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Urbain II, Eudes de Châtillon (Châtillon-sur-Mame v. 1042-Rome 1099); pape [1088-1099].

Urbain II, Eudes de Châtillon (Châtillon-sur-Mame v. 1042-Rome 1099); pape [1088-1099]. Élu pape le 12 mars 1088, U. imprime en une dizaine d'années une marque essentielle au cours de la « réforme grégorienne » qui, lancée au milieu du siècle, a été radicalisée dans les années 1070-1080. Après Grégoire VII, réformateur inflexible réfugié à Salerne, et Victor III, abbé du Mont-Cassin paralysé par le poids de la succession (1086-1087), U. monte sur le trône de Pierre en un moment critique. Sans rien céder au fond, il pose, par son habileté politique, toutes les conditions d'une poursuite de la réforme. Issu de la noblesse de Champagne, archidiacre de Reims, cardinal-évêque d'Ostie, il a été aussi moine et prieur de l'abbaye de Cluny, inspiratrice des premiers temps de la réforme. U. concentre ses efforts dans la lutte contre l'empereur Henri IV et son antipape Clément [III]. De multiples péripéties marquent la reprise progressive de la ville de Rome, où l'insécurité est prolongée par l'hostilité de plusieurs familles de l'aristocratie. À compter de 1093-1094, le parti d'U. occupe solidement la Ville, mais ce n'est qu'en 1098 qu'il peut reprendre le contrôle du château Saint-Ange. Ailleurs, le pape temporise, fait des concessions ; c'est le prix pour se faire reconnaître par Guillaume le Conquérant, roi d'Angleterre (1095), pour ne pas trop heurter de front Philippe Ier roi de France, pour consolider l'indispensable alliance avec les Normands de Sicile, dont le roi gagne quoique laïc la qualité de légat pontifical, dans les faits sinon encore dans le titre. U., rompu à l'administration, consolide le gouvernement central de l'Église. Il recueille les fruits de sa politique en 1095, au grand concile de Plaisance (mars), puis à celui de Clermont en Auvergne (nov.) où il lance un appel de secours à la Terre sainte. Le pape est entendu avec un empressement qui dépasse toutes les attentes, et lance ainsi la première croisade. Il meurt le 29 juillet 1099, avant d'avoir pu apprendre la prise de Jérusalem, survenue deux semaines auparavant. Il est béatifié en 1881.



URBAIN II (Châtillon-sur-Marne, v. 1042-Rome, 1099). Moine à Cluny, pape (1088-1099), il présida des conciles importants comme celui de Clermont (1095) qui décida la première croisade. Il poursuivit aussi la politique du pape Grégoire VII, défendant en particulier la liberté de l'Église à l'égard des laïcs.

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