Tseu-Hi [Cixi], née Yehe Nara (Pékin 1835 - id. 1908) ; impératrice de Chine.
Tseu-Hi [Cixi], née Yehe Nara (Pékin 1835 - id. 1908) ; impératrice de Chine.
Durant la longue période de règne personnel qu'elle s'arrogea, l'épouse de Chien-feng, le septième empereur, parfaitement insignifiant, de la dynastie des Ch'ing (mandchoue), ne se fit appeler, dans son pays comme à l'étranger, que « l'impératrice-veuve ». Comme Lu, l'impératrice de la dynastie Han, et Wu, celle de la dynastie Tang, elle appartient à cette catégorie de femmes remarquables qui se sont servi de leur position de mère du prince héritier pour s'emparer du pouvoir. T. est la fille d'un petit fonctionnaire impérial et entre au palais en 1851 comme l'une des nombreuses concubines de l'empereur, mais est élevée au rang de seconde épouse lorsqu'elle lui donne un fils. Lorsque son époux meurt en 1861, après une vie de débauche et un règne agité, son fils, le nouvel empereur Tung Chih, n'a que six ans. Commence alors la longue carrière de T., fondée sur des intrigues politiques. Elle passe des accords avec ses beaux-frères et, sous prétexte de haute trahison, fait disparaître les régents qui avaient été désignés par l'empereur défunt. Ensuite ses complices politiques, qui appartiennent à la haute fonction publique, lui adressent ainsi qu'à la première épouse, Tzu-an, une requête la priant d'exercer le pouvoir. Ce qu'elle fait de manière très efficace pendant plus de cinquante ans, bien qu'elle ait feint de « n'assister aux séances du Conseil d'Etat que derrière un rideau ». Elle donne donc à ses agissements l'apparence de la légalité. Son fils meurt en 1874 des suites de visites trop fréquentes aux maison closes, auxquelles T. l'avait encouragé afin de réduire l'influence de son épouse, l'impératrice Hsiao-ché. Celle-ci est enceinte à la mort de son mari, mais sans attendre la naissance de son petit-fils, T. nomme comme nouvel empereur Kuang-hsu, le fils de trois ans de sa propre soeur. Elle s'assure ainsi à nouveau la
régence, qui serait sinon revenue à sa belle-fille. Cette froide entorse aux règles de succession soulève de nombreuses protestations que l'impératrice-veuve sait cependant réduire au silence. Sur ce, elle met à mort sa malheureuse belle-fille. T. est alors souveraine absolue. Sous la pression de l'opinion publique, elle doit cependant, bien qu'avec réticence, abdiquer en 1899 au profit de son neveu Kuang-hsu, lorsque celui-ci atteint sa majorité. Elle se sert alors des capitaux affectés au renforcement de la flotte pour faire reconstruire le Palais d'été de Pékin, détruit en 1860 par les forces armées franco-anglaises. Bien que retirée des affaires publiques, T. exerce toujours une influence importante sur le gouvernement par l'intermédiaire d'un service d'espionnage remarquablement organisé. En 1898, l'empereur qui est depuis la guerre sino-japonaise sous l'influence du mouvement réformiste, a l'intention de prendre certaines mesures de modernisation de son pays. Comme ces réformes mettraient fin à son influence, l'impératrice-veuve monte un coup d'État et fait prisonnier l'empereur dans son propre palais, où il mourra en 1908. En 1900, les habitants des campagnes des provinces du nord de la Chine luttent contre les interventions occidentales, qui sont la conséquence de la victoire du Japon sur la Chine, affaiblie par l'incapacité de son souverain (la guerre des « concessions »). T. réussit à détourner la colère du peuple de la famille impériale et à la diriger contre l'agresseur étranger. La révolte des Boxers amène à Pékin les troupes de huit nations, placées sous le commandement du feld-maréchal allemand von Wal-dersee, et place la Chine, à qui l'on impose des réparations élevées, sous le contrôle économique et politique de puissances étrangères. Avant que T. ne meure en 1908, elle veille à ce que Kuang-hsu, dont ses partisans redoutent la vengeance, ne lui survive pas. Elle installe également sur le trône un autre de ses parents, âgé de trois ans, Puyi (1906-1967) qui sera empereur jusqu'à la révolution de 1911, dont les Japonais feront en 1937 le souverain de l'Etat éphémère du Mandchoukouo et qui mourra, sous le régime communiste, jardinier à Pékin. Les cinquante années de règne de l'impératrice-veuve appartiennent ainsi aux années les plus sombres que connut la Chine.
CIXI ou TS'EU-HI (Pékin, 1835-zJ., 1908). Impératrice régente de Chine (1861-1908), elle domina la vie politique de la Chine entre 1875 et 1908. Très habile, elle sut jouer des clans et des personnes afin de faire reconnaître son autorité. Exerçant la régence au nom de son fils, puis de son neveu, elle mena une politique conservatrice et nationaliste dans un Etat faible et corrompu, favorisant notamment la révolte antiétrangère des Boxers. Après l'envoi d'une expédition internationale en Chine suivi du traité de Pékin (1901), Cixi tenta, mais trop tard, de timides réformes. Avant sa disparition, elle nomma pour lui succéder P'ou-yi - le dernier empereur -, enfant de 3 ans et fils du frère cadet de son neveu. Son règne très autoritaire marqua la décadence de l'empire chinois et la dynastie des Qing disparut en 1911. Voir Sino-japonaise (Guerre), Sun Yat-sen.
CIXI ou TS'EU-HI (Pékin, 1835-zJ., 1908). Impératrice régente de Chine (1861-1908), elle domina la vie politique de la Chine entre 1875 et 1908. Très habile, elle sut jouer des clans et des personnes afin de faire reconnaître son autorité. Exerçant la régence au nom de son fils, puis de son neveu, elle mena une politique conservatrice et nationaliste dans un Etat faible et corrompu, favorisant notamment la révolte antiétrangère des Boxers. Après l'envoi d'une expédition internationale en Chine suivi du traité de Pékin (1901), Cixi tenta, mais trop tard, de timides réformes. Avant sa disparition, elle nomma pour lui succéder P'ou-yi - le dernier empereur -, enfant de 3 ans et fils du frère cadet de son neveu. Son règne très autoritaire marqua la décadence de l'empire chinois et la dynastie des Qing disparut en 1911. Voir Sino-japonaise (Guerre), Sun Yat-sen.
Liens utiles
- Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958: Je suis née à quatre heures du matin, le neuf janvier 1908
- Matteo Ricci (Macerata 1552-Pékin 1610) fut l'un des premiersmissionnaires à pénétrer en Chine.
- Révolte des BoxersC'est dans le contexte particulier de la pénétration de l'influence étrangèreen Chine que prend racine le mouvement violemment xénophobe desBoxers, que la Cour de Pékin va tenter de diriger en sous-main, pour fairepression sur les puissances impérialistes.
- MONTIJO DE GUZMAN, Eugénie de (1826-1920)Née à Grenade, fille d'un grand d'Espagne, devenue impératrice en 1853 elle tentera par tous les moyens d'exercer une influence politique.
- Après la proclamation de la République populaire de Chine en 1949, legouvernement de Pékin considérant le Xinjiang comme partie intégrantedu territoire chinois, envoya en octobre 1950 l'armée populaire occuper leTibet.