TRISTESSE
Du latin tristis, « triste », « affligé ».
État d’abattement et d’insatisfaction.
• Pour Spinoza, la tristesse est le sentiment d'une diminution de notre puissance d’agir, qui se traduit par le passage « d’une plus grande à une moindre perfection » (par opposition à joie).
TRISTESSE, n.f. (lat. tristitia «tristesse»). ♦ 1° État d'affliction dû à un malheur éprouvé, à un regret concernant le passé, à une appréhension portant sur l'avenir. C'est une douleur morale, liée à une connaissance. ♦ 2° État de dépression morale, mélancolie, humeur noire, absence d'intérêt pour les choses et pour la vie, qui peut tenir, partiellement au moins, au tempérament, ou à un état de grande fatigue. Mounier, dans le Traité du caractère, la définit comme «un processus de dévalorisation des choses». La tristesse illustre cette idée philosophique essentielle que l'homme veut le bien et fuit le mal, aime le bien et déteste le mal. «La haine n'est rien d'autre que la tristesse accompagnée de l'idée d'une cause extérieure» (SPINOZA, Éthique III). La tristesse est causée par l'absence ou la perte d'un bien, par la présence d'un mal. La tristesse et le plaisir «sont, dans l'appétit, ce que sont l'affirmation et la négation dans la raison» (Aristote, Éthique à Nicomaque). L'un dit «recherche» et l'autre dit «fuite». Spinoza remarque qu'il peut y avoir tristesse du bien d'autrui : c'est l'envie. — Il peut y avoir une «tristesse selon Dieu» (saint Thomas d'Aquin). C'est celle qui est causée par la rencontre du péché, ou éprouvée dans la rencontre d'un obstacle à la contemplation. Saint Thomas ajoutait que la tristesse accable l'esprit, qu'elle entrave l'activité, qu'elle est nuisible au corps, opposée à la vie humaine. La psychologie contemporaine ne peut que redire ces grandes vérités.
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