Trujillo, Rafael Leonidas (San Cristobal 1891-Ciudad Trujillo 1961) ; homme politique dominicain.

Trujillo, Rafael Leonidas (San Cristobal 1891-Ciudad Trujillo 1961) ; homme politique dominicain. Entré précocement dans le sérail militaire, devenu colonel puis chef de la garde nationale, armée créée par les États-Unis pour arbitrer la vie politique dominicaine et garantir leurs intérêts, T. accède à la présidence en mai 1930, après une campagne de terreur et des élections truquées. Durant trente et un ans, il est le maître absolu du pays, asseyant son autorité sur l'armée et un appareil policier et répressif impitoyable, bien qu'il s'efforce de préserver des apparences de légalité en confiant le pouvoir à des présidents fantoches (de 1938 à 1942 et de 1952 à 1961). Comme au Nicaragua du temps des Somoza, le népotisme et le clientélisme régissent la vie politique et le benefactor, multipliant les exactions et institutionnalisant la corruption, devient rapidement le premier propriétaire terrien et le premier industriel du pays, détenant par exemple le monopole du commerce du tabac. La République dominicaine, peu ou prou, lui appartient (symboliquement, la capitale est rebaptisée Ciudad Trujillo) et connaît d'ailleurs une phase d'essor économique notable, bien que le revenu moyen par tête reste l'un des plus faibles au monde. Cependant, la mégalomanie du tyran (grands travaux d'infrastructure à sa gloire, modernisation de l'armée, activisme politique dans les Caraïbes) lasse peu à peu les États-Unis qui, menacés dans leur chasse gardée, ne sont pas étrangers à son assassinat (30 mai 1961) et à l'exil forcé du clan Trujillo. Bibliographie : J. Galindez, L'Ère de Trujillo, 1962 ; A. Rouquié, L'État militaire en Amérique latine, 1987, p. 208-212.