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TRAVAIL

TRAVAIL, n.m. (lat. populaire tripalium, appareil composé de trois pieux qui immobilisaient les animaux qu'on voulait ferrer). ♦ 1° Terme de mécanique. Produit de l'intensité d'une force par la projection, sur la direction de la force, du déplacement de son point d'application. ♦ 2° Activité volontaire et intentionnelle ordonnée à la production d'une œuvre utile. ♦ 3° Résultat du travail, l'œuvre accomplie moyennant un travail. — Le travail fait partie des finalités essentielles de l'existence humaine. Il est, pour chacun, le moyen d'assurer sa subsistance, de s'intégrer à une société et de se réaliser. L'organisation du travail au sein d'une société pose de très importants problèmes économiques et moraux. Contrat de travail. Le travail donne généralement lieu à des engagements réciproques de la part de l'employeur et de ses salariés. Le contrat de travail détermine ces engagements. — Division du travail. Tout travail nécessite une formation et un savoir-faire. La division professionnelle du travail résulte de la grande diversité des tâches à accomplir dans une société, de la diversité des aptitudes et des goûts des personnes qui travaillent, de la nécessité d'avoir des travailleurs compétents. Elle a pour conséquence un accroissement de la solidarité. La division technique du travail ou division en tâches élémentaires, conçue pour accroître les rendements et diminuer les efforts, aboutit souvent à une parcellisation des tâches qui enlève au travail sa valeur éducative et sa dignité.

TRAVAIL

(Du latin tripalium, instrument de torture.) La notion désigne d’abord, en opposition avec celle de jeu, une activité pénible et contraignante ; la double tradition grecque et chrétienne en fait d’ailleurs une souffrance et une punition, voire une malédiction (Bible).

♦ Mais la philosophie s’apercevra plus tard que le travail définit l’homme : refus à la fois de l’animalité et du donné de la nature (Hegel), le travail a pour objet de satisfaire les besoins fondamentaux de l’homme dont il constitue une activité spécifique, car - comme le montre Marx - « ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche ». Le travail humain s’est d’abord appliqué à produire des objets consommables de peu de durée et qui périssent très vite, mais qui sont indispensables à la vie, comme le remarque Locke. Le travail, en ce sens, est alors un processus biologique du corps humain. H. Arendt, quant à elle, le distingue de l’œuvre : « L’œuvre de nos mains par opposition au travail de nos corps. » L'homo faber (opposé à l’animal laborans) « ouvrage », fabrique un monde artificiel d’objets plus ou moins stables, solides et relativement indépendants du monde de la nature.

♦ Cependant la signification du concept est inséparable des circonstances culturelles et il faut attendre le xviiie siècle pour que le travail soit intégré à l’économie politique avec Adam Smith qui en fait la notion centrale de son système, alors qu’auparavant on admettait que la richesse provenait seulement des quantités d’or et d’argent disponibles. En Occident, les efforts pour rationaliser le travail industriel (taylorisation) sont interprétés comme des excès négatifs aboutissant à une insupportable aliénation du travailleur et à sa pure et simple déshumanisation. Là où Hegel, dans sa fameuse dialectique du Maître et de l’Esclave, faisait du travail le moyen, pour l’homme, de construire l’Histoire et d’accéder ainsi à sa plus haute liberté, les philosophes ultérieurs ne trouvent que des formes plus ou moins subtiles d’esclavage, comme c’est le cas des tâches d’exécution - par opposition aux activités épanouissantes, beaucoup plus rares, qui, reposant généralement sur une vocation, font appel à la créativité.

travail, effort réglé par une loi. — Le travail s'oppose au jeu, qui est une activité désintéressée ; il se distingue de l'effort, qui peut être désordonné; il se caractérise par son caractère de contrainte (on travaille par devoir, par nécessité sociale) et surtout par sa forme d'action réglée (horaire fixe, contrôle du travail ou du résultat). Toutefois, dans certains cas, le travail peut correspondre à la vocation d'un individu, à ses tendances les plus profondes (création artistique, philosophique ou scientifique) : du point de vue psychologique, il ne se distingue plus alors du jeu. Bien que la notion de travail évoque, d'une manière privilégiée, l'action physique sur le monde (agriculture) ou sur une machine (travail industriel), l'effort intellectuel, la recherche théorique, l'enseignement, la direction d'une entreprise ou d'un Etat représentent également un travail : de compréhension, de synthèse, de direction. Il y a travail tant qu'il y a « responsabilité » sociale ou simplement création véritable. — D'un point de vue juridique, le « droit au travail » est le droit qui crée à l'Etat l'obligation juridique d'assurer un travail à quiconque lui en demande.

