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TYRAN

TYRAN, n.m. (gr. turannos «maître absolu»). Dans son acception la plus générale, le tyran est celui qui exerce un pouvoir illégitime, soit du fait de son origine, soit du fait de son exercice. Le tyran peut être un usurpateur, ou celui qui exerce le pouvoir d'une façon despotique. Dans la Grèce antique, l’exercice du pouvoir par un seul, même s’il est exercé au bénéfice de tous, est toujours tenu en suspicion. Il y a eu, pourtant, des tyrans bienfaisants et honorés : Pisistrate à Athènes, Gelon à Syracuse, Polycrate à Samos. Ultérieurement, certains se sont fait détester, comme Denys à Syracuse. Platon a mauvaise opinion du tyran : «Homme plein de lui-même, enflé par sa nature ou par les institutions, ou par les deux causes à la fois, incapable d’amour et comme furieux» (République IX). Pour Aristote, le tyran est un «mauvais roi» qui «ne poursuit que son propre intérêt». Le refus de la tyrannie, conçue simplement comme le pouvoir d'un seul, est constant à Rome. Peu à peu, au cours des siècles, c’est la façon d’exercer le pouvoir qui définira la tyrannie : elle sera essentiellement l’abus de pouvoir, le pouvoir qui s'exerce contre le peuple. Saint Thomas admet une série de recours contre le tyran d'exercice, et même le tyrannicide. La définition de la tyrannie doit se faire en fonction de la conception de la légitimité. Celle-ci a quatre principes. ♦ 1° L'origine du pouvoir. D’où le conflit entre le principe que «tout pouvoir vient de Dieu» (Jean, 19, 11) et les principes rousseauistes du Contrat social. ♦ 2° Même pour ceux qui reconnaissent que tout pouvoir vient de Dieu, ce n'est pas Dieu qui désigne immédiatement le détenteur légitime du pouvoir. Cette désignation se fait conformément aux lois de chaque pays. ♦ 3° Le pouvoir est nécessaire. L'homme ne peut vivre qu'en société et il n'y a pas de société sans pouvoir. Mais celui-ci n'appartient en propre à personne. ♦ 4° La mission de quiconque détient le pouvoir est de défendre le bien de tous et de chacun.


TYRAN, TYRANNIE (Du grec turannos, maître absolu.) Le tyran est d’abord, dans la Grèce antique, celui qui s’empare dans la cité du pouvoir absolu par la violence ou grâce à son éloquence. La tyrannie désigne tout pouvoir despotique exercé arbitrairement et maintenu par la force. Ainsi apparaissent la fragilité de la tyrannie et surtout la précarité du tyran, usurpateur qui ne fait pas réellement ce qu’il veut puisqu’il obéit au caprice et est possédé par la passion qui affaiblit constamment sa puissance.

tyran (tyrannos, «roi», mot venant probablement de Lydie). Nom donné en Grèce à un monarque absolu s'étant emparé du pouvoir par la force. Les VIIe et vie siècles av. J.-C. comptèrent de nombreux tyrans : généralement issus de l'aristocratie dominante, ils luttèrent contre un régime oppressif en s'appuyant sur les classes populaires. Certains tyrans ouvrirent la voie à la démocratie. C'est dans les démocraties d'époque classique que le mot tyran acquit une connotation péjorative, l'idée même de la tyrannie étant devenue insupportable. La plupart des tyrans d'époque archaïque favorisèrent la prospérité et le développement intellectuel et artistique de leur cité (Phi-don, Polycrate, Cypsélos, Périandre, Clisthène, Pisistrate, Hippias, ainsi que les tyrans de Syracuse: Gélon, Théron et Hiéron). Mais la tyrannie durait rarement plus de deux générations, la privation des libertés provoquant généralement des révoltes. Une seconde période de tyrannie vit le jour à Syracuse au IIIe siècle av. J.-C. avec Denys Ier.

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