Trois contes de Gustave FLAUBERT, 1877

• Flaubert a choisi trois sujets fort différents. • Un coeur simple. Il s'agit de Félicité, la servante fidèle que les bourgeois de Pont-l'Évêque ont enviée longtemps à Mme Aubin. Déçue par un jeune paysan qui lui avait promis le mariage, elle a reporté son besoin d'attachement et de dévouement sur Mme Aubin et ses enfants, sur un neveu, sur des malheureux, sur un perroquet. Tout s'est successivement dérobé sous les effets du temps et de la mort. Au moment de mourir, c'est au pauvre oiseau, maintenant empaillé, qu'elle a dit adieu avant qu'on le replace sur le reposoir de la procession pour laquelle elle l'avait prêté. • La Légende de Saint Julien l'Hospitalier. Julien est un jeune seigneur qui chasse avec une violence sanguinaire. Un grand cerf le maudit en lui annonçant qu'il assassinera son père et sa mère. Il s'éloigne d'eux pour échapper à cette malédiction, sert l'empereur, en épouse la fille et tente à nouveau de chasser. Les animaux le narguent. Rentrant chez lui à l'impro-viste, il sent une chevelure d'homme dans le lit conjugal, tire son poignard et tue son père et sa mère que sa femme y a installés en son absence. Il se fait mendiant, passeur, hospitalier, réchauffe un lépreux, à la suite de quoi Dieu l'élève au ciel. • Hérodias. C'est le récit des circonstances de l'exécution du Juif laoka-nann - le saint Jean-Baptiste des chrétiens - lors d'une fête donnée par Hérode Antipas qui règne alors sur la Palestine. Hérode, qui maintient difficilement son pouvoir, voudrait épargner ce prédicateur illuminé. Mais Hérodias, sa concubine, parce que laokanann l'a attaquée, lui en fait demander la tête par sa fille Salomé pour prix d'avoir dansé devant lui. • La prose très travaillée de Flaubert donne une impression d'accord avec ces destinées figées par le temps, l'histoire ou la légende.