TRAHIR (étymologie)
TRAHIR vient du latin tradere (faire passer à un autre). On notera la disparition de d entre voyelles et l'adaptation aux verbes en -ir. La chute de d a provoqué un hiatus dans traïr (forme trouvée dans la Chanson de Roland, 1080) comme dans traïson. Dans trahir, il a été indiqué par un h pour sauvegarder sans mélange les flexions de la finale dans la conjugaison. Ce h est purement orthographique. Il y a eu hésitation pour le substantif trahison (latin traditio) que les poètes de la Pléiade écrivent souvent traison (prononcé trai-sori). En revanche le mot traître (latin traditor), mot d'emprunt ancien, a suivi la règle qui veut que les voyelles a + i ne restent pas en hiatus et se combinent dans la diphtongue ai. Noter que traître (ancien français traïtré) est fait sur le cas sujet traditor en raison de l'emploi fréquent du mot en apostrophe (qui se ramène au cas sujet). Le cas régime traditore(m) aurait donné une forme traïtor. Dérivés : traîtreusement, traîtrise. Le latin traditio a entraîné un doublet de trahison, beaucoup plus honorable, le mot tradition (de formation savante) avec ses dérivés comme traditionnel. La tradition est ce qu'une génération «fait passer» à la suivante.
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