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Une civilisation peut-elle légitimement en dominer une autre ? (Les représentations du monde – Découverte du monde et pluralité des cultures)

Une civilisation peut-elle légitimement en dominer une autre ? (Cours de spécialité d’humanités, littérature et philosophie) https://www.youtube.com/watch?v=0fJkaB871e4 (film « La Controverse de Valladolid ») https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_de_Valladolid (Article Wiki)
Une civilisation peut-elle légitimement en dominer une autre ?
INTRODUCTION : Dans « La Controverse de Valladolid », les théologiens Sepùlveda et Las Casas s'interrogent sur la question de savoir si les indigènes ont une âme et si leur civilisation (cad leurs croyances, leurs mœurs, leurs langages, etc.) est comparable à la civilisation occidentale. Pour le premier, les progrès de l'humanité sont intimement liés à la domination des autres cultures par une civilisation développée, dès lors, les indiens ne sont pas nos égaux en culture et en humanité. Pour Las Casas, la diversité culturelle constitue le patrimoine même de l'humanité. Chaque civilisation possède une valeur qui lui est propre, et, mérite de ce fait respect et protection. Dans ce devoir, il s'agira de se demander si une civilisation peut éthiquement en dominer (militairement, économiquement et intellectuellement) une autre. Les différentes civilisations sont-elles toutes égales entre elles ? N'y a-t-il aucune supériorité d'une culture sur une autre ? Toutes les civilisations se valent-elles ? Au cours des siècles, la civilisation occidentale a montré sa supériorité donc sa domination sur les autres cultures. Cette domination factuelle est-elle pour autant souhaitable ?
THESE : Il est juste qu'une civilisation domine les autres.

ANTITHESE : Il n'est pas juste qu'une civilisation domine les autres.

SYNTHESE : Egalité, différence et respect des civilisations.

1a) Progresser, c'est dominer. Il en va du progrès technique comme du progrès de la civilisation. Plus les techniques se perfectionnent, mieux elles maîtrisent la nature. Le mouvement civilisateur qui caractérise l'histoire humaine a pour moteur la domination d'une civilisation développée sur les autres cultures. Ces dernières, à leur tour, peuvent favoriser, en imposant leurs valeurs, l'essor culturel de certains peuples incapables par eux-mêmes de développer leurs propres richesses matérielles et humaines. La civilisation se détermine à partir de l'aptitude propre à une culture à humaniser l'homme. A partir de là, si un homme civilisé est le produit d'une culture, toute culture ne permet pas de porter l'homme au même degré de civilisation. Pour certaines cultures le cannibalisme, les mutilations physiques sont naturelles pourtant ces pratiques ancestrales sont-elles légitimes ? Non ! il est donc légitime qu'une civilisation plus avancée vienne être fin à ces pratiques inhumaines.

2a) Chaque civilisation possède une valeur qui lui est propre. Lévi-Strauss met en garde contre l'ethnocentrisme des sociétés dominantes qui sert de prétexte à toutes sortes d'idéologies dangereuses comme le racisme, le colonialisme et l'eugénisme par exemple. Les civilisations ne sont pas comparables. L'Occident a réussi dans un domaine : celui des sciences et des techniques, mais il échoue dans un autre : celui des relations humaines. Certaines ethniques africaines considèrent avec plus de respect leurs « anciens ». Dans « La Controverse de Valladolid », Sepùlveda pense qu'il existe des peuples primitifs et sauvages, comme les amérindiens, opposés à des populations européennes plus civilisées mais ce jugement se base sur l'ethnocentrisme en considérant notre culture comme supérieure, ainsi, lors de la conquête de l'Amérique, les peuples indiens avaient des langues et des croyances différentes des occidentaux et ont donc été considérés à tort comme inférieurs.

3a) Contre l'ethnocentrisme et contre le relativisme. L'histoire de ces deux derniers siècles, qui est avant tout l'histoire de l'impérialisme européen, lequel a été la cause de guerres d'une cruauté sans précédent, n'invite guère à l'optimisme. Depuis, on ne cesse de s'interroger sur la valeur du progrès, et l'on se montre bien plus prudent concernant la prétendue supériorité de la civilisation occidentale. Par conséquent, il nous faut éviter d'ériger en norme universelle ce qui n'est que le critère particulier à notre propre culture mais aussi éviter de rejeter toute exigence d'universalité au risque de sombrer dans un relativisme culturel barbare et dangereux - qui ruine tout repère universel et qui fait le jeu du communautarisme identitaire hétérophobe et fanatique – au nom du « droit à la différence ». Or, comment éviter ces deux écueils ?