Travail

1 Jusqu’au XVIe siècle, la littérature a peint les hommes seulement dans leurs loisirs ou dans des activités réputées nobles (guerre). On ne donne des images de gens au travail que pour leur pittoresque et ne mentionne le métier d’un homme que pour définir sa condition sociale : Le Roman de Renard, La Farce de Maître Pathelin; Rabelais, Gargantua (marchands et paysans).

2 Le thème de la dignité du travail, introduit au XVIIe siècle (La Fontaine, Fables; La Bruyère, Les Caractères'), progresse à partir du XVIIIe siècle, en même temps que décline la dignité de l’oisiveté : Voltaire, Lettres philosophiques, Candide; Diderot, Encyclopédie; Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Émile ou De l’éducation; Hugo, Les Misérables; Zola, Germinal; Aragon, Les Cloches de Bâle; Romains, Les Hommes de bonne volonté. La dignité du travail est devenue l’une des valeurs morales fondamentales du monde moderne.

3 Pour l’étude des hommes au travail, cf. Paysan, Ouvrier, Métier.

TRAVAIL (n m., étym. : latin tripalium : instrument de torture) 1. — Activité exigeant un effort pénible et douloureux, Syn. labeur, peine. 2. — Activité ayant pour but de produire des valeurs socialement utiles et se déroulant selon des règles contraignantes ; cette activité comme facteur de production est source de la valeur d’échange des marchandises (au même titre que la terre ou le capital) ; certains économistes en font un étalon de la valeur marchande soit par la quantité de biens que l’unité de travail peut acheter (Malthus), soit par le nombre d’unités de travail que suppose la production d’une marchandise (Ricardo, Marx). 3. — Travail productif : concept utilisé par Smith et Malthus pour distinguer le travail qui produit des biens matériels de celui qui n’en produit pas, nommé travail improductif (les services). 4. —Division du travail : cf. division. 5. — Organisation scientifique du travail : nom donné au taylorisme, c.-à-d. à la parcellisation des tâches productrices et à leur organisation en séquences (chaînes) afin d’en accroître la productivité au sein d’une entreprise. 6. — Travail abstrait/Travail concret : distinction opérée par Marx entre une activité concrète bien déterminée (le tissage), et le travail en gén., abstraction faite des caractères part, de chaque activité ; le travail abstrait qui existe en tant que « dépense productrice déterminée de muscles, de nerfs, de cerveau humain », et trouve son expression sociale dans la tâche du manœuvre de la société capitaliste, est l’équivalent gén. de toute marchandise, puisque source de sa valeur. 7. — Travail complexe/Travail simple : Marx suppose que le travail complexe ou qualifié (qui suppose un apprentissage) est un multiple de la dépense de la force de travail simple possédée par tout homme. 8. — Surtravail (ou plus-value) : supposant que la valeur des marchandises est donnée par le travail consacré à leur production (déduction faite des coûts de la matière première, des machines, etc.), Marx ne peut expliquer le profit que par le fait qu’une certaine quantité de travail effectuée par l’ouvrier n’est pas payée par l’entrepreneur. 9. — Aliénation du travail : a) (Lato) Fait que le travail soit accompli dans des conditions aliénantes par l’individu (contraintes externes, pas de choix des tâches, de leur rythme, etc.), b) Chez les marxistes, désigne le phénomène écon. gén. de l’exploitation capitaliste caractérisée par la plus-value. 10. — Droit du travail : ensemble des lois régissant le travail au sens 2. 11. — Sociologie du travail : étude des conditions socio. du travail au sens 2. 12. — Travail du rêve (psychan.) : élaboration du contenu manifesté ; cf. rêve. 13. — (Phys.) Quantité dont l’expression la plus simple (travail mécanique) est le produit de la longueur du déplacement du point d’application d’une force, par la projection du vecteur représentant cette force, sur cette direction.




Travail

Du latin populaire tripalium, « machine à trois pieux» destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ». - Toute activité visant à la production d’une œuvre utile. - Spécialement, ensemble des activités accomplies par l’homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. • Le travail est souvent associé à la peine et à la souffrance. Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam du jardin d'Éden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». • Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature. En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser. « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. » • Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ».

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