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Valdemar

Valdemar II Sejr (1170-1241); roi de Danemark [1202-1241].

Le danger que présentait pour le nord de l’Empire allemand la puissance montante du Danemark est déjà manifeste lors des conquêtes du roi Cnut IV, fils de Valdemar Ier, à la fin du XIIe siècle et de son dangereux rapprochement avec la France (sa soeur Ingeborg est mariée à Philippe Auguste, mais sans suite). Après la mort de Cnut (1202), son frère cadet V., duc de Schleswig depuis 1191, devient roi de Danemark et réussit à élargir sensiblement la zone de domination danoise, y gagnant son surnom de « la Victoire ». En 1201, il avait déjà pris le Holstein et Lübeck ; en 1203, il reçoit en échange Lauenbourg du comte Adolphe III de Holstein, qu’il avait capturé ; en 1210, il met la main sur la Pomérélie ; en 1214, il fait reconnaître par l’empereur Frédéric II la souveraineté du Danemark sur tous les territoires au-delà de l’Elbe et de l’Eider ; en 1216, il occupe Hambourg ; en 1218, il soumet l’Estonie et en 1220 la Courlande. Un revers empêche V. d’étendre davantage son pouvoir : à la suite d’une inimitié personnelle, il est capturé par le comte Henri de Schwerin (6 mai 1223), qui le retient plus de deux ans. Il doit payer une énorme rançon et renoncer à presque toutes les conquêtes danoises en territoire allemand et slave. Délié par le pape de son serment, il tente de récupérer ses anciennes conquêtes mais est écrasé le 22 juillet 1227 à la bataille de Bomhöved. Cette victoire de l’union des princes d’Allemagne du Nord (entre autres l’archevêque de Brême, le duc de Saxe, Adolphe IV de Schauenbourg), à laquelle la ville de Lübeck prend une part dominante, a une double signification : l’hégémonie danoise est arrêtée et le commerce allemand dans la Baltique peut se développer. Par la suite, V. renonce à tout nouveau projet de conquête et s’occupe essentiellement de consolider la situation intérieure du Danemark, faisant compiler un recueil des lois danoises.

Bibliographie : L. Musset, Les Peuples Scandinaves au Moyen Age, 1951.

Valdemar IV Atterdag (v. 1320-1375) ; roi de Danemark [1340-1375].

C’est l’assassinat du comte Gerhard de Holstein (1340) qui ouvre à V. Atterdag (c’est-à-dire « Nouveau Jour, Résurrection », surnom au sens obscur), fils de Christophe II, le chemin du trône de Danemark. Au départ, simple seigneur d’une petite partie du Jut-land du Nord (en 1343, Halland, Schonen et Blekinge sont encore engagés à Magnus Eriksson de Suède), V. parvient par son énergie et son habileté à reconquérir pas à pas son royaume, récupérant ses gages, puis la ville de Copenhague (1343). La vente de l’Estonie à l’ordre Teutonique (1346) et des réformes intérieures servent de bases à l’édification d’un pouvoir royal et militaire considérable : la reconquête de plusieurs places perdues au profit de la Suède réussit en 1359-1360. Mais la campagne militaire de V. contre les îles d’Oland et de Gotland, dont le moment le plus fort est la conquête de Wisby (juill. 1361), provoque l’entrée en lice de la Hanse. Malgré la grande victoire navale d’Helsingborg (1362), le conflit de V. contre un adversaire aux capacités financières largement supérieures est à terme sans espoir : l’alliance de Cologne, conclue en 1367, réunit contre le Danemark les villes de la Hanse, la Suède, le Holstein et le Mecklembourg. L’échec marqué par la paix de Stralsund (1370), qui accorde à la Hanse de larges privilèges en Halland et au Danemark, ne fait cependant que retarder le développement ultérieur de l’influence danoise. Le règne de V. marque sans aucun doute un affermissement du pouvoir du roi de Danemark et crée ainsi la condition essentielle du succès de la politique d’union danoise que conduira sa fille Marguerite. Sa diplomatie est brillante. Il renforce les liens du royaume avec la papauté ; il se rend lui-même en Avignon, où le pape Urbain V lui remet la Rose d’or (1363).

Bibliographie : L. Musset, Les Peuples Scandinaves au Moyen Age, 1951.

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