1b) Ce sont les progrès de l'esprit qui font l'histoire. Hegel pense que chaque grande période de l'histoire correspond à une étape du développement de la vie de l'esprit. En conséquence, il est parfaitement normal qu'une civilisation qui incarne un moment décisif du progrès de la raison domine les autres peuples. Athènes a dominé le bassin méditerranéen. Rome a dominé Athènes. Aujourd'hui, c'est l'Occident qui domine le monde. Demain, la civilisation asiatique dominera le monde. Après-demain, la civilisation indienne dominera le monde.

2b) Les différentes cultures se doivent un mutuel respect. L'impérialisme, qu'il soit culturel, économique, militaire, est contraire à l'idée de Société des Nations. Idée d'un cosmopolitisme dont Kant fut le père. Il ne peut y avoir de paix et d'harmonie, à un niveau mondial, que si les nations reconnaissent réciproquement leur indépendance, leurs particularités et leur identité.

3b) Contre l'ethnocentrisme, le droit à la différence. Nous devons un égal respect à toutes les cultures. La reconnaissance de la différence culturelle doit conduire à la reconnaissance de l'égale dignité de toutes les cultures => multiculturalisme ouvert à la différence : l'humanité de l'homme s'exprime universellement dans une culture déterminée. De là l'idée selon laquelle chacun a à se représenter l'autre comme un être porteur de mêmes droits que les siens : si nous sommes différents, nous avons tous les mêmes droits, selon le principe de la réciprocité et de l'égalité des libertés.

1c) Dominer, c'est aussi éclairer les esprits. Le siècle des Lumières est le siècle du progrès technique, scientifique, politique et moral. Il a découvert la liberté, l'égalité, la tolérance, la richesse matérielle, le respect de la personne. Ce sont autant d'atouts qu'il convient, par pur humanisme, de faire partager à l'ensemble de la communauté humaine. La colonisation de l'Afrique n'avait pas d'autre but, celui de répandre la culture et les valeurs d'un occident dominateur et triomphant

2c) L'impérialisme est un appauvrissement de la culture humaine. Les cultures peuvent s'enrichir mutuellement. Dès lors qu'une civilisation tend à bâtir un empire en dominant les autres, elle nie les diversités culturelles. L'impérialisme américain actuel, par exemple, aboutit à imposer des normes qui, peu à peu, dissolvent les particularismes nationaux. La « MacDonaldisation» du monde selon le sociologue George Ritzer.

3c) Contre le relativisme, le devoir de respect. Toute culture doit jouir d'un droit égal au respect du moment où elle considère qu'il est dans son devoir de respecter toutes les autres. Les cultures se valent du moment où elles partagent cette même exigence de respect mutuel, celle-ci constituant la norme par laquelle on peut juger la valeur d'une culture. Cette exigence universaliste propose un principe de réciprocité sans lequel aucune égalité et aucune droit n'est viable. C'est donc l'exigence éthique/humaniste qui doit être la norme permettant de juger de la valeur des différentes cultures. Sont inférieures les cultures qui, confondant sans l'ombre d'un doute leur idéologie avec l'universel, se rendent inaptes à se juger, à se décentrer d'elle-même.

TRANSITION :

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CONCLUSION :

Il est juste qu'une civilisation domine les autres, dans la mesure où elle leur apporte le meilleur de ses valeurs. Cette domination n'est autre que celle du maître sur l'élève. Toutefois, n'est-ce pas ici faire preuve de paternalisme vis-à-vis des civilisations dominées et d'ethnocentrisme vis-à-vis de sa propre culture ?

Toutes les cultures participent, à leur manière, à la richesse de l'humanité. La volonté de domination n'est pas justifiable, car elle suppose, à tort, qu'une civilisation vaut plus qu'une autre. Toutefois, cet égalitarisme culturel ne conduit-il pas au relativisme voire au nihilisme cad la négation des valeurs ?

On ne peut comparer et hiérarchiser les différentes cultures sans sombrer dans une illusion ethnocentrique. Toutefois, attention de ne pas sombrer dans l'excès contraire du relativisme culturel qui met tout sur le même plan et interdit tout jugement de valeur. Ce relativisme culturel n'est-il pas tout aussi barbare que l'ethnocentrisme ? Une culture peut prétendre être égale à une autre qu'à la condition qu'elle considère qu'il n'y en a aucune qui puisse valoir moins qu'elle. Le droit au respect exigé par chaque culture doit être suspendu à un principe de réciprocité, celui du respect des autres cultures.

(1b) Hegel et l'Histoire comme réalisation de l'Universel.

PRB = L'évolution de l'Humanité, telle que la relatent les historiens, obéit-elle à une rationalité, a-t-elle un sens (direction et signification) ? Quelle unité discerner dans le chaos des événements ? Ne peut-on distinguer un mouvement d'unification politique de l'espèce humaine ?

