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Varron (Marcus Terentius Varro, 116-27 av. J.-C.)

Varron (Marcus Terentius Varro, 116-27 av. J.-C.). Dit «Reatinus» car il était né à Reate en territoire sabin. Ce fut, selon Quintilien, «le plus savant des Romains ». Durant la guerre civile, il choisit le parti de Pompée, pour lequel il fut officier en Espagne ; puis il se réconcilia avec César qui lui confia, en 47 av. J.-C., la direction de la bibliothèque publique qu'il projetait de créer. En 43, il fut proscrit par Marc Antoine, put s'échapper, mais perdit cependant des biens et des livres. Il fut poète, satiriste, juriste, géographe, grammairien, amateur d'antiquités et écrivit en outre des traités philosophiques et sur l'éducation. De son oeuvre qui emplissait plus de six cents volumes, seul le De re rustica, traité sur l'agriculture, nous est parvenu complet; nous avons également six des vingt-cinq livres de son De lingua Latina et environ six cents fragments des Satires Ménippées. Il mourut la plume à la main. Le De lingua Latina est un traité systématique de grammaire latine, donnant l'étymologie, la flexion et la syntaxe, où des analyses judicieuses voisinent avec des réflexions fantaisistes. On y trouve de nombreuses citations de poètes latins anciens. Les livres V à X sont dédiés à Cicéron. Les Saturae Menippeae sont des satires composées à la manière de Mé-nippe, dans une prose entremêlée de vers, parfois sous forme de dialogues ou de morceaux quasiment dramatiques. Il s'agit de parodies de la vie romaine, comportant un grand nombre de personnages et de scènes, certaines tirées de la mythologie. Sa langue est vigoureuse et très inventive. Un grand nombre de satires raillent avec humour et nostalgie envers la retenue des siècles passés, l'avidité, le luxe et les complications prétentieuses de son époque, telles que les illustraient par exemple les écoles contemporaines de philosophie grecques. Les Hebdomades («groupes de sept») ou Imagines («portraits») en quinze livres (perdus) étaient des portraits vivants de Grecs ou de Romains célèbres, rédigés en prose et comprenant chacun une épigramme. Une grande partie de nos connaissances sur les vies de Romains éminents provient en dernière source de Varron. La partie la plus considérable de son oeuvre comprenait : I. les Antiquates rerum humanarum et divinarum, une encyclopédie des antiquités romaines traitant dans la première partie de l'histoire de Rome et dans la seconde de la religion (selon un plan simple : peuples, localités, dates, événements) ; II. le De gentepopuli Romani («De la nation romaine»), Qui retraçait l'histoire de la fondation de Rome et établissait une chronologie de la Rome primitive ; ni. le De vita populi Romani («Des coutumes des Romains») qui décrivait la manière de vivre des Romains; iv. le Disciplinae («Etudes »), traitant des arts libéraux (grammaire, dialectique, rhétorique, géométrie, arithmétique, astronomie, musique, médecine et architecture) qui formèrent, à l'exception des deux derniers, les trivium et quadrivium médiévaux utilisés par Martianus Capella ; v. le De philosophia, un traité sur la philosophie et vi. le Res divinae, un essai sur la religion, dont de nombreux fragments nous sont parvenus grâce aux attaques dont il fit l'objet dans La Cité de Dieu de saint Augustin. Varron était hautement estimé par Cicéron qui lui dédia ses Secondes Académiques, ainsi que par Quintilien. Il s'était formé avec le platonicien Antiochos d'Ascalon et avait également subi l'influence de la pensée stoïcienne et pythagoricienne. Il lui semblait cependant essentiel qu'une cité ancienne adhérât à sa religion traditionnelle : il attribuait une part de la grandeur de Rome à ses pratiques religieuses et la religion, même illusoire, lui paraissait utile.



VARRON (Reate, auj. Rieti, 116-27 av. J.-C.). Grand érudit romain, il a été l'un des premiers encyclopédistes, source inépuisable de renseignements pour beaucoup d'écrivains, comme Virgile ou saint Augustin. César le chargea de constituer les premières bibliothèques publiques de Rome. Nous avons conservé, de son oeuvre monumentale, 25 livres du De lingua latina (Traité de grammaire latine) et son traité agronomique (De re rustica).

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