VELAZQUEZ, Diego

VELAZQUEZ, Diego, en fr. VÉLAS-QUEZ (Séville, 1599-Madrid, 1660). Peintre espagnol. Devenu l'un des peintres officiels de Philippe IV, Vélasquez s'imposa comme l'un des plus grands peintres du Siècle d'Or espagnol (1555-1665). Pour la liberté de sa technique et ses dons de coloriste, certains impressionnistes comme Édouard Manet l'ont considéré comme l'un de leurs lointains prédécesseurs. Après avoir appris son métier auprès d'un peintre réputé (Francisco Pacheco) dont il épousa la fille, Vélasquez fut inscrit à la corporation des peintres de Séville en 1617 et peignit des scènes de la vie populaire (Le Marchand d'eau de Séville, 1620, Londres, Wellington Muséum) mais aussi des tableaux religieux marqués par l'influence du Caravage (L'Adoration des Mages, 1619, Prado, Madrid). Soutenu par le très puissant comte-duc d'Olivares, Vélasquez obtint en 1623 la charge de peintre du roi et, installé à Madrid, débuta une carrière exceptionnellement brillante. Il exécuta plusieurs portraits du roi, des membres de sa famille et des grands de la cour, renouvela l'art du portrait en substituant le naturel et la simplicité aux conventions de solennité qui présidaient auparavant. Parti pour un voyage d'études en Italie (1629-1631), Vélasquez approfondit son langage pictural, ce qui préluda à l'extraordinaire liberté chromatique des peintures du Prado exécutées entre 1630 et 1640 comme la Reddition de Breda ou Les lances (1635, Madrid, musée du Prado) les portraits royaux exécutés pour les salons du palais du Buen Retiro et les peintures de nains et de bouffons de la cour. Chargé d'acquérir des oeuvres d'art italiennes pour les collections royales, Vélasquez séjourna une seconde fois en Italie (1649-1651) où il peignit quelques-unes de ses plus grandes oeuvres. Ce fut à propos de deux vues des jardins de la Villa Médicis à Rome (L'Entrée de la grotte et Le Pavillon d'Ariane, 1650, Prado, Madrid) que fut évoquée sa filiation avec les impressionnistes. Vélasquez peignit aussi l'énigmatique Vénus au miroir ( 1650, Londres, National Gallery) - l'un des rares nus de la peinture espagnole. De retour à Madrid, Vélasquez réalisa, les dernières années de sa vie, de très beaux portraits des jeunes princes, de princesses et surtout les deux grandes toiles du Prado, considérées comme le sommet de son art : Les Méni-nes ( 1656) et Les Fileuses de la tapisserie de Sainte Isabelle (1657). Voir Impressio-nisme.