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TRANSCENDANT

TRANSCENDANT. adj. (du latin "transcendere", qui combine le préfixe trans, «par-delà» et le verbe "ascendere", « s'élever ». D'où, littéralement : «qui s'élève au-dessus»).
Transcendance / Transcendant
La transcendance est le caractère d'un être ou d'une entité d'un ordre absolument différent au monde sensible et supérieur à celui-ci : la transcendance divine, notamment.
transcendant, qui dépasse. — Une réalité transcendante est celle qui dépasse notre pouvoir de connaître; un génie transcendant dépasse la moyenne des êtres humains. Lorsque l'on parle de la transcendance de Dieu, on évoque un Dieu créateur, distinct de sa création; on s'oppose à l'immanence de Dieu, c'est-à-dire au panthéisme selon lequel Dieu serait présent au monde et à nous-mêmes, et par là même connaissable. La transcendance s'oppose à l'immanence.
Transcendant

Du latin transcendens, participe présent de transcendere, « monter en passant au-delà ».
- En métaphysique, qui est d’une nature absolument supérieure, qui est au-delà d’un certain ordre de réalité (contraire : immanent). - Chez Kant, qui est au-delà de toute expérience possible.
• À l'opposé des panthéistes, qui identifient Dieu au monde, nombre de croyants conçoivent Dieu comme un être transcendant, extérieur au monde qu'il a créé et le dépassant infiniment.
TRANSCENDANT (adj.) Opposé à immanent. 1. — (Lato) Qui est, qui va au-delà, qui dépasse : « Transcendance signifie “dépassement”. Est transcendant, c.-à-d. “transcende”, ce qui réalise ce “dépassement”, ce qui s’y maintient habituellement » (Heidegger). 2. — Qui est au-dessus et d’une nature supérieure.
3. — Qui est extérieur au domaine considéré, en part, extérieur à la conscience ; pour Kant, qui est au-delà de toute expérience possible : « Nous appelons immanents les principes dont l’application se tient absolument dans les normes de l’expérience possible, et transcendants ceux qui sortent de ces limites. »
4. — Qui est posé par la conscience comme quelque chose d’autre qui la dépasse ; chez les phénoménologues, qui résulte de l’action par laquelle la conscience, en étant conscience de quelque chose, se transcende, se dépasse vers un objet. 5. — Au sens concret, désigne gén. Dieu. 6. — (Sens vulg.) Qui dépasse, qui est supérieur à tout ce qui est du même ordre. 7. — Transcendance : a) Caractère de ce qui est transcendant en un sens quelconque ; opposée à immanence. b) Action de se dépasser, de se transcender ; cf. sens 4. c) Au sens concret, ce qui est transcendant, d) Morale de la transcendance : celle qui place la moralité dans l’acte de se dépasser : « La transcendance est une activité de transcendance, par laquelle je me dépasse et tente d’aller au-delà de moi-même » (Polin). e) Transcendance des valeurs : fait, pour les valeurs, d’être des idéaux transcendants au sens 2 (cf. Platon) ou d’être constituées par une transcendance au sens b. 8. — Transcendantal : a) (Scol.) Qualifie les termes qui, comme l’Etre, le Beau, le Vrai, le Bien, sont au-delà des genres en ce sens qu’ils peuvent être dits d’êtres appartenant à chacun d’entre eux. b) Pour Kant, qui concerne les conditions a priori de la connaissance : « Je nomme transcendantale toute connaissance qui en gén. s’occupe moins des objets que de nos concepts a priori des objets. Un système de concepts de ce genre s’appellerait philosophie transcendantale » ; opposé à transcendant et à empirique ; pour Husserl, qui est pur de toute détermination empirique, c) Sujet transcendantal : pour Kant (opposé à sujet empirique), principe de la connaissance unifiant le divers de l’expérience, et qui n’est jamais lui-même donné dans une expérience (Par ce “moi”, par cet “il”, ou par cette chose qui pense, on ne se représente rien de plus qu’un sujet transcendantal des pensées = x). Pour Husserl, désigne la conscience pure de toute détermination empirique : « L ’expérience transcendantale nous ouvre à cette subjectivité transcendantale. » d) Expérience transcendantale : pour Husserl, activité de la conscience qui, par un retour sur soi faisant abstraction de toute donnée empirique, saisit sa réalité transcendantale. e) Logique transcendantale : pour Kant, étude des fonctions logiques de la pensée pure (« Dans une logique transcendantale, nous isolons l’entendement [...] et nous n ’y considérons dans notre connaissance que cette partie de la pensée qui a uniquement son origine dans l’entendement ») ; pour Husserl, discipline qui fonderait dans les actes d’un sujet transcendantal la logique comme théorie gén. de la science : « Dans une philosophie de la conscience, la logique est transcendantale ou elle ne l’est pas » (Cavaillès). f) Usage transcendantal : « Les principes de l’entendement pur [...] doivent avoir simplement un usage empirique et non un usage transcendantal, c.-à-d. tel qu’il dépasse les limites de l’entendement » (Kant) ; d’où souv., pour Kant, transcendantal : qui concerne l’usage transcendantal de l’entendement (ex. : idées transcendantales), c.-à-d. ~ transcendant au sens 3.


[…] qui validerait ou invaliderait l’existence d’un Dieu ou d’un quelconque principe transcendant. L’agnostique s’interdit donc de croire en ce qui déborde le champ de son savoir et se […]