Pour Hegel, c'est l'Idée, principe spirituel suprême immanent au monde, qui, selon Hegel, gouverne l'histoire (= idéalisme absolu). L'Idée, conçue comme forme d'unification dernière par la Raison humaine, devient, dans le temps, de plus en plus claire et transparente. Ainsi, le philosophe peut-il découvrir une histoire de plus en plus rationnelle, pacifiée et libre. La marche de l'Histoire, c'est la marche vers la Liberté, vers la Rationalité : « Tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel »  (« Préface de la Philosophie du Droit ») Au fond, Hegel pense que l'histoire se confond avec le devenir d'un principe spirituel supérieur.

 «L'Idée est le vrai, l'éternel, la puissance absolue. Elle se manifeste dans le monde et rien ne s'y manifeste qui ne soit elle, sa majesté et sa magnificence : voilà ce que la philosophie démontre.» (Hegel, «La Raison dans l'Histoire»).

 Cette Idée absolue se fait elle-même à travers l'histoire, qui représente l'Idée en marche. D'étape en étape, de marche en marche, de tremplin en tremplin, l'histoire ne cesse de se simplifier et de s'unifier : chaque moment est préférable au précédent et offre le spectacle d'améliorations spirituelles. Aussi, sans la notion de progrès, le cours de l'histoire est-il incompréhensible. Chaque figure historique est supérieure à celle qui constituait son être précédent: «… les Orientaux ont su qu'un seul homme est libre, le monde grec et romain que quelques-uns sont libres tandis que nous savons, nous, que tous les hommes sont libres, que l'homme en tant qu'homme est libre.»

Chaque époque est marquée par la domination culturelle et militaire d'un Peuple, qui est l'incarnation la plus haute de l'Esprit. L'histoire de l'humanité est donc, selon Hegel, l'histoire dialectique de moments historiques, chaque moment correspondant à l'émergence d'un peuple phare, suivi de son déclin. Au XVIIIe siècle à France dominait le monde, au XIXe siècle l'Angleterre, au XXe siècle les USA et au XXIe la Chine et au XXIIe, l'Inde.

Hegel: «La Raison dans l'Histoire».

« Rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont collaboré ; et appelant l'intérêt une passion, en tant que l'individualité tout entière, en mettant à l'arrière-plan tous les autres intérêts et fins que l'on a et peut avoir, se projette en un objet avec toutes les fibres intérieures de son vouloir, concentre dans cette fin tous ses besoins et toutes ses forces, nous devons dire d'une façon générale que rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion. [...] La passion est regardée comme une chose qui n'est pas bonne, qui est plus ou moins mauvaise ; l'homme ne doit pas avoir de passion. Passion n'est pas d'ailleurs le mot tout à fait exact pour ce que je veux désigner ici, j'entends en effet, ici, d'une manière générale l'activité de l'homme dérivant d'intérêts particuliers, [...] d'intentions égoïstes, en tant que dans ces fins il met toute l'énergie de son vouloir et de son caractère en leur sacrifiant [...] tout le reste. [...] Je dirais donc passion, entendant par-là, la détermination particulière du caractère en tant que ces déterminations du vouloir n'ont pas un contenu uniquement privé, mais constituent l'élément moteur et énergique d'actions générales. .../... Les grands hommes qu'Alexandre le Grand, Jules César et les hommes de la même espèce semblent obéir uniquement à leur passion, à leur caprice. Mais ce qu'ils veulent est l'universel. (... )»

La passion a souvent été méprisée. Le romantisme allemand restitue à la passion toute sa grandeur. Prise en ce nouveau sens, la passion retrouve son aspect dynamique : elle crée l'histoire et le devenir. Parce que le vouloir humain se concentre alors magnifiquement sur un but unique, la passion constitue l'instrument historique le plus riche et le plus fécond. Comment l'histoire pourrait-elle avancer sans le travail totalisant et de longue haleine du passionné? La passion permet d'accomplir de grandes oeuvres. Elle est édificatrice et architecte de l'histoire. Elle engendre le devenir historique. Elle est l'aspect le plus dynamique de l'esprit. L'Histoire est en apparence chaos et désordre. L'Histoire nous montre les hommes livrés à la frénésie des passions, poursuivant leurs petits buts égoïstes. Intérêt personnel prime sur le bien commun. Mais, l'histoire ne va pas au hasard, elle est la marche graduelle, progressive par laquelle la Raison («l'Esprit du monde») parvient à sa vérité, par laquelle la Liberté parvient à sa réalité. Le tumulte des intérêts contradictoires se résout en une loi nécessaire et universelle. Rationalisme et nécessitarisme à l'œuvre dans l'Histoire. Les passions sont au service de ce qui les dépasse, de la fin dernière de l'Histoire = la réalisation de la Liberté absolue. Les fins particulières des passions ne sont pas opposées à l'Universel. Les passions servent l'Universel = «ruse de la raison». Par exemple, César ne croyait agir que pour son ambition personnelle mais il a construit et légué l'État romain, l'Empire, la civilisation. Les passions révolutionnaires de 1789 ont permis le progrès du droit, de la République et de la démocratie. La passion est le bras armé de la Raison et la réalise à l'insu même des hommes. LA PASSION EST UNE BONNE RAISON.

