Vendredi ou les Limbes du Pacifique de Michel TOURNIER, 1967
Michel Tournier récrit à sa façon l'histoire de Robinson Crusoé, publiée en 1719 par l'Anglais Daniel Defoe. Le héros de Defoe est un aventurier qui va chercher fortune aux colonies, est jeté par un naufrage sur une île déserte, y passe vingt-huit ans de sa vie, la met en valeur, sauve de la mort un sauvage qu'il appelle Vendredi et qui devient son fidèle domestique, et, pour finir, rentre en Europe fort riche. Chez Tournier, le héros connaît une évolution toute différente dans laquelle Vendredi joue un rôle essentiel que souligne le titre. Robinson tente d'abord de construire un bateau pour s'échapper de son île, puis s'emploie à s'installer et à défendre son identité contre la solitude en reconstituant les usages de la civilisation anglaise. Il cultive les terres, amasse des provisions, construit une citadelle, un temple, un hôtel des monnaies, établit un cadastre, une charte, des règlements, s'impose des châtiments quand il y manque. Mais l'île a une personnalité qui nie cet ordre. Et l'arrivée de Vendredi, qui, après avoir obéi docilement à Robinson, provoque sans le vouloir la destruction de son oeuvre, l'entraîne dans un mode de vie plus libre où il découvre des relations nouvelles avec les éléments naturels et le temps. Quand un navire touche enfin l'île, Robinson refuse de la quitter tandis que Vendredi choisit de partir. Le mousse, qui était maltraité à bord, déserte pour rejoindre Robinson. La robinsonnade de Tournier propose sous forme d'allégories une méditation sur la solitude, la société, la civilisation et l'état de nature. Sous le titre Vendredi ou la Vie sauvage, l'auteur en a donné, à l'usage des jeunes lecteurs, une version abrégée pour laquelle il a parfois déclaré avoir une préférence.
Liens utiles
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- Michel Tournier affirme que beaucoup d’auteurs préfèrent une lecture naïve à une lecture critique, Qu’en pensez vous ?
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