TRENTE (Concile de)

TRENTE (Concile de). XIXe concile oecuménique réuni à Trente (Italie du Nord) et convoqué par le pape Paul III à la demande de Charles Quint pour faire face aux progrès de la Réforme protestante. Cette assemblée se réunit en trois périodes (1545-1549, 1551-1552, 1562-1563), examina tous les points fondamentaux de la doctrine catholique et révisa la plupart des institutions ecclésiastiques. Expression de la Réforme catholique et véritable machine de guerre contre la Réforme, rendant impossible une réconciliation entre catholiques et protestants, le concile de Trente fixa les grands traits de l'Église romaine, laissant une empreinte profonde jusqu'au xxe siècle. La plupart des points du dogme furent examinés et redéfinis, notamment la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie qui fut réaffirmée avec force. Les pratiques du culte furent confirmées : les sept sacrements furent conservés et devaient être administrés suivant l'usage de Rome, les formes traditionnelles de la piété furent maintenues, en particulier le culte de la Vierge et des saints mais aussi celui des images. Le concile insista aussi sur la valeur des oeuvres et la notion de mérite. Des décrets disciplinaires furent réaffirmés comme le célibat des prêtres, la résidence des évêques dans leur diocèse et l'interdiction du cumul des évêchés. On fixa enfin le canon des Écritures. La même valeur fut donnée à la tradition et à la Bible, cette dernière étant considérée par les protestants comme seule source de foi. La Vulgate, traduction latine de la Bible par saint Jérôme, fut imposée, et Rome interdit, après le concile, sa traduction en langues vulgaires, affirmant que seul le clergé était habilité à l'interpréter. Le concile réorganisa enfin l'enseignement religieux par la création de séminaires et réaffirma l'autorité du Saint-Siège sur le monde catholique. Malgré les lenteurs dans l'application des décisions prises lors du concile de Trente, le catholicisme sortit fortifié de la crise de la Renaissance. Voir Contre-Réforme.