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UTOPIE / UTOPIQUE

UTOPIE, n.f. (gr. ou, négation et topos « lieu », « pays »). ♦ 1° Mot forgé par saint Thomas More pour désigner la cité imaginaire qu'il décrit dans De optimo reipublicae statu, deque insula Utopia (l'Ile d'Utopie, ou Sur la meilleure constitution d’une république, 1516). Cet ouvrage est une analyse pénétrante des mécanismes sociaux d'oppression et des moyens qui s'offrent à l'homme pour changer le monde. L'Utopie est le lieu fictif à partir duquel on peut prendre conscience du mal dont souffre l'Angleterre et peut-être toute l'Europe chrétienne. Ce livre audacieux n'a pas perdu aujourd'hui son intérêt. ♦ 2° Projet ou rêve d'une société ou d'un avenir idéal, mais considéré comme chimérique (ex. : la République de Platon, la Cité du soleil de Campanella ou le Phalanstère de Fourier). — L'utopie est, sans doute, une conception imaginaire. Mais elle peut être un stimulant et le point de départ de réalisations effectives. Les grandes réalisations sont presque toujours parties de rêves. Au début du siècle, A. Lalande fit un cours (1917-1918) sur les utopies et la méthode utopique.
UTOPIQUE, adj. (gr. ou, négation et topos « lieu »). Qui tient de l’utopie. Parfois, qui est irréaliste. On oppose souvent un socialisme utopique, celui qui conçoit une société heureuse et juste et établit des plans pour la réaliser, au socialisme scientifique de type marxiste. Cette opposition est due à Engels. Elle est doublement critiquable, d'une part parce qu'utopique ne veut pas forcément dire sentimental et irréaliste, d’autre part parce que le caractère « scientifique » du marxisme est loin d’être établi.



utopie
Nom d'un pays fabuleux et idéal. Projet politique et social, où l'idéal se substitue à la réalité.
Commentaire Ce terme fut forgé par le philosophe anglais Thomas More (1478-1535), à partir du grec ou topos, le « non-lieu », le lieu qui n'existe pas. Il répondait d'abord aux découvertes de Christophe Colomb et aux désirs qu'elles avaient fait naître d'un pays béni, où la vie serait parfaite, où le gouvernement serait idéal. Ce pays tardant à être découvert, de nombreux penseurs européens l'inventèrent pour y faire vivre leurs idées et leurs rêves. Après Thomas More, qui publie en 1516 l'Utopie, en passant par l'abbaye de Thélème de Rabelais ou le pays de Lilliput de Jonathan Swift, jusqu'aux socialistes utopiques du XIXe siècle, l'utopie a davantage révélé les dysfonctionnements d'une époque qu'elle n'a proposé de remèdes salutaires. Le mot a pris de ce fait une connotation péjorative pour désigner une conception chimérique et irréalisable de la société.
Citations Il est un art commun à tous les Utopiens, hommes et femmes, et dont personne n’a envie de s’exempter, c’est l’agriculture. (Thomas More, l'Utopie, livre II.) L’Utopie, c’est contre elle, sans aucun doute, que les bolcheviks se sont pendant tant d’années battus. Elle est nuisible pour ce qu’elle recèle de possibilités de désillusions, pour ce qu’elle confronte à chaque pas la réalité à une fausse image. (Louis Aragon, Histoire parallèle.)
UTOPIE 1. A l’origine, pour T. More, inventeur de ce mot, cité imaginaire située nulle part (étymologiquement utopie « non-lieu). Par extension, toute société imaginaire régie par des principes propres à l’auteur d’une doctrine. 2. Sens commun péjoratif : conception chimérique et irréalisable. (Les hommes politiques s'accusent souvent les uns les autres de proposer des utopies.) Utopie Terme créé par Thomas More (1516) à partir du grec ou, «ne pas» et topos, « lieu » : « qui n'est en aucun lieu ». - Projet d’une organisation politique idéale. - Sens péjoratif : description d’un avenir meilleur considéré comme irréalisable et chimérique. • Pour de nombreux historiens de la philosophie, l'État que décrit Platon dans La République - État « parfaitement bon » dans lequel chacun concourt à l'harmonie du tout - est la première des utopies. Utopie Le nom de l’île fictive, où Thomas More situe en 1516 sa république idéale, sert à qualifier tout pays imaginaire dont l’organisation morale, sociale ou politique est proposée à la réflexion du lecteur. 1 Utopie pastorale et galante : Urfé, L’Astrée. 2 Utopies politiques et sociales : Rabelais, Le Quart Livre (îles allégoriques ; à noter aussi que, par sa mère Badebec, Pantagruel descend du roi des Amaurotes en Utopie) ; Montaigne, Essais, I, 31 {Des cannibales, vision utopique du pays des bons sauvages) ; Fénelon, Les Aventures de Télémaque (Salente); Montesquieu, Lettres persanes (les Troglodytes); Marivaux, L'Ile des Esclaves; Voltaire, Candide (Eldorado) ; Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse (Clarens).

UTOPIE ♦ (Du grec ou : ne pas, et topos : lieu.) Ce terme, qui signifie étymologiquement « nulle part », a été forgé par Thomas More (L’Utopie ou Sur la meilleure constitution d’une république, 1516) pour désigner une cité « parfaite » mais imaginaire, dont la description - où l’on relève des souvenirs de Platon - sert aussi bien à critiquer la monarchie anglaise et française contemporaine qu’à élaborer le tableau d’une société à l’envers : l’or y est méprisé et l’on y vit selon une sorte de communisme heureux. Dès ce premier exemple, il est symptomatique que la construction utopique ne puisse se faire que sur une île, c’est-à-dire dans un espace à la fois isolé et préservé. ♦ Par extension : toute société chimérique et irréalisable, mais pouvant servir de stimulant à la pensée politique (la cité idéale de Platon, la Cité du Soleil de Campanella, le phalanstère de Fourier par exemple). On peut distinguer, d’une part l’utopie qui vise un système politique fonctionnant sur le modèle d’un mécanisme d’horlogerie mais au détriment de l’individu et de sa liberté, de l’autre la contre-utopie qui, elle aussi, construit des cités idéales, mais à base de désir et de rêverie.

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