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VERTU / VICE

VERTU, n.f. (lat. virtus «qualité du vir» (homme considéré comme être viril, courageux). Virtus traduisait le gr. arétê, «excellence»). ♦ 1° Sens premier, dans l’ordre humain. Courage. ♦ 2° Sens ancien, dans l’ordre matériel. Pouvoir (la vertu d'un remède). ♦ 3°Aristote a montré que la vertu est une disposition permanente (hexis : v. «Habitus») acquise, résultant d'une suite d'actes librement voulus, conformes à la raison, c'est-à-dire se tenant à ce sommet qu'est la juste mesure qui évite les fautes opposées de l'excès ou du défaut. Kant précisera que la vertu est obéissance au devoir (puisque celui-ci est la voix par laquelle la raison s'adresse à la liberté). La vertu est donc rectitude morale et force efficace. ♦ 4° Vertus cardinales. Les quatre vertus sur lesquelles repose la vie morale (sagesse, courage, tempérance, justice). ♦ 5° Vertus théologales. Ont Dieu pour cause et pour objet (la foi, l'espérance et la charité).
VICE. n.m. Sens général. Défaut. ♦ 1° Morale. Opposé à la vertu, le vice est la disposition acquise à accomplir des actes immoraux. «Le vice, c'est le mouvement de la faute continue et devenue chronique» (JANKÉLÉVITCH). ♦ 2° D'une manière générale, manière défectueuse d'agir, non-respect des règles (par exemple, en logique, vice de raisonnement, dans la production, vice de fabrication).
VICE
La notion, qui signifie tare ou défaut d’après l’étymologie, désigne notamment la contradiction ou le non-respect des règles dans les opérations logiques (vice de raisonnement), ou bien le défaut qui rend nulle une procédure de justice. Mais c’est surtout en morale qu’elle prend sa véritable signification pour désigner une disposition au mal, acquise, habituelle et permanente. Considéré comme une « seconde nature », le vice détourne le besoin de son objet propre ou de la fonction à laquelle il semble normalement destiné - au sein du milieu culturel où il s’exerce - pour réaliser un ordre aberrant. Rebelle au changement, le vice - sans être irrémédiable - agit comme un rituel par son caractère répétitif, et aliène la liberté du sujet.
VERTU
(Du latin vir, virtus.) La notion exprime d’abord la puissance et plus généralement la force de la volonté (Alain observe qu’il n’y a pas de vertu faible). En ce sens, les conceptions qui ramènent la vertu à la maîtrise de soi, en la liant au mérite, sont plus proches de l’étymologie que la thèse épicurienne ou utilitariste qui l’associe à une quête du bonheur. La vertu désigne aussi et par extension, l’efficacité ou aptitude réelle à agir qui appartient en propre à un objet : la vertu d’un médicament, par exemple. Pour Platon et Aristote, il y a d’ailleurs une vertu de chaque chose quand celle-ci accomplit excellemment sa nature : vertu du cheval, qui est de bien courir, vertu de l’homme, surtout, qui est d’épanouir ses facultés sous l’égide de la raison.
♦ La vertu morale est une disposition acquise ou innée habituelle à accomplir le bien, selon Aristote. Le même auteur ajoute que, ennemie de l’excès nuisible, elle se situe dans le juste milieu. On distingue alors des vertus particulières dont chacune consiste à accomplir un certain type d’actes moralement bons (loyauté, prudence, humilité, etc.). Les vertus principales, dites vertus cardinales, sont pour Platon, la sagesse, le courage, la tempérance et la justice. Le problème de la valeur respective des vertus se pose selon les circonstances de leur exercice : ainsi les vertus.« guerrières » ou celles du héros ne sont guère compatibles avec les vertus qu’exige la vie morale quotidienne.
♦ On entend par vertus théologales les vertus qui, dans le contexte religieux, ont Dieu pour objet (foi, espérance et charité).
VICE. n. m. 1° Défaut technique. Un vice de fabrication. Un vice caché qui annule un contrat (une maison dont les fondations ne tiennent pas ; ce défaut, caché par le vendeur, annule la vente : c’est un vice rédhibitoire).
2° Grave défaut moral ; mauvais penchant ; disposition à faire le mal. L'habitude de mentir est un vice. Vivre dans le vice et la débauche. L'alcoolisme est-il un vice ou une maladie ? L'oisiveté est la mère de tous les vices.
vice, défaut, imperfection (vice de conformation). — En morale, le vice est la disposition permanente à faire le mal; il résulte, en général, d'une « déviation » artificielle des tendances naturelles. Par exemple, fumer est un vice dans la mesure où il en résulte un mal pour l'organisme; dans la mesure aussi où la première cigarette provoque généralement une répulsion physique naturelle et où ce n'est qu'une déviation des tendances naturelles qui peut faire de cette pratique un besoin physique.
 
VICE (n. m.) 1. — (Lato) Défaut. 2. — (Morale) Disposition habituelle de la volonté à accomplir des actes moraux mauvais ; opposé à vertu.

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