vie, le règne vivant ; opposée à matière inerte. 3. — Principe des êtres vivants, c.-à-d. ayant les caractères énoncés en 1 : « La vie est l'ensemble des forces s'opposant à la mort » (Bichat). 4. — Espace de temps compris entre la naissance et la mort, histoire d’un individu ; par ext., ce que durent les choses, les institutions. 5. — Ensemble des activités d’un être vivant, traits part, de ses activités ; Syn. manière de vivre, mode de vie : mener une vie de fou. 6. — Vital : a) Relatif ou essentiel à la vie aux sens 1 ou 5. b) Par ext., Syn. essentiel, indispensable à ce dont on parle, c) Principe vital : réalité distincte de la matière, que certains jugent nécessaire de postuler pour expliquer la vie au sens 1 ; cf. sens 3 ; cf. sens 7. d) Élan vital : pour Bergson, cf. élan. 7. — Vitalisme : a) (Stricto) Théorie bio. (Barthez) selon laquelle la vie au sens 1 s’explique par un principe vital, b) (Lato) Toute doctrine qui fait de la vie au sens 1 une entité irréductible à la matière.
VIE 1. Ensemble des événements se déroulant entre la naissance et la mort d’un être. De là : - durée de ces phénomènes (la vie est si courte) ; - histoire d’un individu (la vie de Descartes) ; - par extension, la manière de vivre (quelle vie menez-vous ?). 2. Phénomènes caractéristiques de certains êtres (« les vivants ») : la nutrition, la reproduction, la croissance, etc. (Les êtres ayant la vie se distinguent de la matière inerte.) Ces phénomènes sont étudiés par la biologie . 3. Principe des phénomènes vitaux («La vie est l'ensemble des forces s'opposant à ma mort, écrivait Bichat). Souvent personnifiée en ce sens : la vie. Les sens 2 et 3 font surgir le problème de la définition et de l’origine de la vie.
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