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TRIBUNAL - TRIBUN - TRIBUNE - TRIBU (étymologie)

TRIBUNAL - TRIBUN - TRIBUNE - TRIBU : tribunal est un mot repris tel quel du latin. Il désigne l'estrade en demi-cercle sur laquelle siégeaient les magistrats romains et particulièrement le tribun (en latin tribunus). Le tribun était à Rome un magistrat chargé de défendre les intérêts de la plèbe, c'est-à-dire les citoyens de la deuxième classe, la première étant celle des patriciens. Son nom vient du nom tribus qui a donné notre mot tribu. La tribu était une division du peuple romain ; à l'origine, la population de Rome fut divisée en trois tribus. Du mot tribun vient le mot tribune (par l'italien tribuna). Autres dérivés de tribun : tribunal, tribunitien (le pouvoir tribunitien est le pouvoir légal du tribun). Le mot tribu a comme dérivés tribal et tribalisme.

TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE (de Paris). Lors de la Révolution française, nom donné au Tribunal d'exception institué de nouveau (un premier tribunal avait fonctionné d'août à novembre 1792) par la Convention le 10 mars 1793, malgré l'opposition de la plupart des députés girondins. Créé sous la pression des sections parisiennes inquiètes des échecs des armées révolutionnaires et avides de traquer les ennemis de l'intérieur, le Tribunal se composait de 12 jurés, de 5 juges, d'un accusateur public (Fouquier-Tinville) et de ses deux substituts (nommés par la Convention). Il devait juger les actions contre la Révolution et contre la sûreté de l'État. Ses jugements étaient exécutoires dans les 24 heures et ne pouvaient faire l'objet ni d'appel, ni de cassation. En automne 1793, au début de la Terreur, le personnel du Tribunal fut considérablement augmenté et son ressort fut étendu à la province (avril 1794). À partir de juin 1794, son fonctionnement devint encore plus draconien : l'instruction préliminaire, les témoins et les défenseurs furent supprimés. Après le 9 Thermidor (27 juillet 1794), le Tribunal révolutionnaire fut réorganisé avant d'être supprimé le 12 prairial an III (31 mai 1795). Voir Commune de Paris, Prairial (Loi du 22).

tribu (phylê), cellule élémentaire dont la formation remonte à une époque très ancienne. À l’origine, elle a sans doute été formée par un groupement de génos. Les Doriens étaient divisés en trois tribus (Hylleis, Dymanes et Pamphiloi) et les Ioniens en quatre tribus (Géléontes, Hoplètes, Argadeis et Aigicores). À côté de ces tribus, qu’on retrouve dans les cités doriennes et ioniennes, les indigènes soumis formaient souvent une ou plusieurs tribus —► Sicyône, Sparte. On trouve en Attique les quatre tribus ioniennes, et les Anciens les rapprochaient des trois classes primitives, eupatrides, georgoi, démiourgoi. On a ainsi assimilé les tribus à des classes : Géléontes, « brillants » ou « nobles » ; Hoplètes, « soldats » ; Argadeis, « ouvriers » ; Aigicores,. « bergers ». On peut aussi retenir l’explication moderne qui verrait dans les noms des tribus ioniennes la dérivation des noms de divinités primitives propres à chaque tribu. À l'époque de Solon, la tribu était divisée en trois trittyes, la trittye étant partagée en quatre naucraries. Chaque tribu avait à sa tête un phylobasileus. La boulê du temps de Solon comprenait quatre cents membres, un par tribu. Clisthène réforma la tribu ; il supprima les quatre tribus primitives et répartit les Athéniens entre dix nouvelles tribus, dont le nom était emprunté à un héros indigène : Érechtheis, Aigeis, Pandionis, Léontis, Acamantis, Oineis, Cercopis, Ippothontis, Aiantis, Antiochis. Cette division subsista pendant toute la période hellénique. À la fin du ive s. av. J.-C. furent créées deux nouvelles tribus : l’Antigonis et la Démétrias. Chaque tribu avait son héros éponyme avec son culte ses prêtres, ses sanctuaires, ses bois sacrés. Il y avait des assemblées de la tribu (agora), un président (épimélète), un trésorier (tamias) chargé de gérer les revenus des biens-fonds de la tribu. Les héros éponymes possédaient leurs statues sur l’agora d’Athènes, et c’était à leurs pieds qu’étaient affichés les avis informant le public des décisions communes qui l’intéressaient. Les magistrats étaient choisis également dans chaque tribu, ce qui explique que la plupart des magistratures formaient des collèges de dix membres et que les conseils étendus comptaient un nombre de membres qui était toujours un multiple de dix. Selon la constitution de Clisthène, les tribus se partageaient les cent dèmes, et la trittye subsista comme division territoriale.

tribunaux. Les tribunaux sont surtout connus à Athènes, et c’est de ceux-ci qu’il va être question. Le plus ancien tribunal est l’Aréopage, qui avait perdu presque toute sa puissance à l’époque classique. Les éphètes sont, avec les aréopagites, chargés de juger les cas d’homicides. À l’époque hellénique le tribunal le plus important est l’héliée ; les autres tribunaux étaient ceux des diætètes, ceux des juges de dèmes et ceux des nautodikai, ou juges maritimes. L’ecclésia et la boulê revêtaient parfois des caractères de tribunaux pour les questions concernant les jugements politiques. Leurs jugements étaient rendus non sous forme de sentences mais par décrets, —►juges, justice.

tribut (phoros), imposé par le vainqueur au peuple vaincu ou occupé. Plus précisément, ce fut la taxe que les membres de la ligue de Délos payèrent à Athènes en compensation du service militaire et de la fourniture de vaisseaux. Le tribut était perçu par les hellénotames. Tant que la caisse fut laissée à Délos et qu’il y eut une guerre à soutenir, les sommes perçues furent destinées à l’équipement des trières et de l’armée. Mais, lorsque le Trésor fut déposé à Athènes et que la guerre contre les Perses fut terminée, c’est ce tribut qui permit les embellissements d’Athènes, à l’époque de Périclès. L’epiphora était la taxe supplémentaire qu’il fallait payer lorsque le tribut était versé en retard.

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