Valeur pratique de la perception
- Descartes, dans la sixième des "Méditations métaphysiques", admet que la perception sensible a une utilité pratique, à défaut d'une vérité théorique. Elle nous informe et nous guide dans notre rapport pratique aux choses: par exemple, sur ce qui est bon ou mauvais à manger. La perception, par les sentiments de plaisir et de douleur, ainsi que par sa représentation confuse des choses, suffit à nos besoins vitaux.
- Mais Bergson ou Merleau-Ponty refusent cet utilitarisme de la perception. Ils refusent que la perception soit réduite à un moyen, à un instrument d'information au service de la raison ou des besoins. Il faut retrouver une innocence de la perception immédiate comme rapport esthétique au monde : par la perception pure, je suis présent au monde et le monde est présent à moi dans une unité antérieure à toute scission entre sujet et objet, individu et monde. Par l'expérience de la perception libérée du rationalisme et de l'utilitarisme, nous pouvons retrouver une plénitude contemplative et charnelle en redevenant simple corps perceptif. La perception pure ouvre à un rapport désintéressé à la beauté du monde, à une pure présence esthétique qui fait la spécificité de l'art.
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