Valla, Lorenzo (1405-1457) ; humaniste.

Valla, Lorenzo (1405-1457) ; humaniste. Le plus grand des humanistes de son temps, V., semble quelque peu en avance sur son époque, puisque c'est seulement à la génération d'Erasme que ses idées triomphent vraiment. Issu d'une famille de juristes au service de la papauté, il se nourrit d'auteurs de l'Antiquité classique, qu'au lieu de considérer comme des autorités intangibles il se met en devoir d'étudier de manière critique, ce qui constitue une totale nouveauté. Professeur de rhétorique à l'université de Pavie, il écrit un traité Du plaisir (1431) où il affirme que la nature, venant de Dieu, est bonne, et où il fait l'éloge de l'épicurisme, alors que prévaut dans les universités un stoïcisme tout de froideur morale et abstraite. Ses Elégances de la langue latine (1444) affirment la supériorité de l'Antiquité et du latin dans lesquels V. voit une source de renouveau ; la sagesse antique est pour lui l'un des meilleurs soutiens de la foi chrétienne, et il entend la remettre en valeur. Il condamne par ailleurs le latin de son temps et pose les bases de la philologie ; il en applique les principes aux textes religieux également, dans ses Remarques sur le Nouveau Testament. Un de ses grands titres de célébrité historique est dû à son traité établissant la fausseté de la « donation de Constantin » (qui voulait que ce dernier ait donné Rome et l'Occident au pape, et qui symbolisait la primauté spirituelle de ce dernier). Par ses oeuvres, il concilie ainsi l'héritage antique et la foi chrétienne.