Databac

tribus

tribus (gr. phylai). 1. À l'époque archaïque, les différentes populations de la Grèce étaient réparties en grands groupements héréditaires, les tribus, subdivisés en fratries (phratriai). On connaît ainsi chez les Doriens trois tribus : les Hylleis, les Pamphyloi et les Dymanes, présentes dans la plupart des cités doriennes; et chez les Ioniens, quatre : les Aigikoreis, les Ho-pletes, les Geleontes et les Argadeis. Ces tribus étaient des groupes structurés, possédant leurs propres prêtres et magistrats ; elles représentaient le fondement de l'organisation militaire et politique. À Athènes, les réformes de Clisthène à la fin du VIe siècle av. J.-C., remplacèrent les quatre anciennes tribus ioniennes par dix autres, formées par un savant dosage de dèmes de la ville, de la côte et de la campagne. Ces nouvelles tribus reçurent, avec la caution de l'oracle de Delphes, des noms formés sur ceux de dix héros athéniens (un de Salamine, les autres attiques) dont les statues ornèrent l'Agora : Èrechteis, Aigeis, Pandionis, Léontis, Akamantis, Oi-neis, Kékropis, Hippothontis, Aiantis et Antiochis (chaque terme est un adjectif féminin formé sur le nom, afin de s'accorder au féminin phylè, «tribu»). À Sparte, une réforme de même nature était attribuée à Lycurgue qui aurait substitué les obai (villages formant la cité de Sparte) aux tribus primitives. 2. À Rome, la population se divisait à l'origine en trois tribus apparentées : les Titienses, (abrégés en Tities), les Ramnenses (Ramnes) et Luceres. Selon la tradition, le roi Servius Tullius les aurait remplacées par quatre tribus urbaines, selon une division territoriale permettant d'incorporer au corps de citoyens le grand nombre d'étrangers qui s'étaient établis à Rome (comparer avec la réforme de Clisthène à Athènes). À ces quatre tribus urbaines, Sucusana, Esquilina, Collina et Palatina, s'ajoutèrent des tribus «rustiques» pour la campagne, qui prirent le nom des grandes familles patriciennes propriétaires de larges parties de leurs territoires. En 387 av. J.-C., il y avait vingt et une tribus en tout. Elles atteignirent le nombre de trente-cinq, qui ne fut jamais dépassé, en 241 av. J.-C. Les tribus étaient les unités administratives où s'effectuaient le recensement, la levée des impôts et des armées, et l'organisation des assemblées de la plèbe était fondée sur elles.



TRIBU. 1) À Athènes, la tribu fut l'un des éléments essentiels de la réforme clisthénienne. Clisthène substitua aux 4 tribus ioniennes, agrégats de solidarités familiales, 10 tribus formées chacune de 3 trittyes prises aux 3 ensembles territoriauux de la cité : Ville, Paralia (côte) et Mésogée (intérieur). La tribu fut donc un cadre territorial, mais sans continuité géographique. 2) À Rome, la tribu fut, à l'origine de la République, une circonscription territoriale. Le nombre des tribus s'est accru au fur et à mesure de la conquête de l'Italie : des 4 tribus urbaines primitives, on passa, en 241 av. J.-C., au chiffre maximum de 35 tribus (4 urbaines et 31 rurales). L'inscription des citoyens se fit ultérieurement, au sein des 35 tribus déjà existantes. C'est dire que leur assise territoriale perdit de sa réalité et devint une fiction. Les tribus furent la base de l'organisation des opérations électorales, législatives et judiciaires des comices tributes.

Liens utiles