En poursuivant leurs passions et leurs intérêts, les hommes font l'histoire, mais ils sont en même temps les outils de quelque chose de plus grand qui les dépasse. La folle ambition de César fut- elle un instrument nécessaire à l'histoire du monde, Napoléon a permis de mettre fin à la Terreur.

RAPPEL HISTORIQUE SUR LA TERREUR: Période post-révolutionnaire (1792-4) marquée par l'autoritarisme et la violence (exécutions de masse, massacre vendéen, etc.). Fin de la période avec Robespierre guillotiné en place publique le 28 juillet 1794.

« L'intérêt particulier de la passion est donc inséparable de l'activité de l'universel... C'est le particulier qui s'entre-déchire et qui, en partie, se ruine. Ce n'est pas l'idée universelle qui s'expose à l'opposition et à la lutte, ce n'est pas elle qui s'expose au danger; elle se tient en arrière, hors de toute attaque et de tout dommage. C'est ce qu'il faut appeler la ruse de la raison : la raison laisse agir à sa place les passions, si bien que, seul, le moyen par lequel elle parvient à l'existence passe par des épreuves et des souffrances.» (Hegel, «La raison dans l'histoire»)

Ainsi, les passions, les désirs, les intérêts des hommes, les activités dans lesquelles ils mettent toute l'énergie de leur vouloir ne sont que « les moyens du génie de l'univers pour accomplir sa fin ». L'homme historique est celui qui incarne l'histoire à un certain moment donné, qui réalise ce que l'histoire attendait. Les G.H. sont ceux dont les projets coïncident avec la marche inexorable de l'Histoire. Ces G.H. ont pour passion particulière la réalisation de l'Esprit de leur peuple. Ces héros sont des intuitifs, qui sentent, savent sans se l'expliquer clairement ce que le Peuple tout entier attend. Ils incarnent la nouvelle expression de l'Esprit de leur peuple, et les autres s'y reconnaissent, d'où leur charisme. C'est l'Histoire qui "grandit" les GH ou qui annihile les projets de ceux qui n'arrivent pas au bon moment.

Exemple : en 1930, décomposition de la république allemande (Weimar), la situation était mûre pour un coup d'État, c'est Hitler qui en a profité.

Souvent la préparation de l'événement est diffusé dans les consciences : "on" attend quelque chose, "on" a besoin d'un changement de régime, "on" en a assez. Le "on", c'est l'esprit du temps sur lequel se greffera l'intention du G.H. La passion du GH est l'instrument dont l'Histoire se sert pour se réaliser.

(2a) [Source : Dictionnaire de philosophie] Ethnocentrisme : Tendance universelle des individus à prendre leur propre culture ou société comme modèle de référence - et à rejeter toutes les autres comme inférieures. Lévi-Strauss : « Cette attitude de pensée, au nom de laquelle on rejette les sauvages (ou tous ceux qu'on choisit de considérer comme tels) hors de l'humanité, est justement l'attitude la plus marquante et la plus distinctive de ces sauvages mêmes. (...) En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus "sauvages" ou "barbares" de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. » in « Race et histoire ». Comme le dit Lévi-Strauss, « l'attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu'elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. « Habitudes de sauvages », «cela n'est pas de chez nous », «on ne devrait pas permettre cela », etc., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion, en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. » Ce qui s'impose désormais à toute personne cultivée, dès lors qu'elle a pris conscience de l'importance qu'il y a non seulement à reconnaître la diversité culturelle des hommes, mais à la respecter, consiste donc à ne pas juger les us et coutumes des autres cultures, voire des autres catégories sociales, afin d'éviter cette barbarie que dénonce avec raison, entre autres, Lévi-Strauss, et qui est de privilégier ses propres manières d'être, en dévalorisant pour cela l'autre qui n'est plus considéré que comme « un sauvage ». Les conséquences éthiques qui découlent des prises de conscience ethnologiques et philosophiques sur la réalité humaine sont, nous le voyons, de nature à permettre un plus grand respect de la diversité culturelle. Cette diversité culturelle n'apparaît donc plus sous le mode d'une dichotomie entre monde civilisé (le nôtre) et monde sauvage (celui des autres), mais sous le mode d'une richesse à préserver. L'uniformité culturelle qui tend à imposer partout le mode d'être occidental, et plus particulièrement étasunien, est considérée par les philosophes et penseurs actuels comme un appauvrissement incontestable de l'humanité, et on voit un peu partout s'organiser des modes de défense des traditions et expressions culturelles particulières.

 

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