TROPE
TROPE. n.m. (gr. tropos «tour», «manière», «direction»). ♦ 1° Terme de rhétorique désignant l'emploi des mots au sens figuré, à titre d'images (par exemple, parler de flamme à propos d'amour). La linguistique distingue de nombreuses formes de tropes. ♦ 2° Procédé musical de composition qui est à l'origine d'un répertoire très riche. ♦ 3° Chez les philosophes sceptiques grecs, les arguments apportés en faveur de la suspension du jugement. Pour Aenésidème, le bonheur, ou au moins la parfaite tranquillité de l'âme consistait à sortir des contradictions de la raison et à admettre que nous ne savons rien avec certitude. Dans ce but, il a rassemblé, dans son Hypotypose, en dix tropes, les arguments des anciens sceptiques contre la connaissance sensible. Ultérieurement, les tropes ont été ramenés à cinq : le désaccord, la régression, la relativité, l’hypothèse et le diallèle.
TROPE, n. m. Terme classique employé pour désigner les figures de style ou de rhétorique. Il est repris dans le vocabulaire spécialisé de la linguistique contemporaine. Issu du grec tropos, «tour», ce mot se retrouve comme suffixe dans certains termes comme héliotrope (qui se tourne vers le soleil) ou isotrope (qui a la même configuration ou les mêmes propriétés physiques).
TROPE (n. m., étym. : grec trepo : je tourne) 1. — (Ant.) Nom donné aux arguments par lesquels les sceptiques grecs entendaient montrer l’impossibilité d’atteindre des vérités absolues. 2. — (Rhét.) « Figures par lesquelles on fait prendre à un mot une signification qui n'est pas précisément la signification de ce mot » (du Marsais). 3. — Tropisme (bio.) : a) Orientation des végétaux (des fleurs vers la lumière) due à un agent extérieur, b) Orientation au repos du corps des animaux due à des réactions physico-chimiques ; cf. tactisme.