TZARA Tristan
TZARA Tristan 1896-1963
Fils de Philippe et d’Emilie Rosenstock, il naît en Roumanie, un 16 avril. Avant même d’avoir fini ses études à Bucarest, il fait paraître dans la revue qu’il a fondée ses premiers poèmes en roumain (1912). En 1915 il s’installe à Zurich après avoir publié à Bucarest des poèmes signés Tristan. En 1916, avec Arp et Janco il crée le mouvement Dada, dont, d’après la légende, le nom a été choisi en glissant un coupe-papier dans un dictionnaire. Tzara fait dés conférences (sur les cubistes, notamment), organise des expositions, récite des poèmes bruitistes, phonétiques et des chants nègres, correspond avec Jacob et Apollinaire, écrit des poèmes dont certains sont publiés par la revue que dirige Reverdy. En 1918 sont publiés Vingt-cinq Poèmes, avec des bois de Hans Arp et le Manifeste Dada, qui a un important retentissement. En 1920 Tzara est à Paris, se joint aux activités des Breton, Eluard et Soupault. Pendant deux ans seront organisées diverses manifestations Dada. En 1923 il publie Denos Oiseaux où figure la célèbre Chanson Dada dont le refrain est:
mangez du chocolat lavez votre cerveau dada dada buvez de l’eau
et, même si ses relations avec Breton sont loin d’être excellentes, il collabore à toutes les publications surréalistes, et publie notamment, en 1931, Le Surréalisme au service de la Révolution, la même année que L’Homme approximatif, recueil auquel il travaille depuis des années et qui constitue l’un des chefs-d’œuvre poétiques de ce siècle. Après avoir pris part à la guerre d’Espagne, puis à la Résistance, il publiera plusieurs recueils (La Fuite, 1947; Parler seul, 1950, De Mémoire d’Homme et Poids du Monde, 1951; La Face intérieure, 1953; La Rose et le Chien, 1961) où il s’efforce de concilier la révolte absolue de ses débuts et sa foi dans une révolution constructive. En sorte que sa poésie sera de plus en plus accessible sans pour autant renoncer à ses élans dadaïstes d’antan.
TZARA Tristan
1896-1963
Poète, né à Moinesti, en Roumanie. Il a vingt ans lorsque, avec quelques amis, Jean Arp et Francis Picabia, etc., réunis au cabaret Voltaire à Zurich, il fonde le mouvement dadaïste (1916). «Dada», comme son nom même le proclame, est d’abord, en pleine guerre, un cri de révolte. Ou mieux : une manifestation - la première dans l’histoire littéraire - de ce qu’on appelle aujourd’hui l’esprit de dérision. Ces jeunes gens tenus à l’écart du conflit par les circonstances (réformés ou ressortissants des nations non belligérantes) refusent de prendre parti, condamnent globalement la niaiserie des « bourrages de crâne », et, au-delà, l’aboutissement pitoyable de la civilisation dite moderne. Les premiers poèmes de Tzara, et plus encore le Manifeste Dada (1918), entendent déshonorer par l’absurde le mode de pensée prétendument cartésien et mettre en avant le principe du spontanéisme absolu dans l’enchaînement des idées, des images mentales, et, enfin, des mots. Installé à Paris dès 1919 (date aussi des Vingt-cinq poèmes), le mouvement de Tzara est bientôt adopté, voire assimilé et digéré, par André Breton et son groupe surréaliste. Après Mouchoir de nuages (1925) et surtout L’Homme approximatif (1931), Tzara tend à délaisser peu à peu la révolte purement littéraire, et part en Espagne (1934) où on le trouvera durant la guerre civile, mêlé aux soldats républicains. Abandonné, à son tour, par la « révolution en matière de littérature », il ne rencontre pas, pour autant, d’écho parmi le public vers lequel il s’est tourné fraternellement (Midis gagnés, 1939). Et ce, en dépit de ses efforts pour rendre sa poésie de plus en plus accessible : La Fuite (1947), Le Poids du monde (1951). Après Parler seul (1955), il cessera pratiquement toute activité poétique. De cette seconde période, son livre le plus largement diffusé reste un essai : Le Surréalisme et l’après-guerre (1947).