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TRIOLET Elsa

TRIOLET Elsa
1 896-1970
Romancière, née à Moscou. Belle-sœur de Maïakovski. En 1928 elle rencontre Aragon, et débute avec Bonsoir Thérèse (1937), que suivront Le Cheval blanc (1943), L’Inspecteur des ruines (1948), Le Cheval roux (1953). Ce qui surprend d’abord chez Elsa Triolet, c’est que l’observation du réel semble débordée à chaque page par l’imagination (drolatique, étrange ; et même, souvent, fantastique) du conteur. Son plus beau livre reste sans doute Le Grand Jamais (1965), où délaissant toute thématique qui ne serait pas liée intimement à ses peurs, ses rancunes, et ses « monstres » familiers, elle s’abandonne sans plan aucun, en apparence, à une méditation sur la mort et la vie, coupée soudain de tirades étourdissantes, de violentes boutades et d’apartés bouffons.
■ Œuvres En poche: L'Inspecteur des ruines (Folio). - Le Grand Jamais (id.).


TRIOLET Elsa. Romancière française d’origine russe. Née à Moscou le 25 septembre 1896, morte à Saint-Arnoult-les-Yvelines le 16 juin 1970. Belle-sœur de Maïakovski, dont elle traduira un volume de Vers et Prose, elle est encouragée dans la carrière littéraire par Maxime Gorki. Après un voyage à Tahiti, puis à Berlin avec son premier mari (André Triolet), elle rencontre Aragon (à Paris, en 1928), dont elle devient la compagne et l’inspiratrice (Les Yeux d’Elsa ). Durant la Seconde Guerre mondiale, elle figure parmi les écrivains résistants et participe à la création du C.N.E., des Lettres Françaises, etc... Après la Libération, elle combat pour les idéaux démocratiques. Depuis sa première œuvre en français Bonsoir Thérèse (1938), elle a composé de nombreux romans dont certains sont publiés en dialogue avec ceux d’Aragon Œuvres romanesques croisées (à partir de 1964). L’ensemble de son œuvre est une sorte de chronique romancée de notre temps tel que put le voir une jeune femme russe transplantée à Paris. Le Rendez-vous des étrangers (1959) est un livre sur l’exil et le mal du pays mais aussi sur le patriotisme, le chauvinisme, l’internationalisme et le cosmopolitisme. Elsa Triolet s’attache à analyser le devenir de l’homme avec les problèmes politiques. Le Premier Accroc coûte deux cents francs (1944) rassemble des nouvelles nées de la Résistance, dans lesquelles l’écrivain dénonce, avec lucidité, la tristesse du lendemain. En quête d’un bonheur insaisissable (Le Cheval blanc 1943), elle combat l’idée que la consommation, la possession d’objets puissent être assimilables au vrai bonheur (Roses à crédit, 1959). C’est ici qu’elle apparaît comme écrivain réaliste-socialiste ; elle définit d’ailleurs elle-même cette tendance comme n’étant ni une méthode ni une théorie, mais comme un « angle de vue » sur le monde. Elle croit à l’évolution scientifique (Luna-Park (1959) et à l’âme humaine (L’Ame, 1963). Le mystère de l’homme est évoqué dans Le Grand Jamais (1965), réflexion sur la vérité historique, le temps et la mort, à laquelle fera écho La Mise à mort d’Aragon (1965).