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Toute la FlandreÉmile VERHAEREN, 1904-1911

• Dans cette oeuvre poétique en cinq parties, ce Flamand de culture française chante tous les liens qui le rattachent à son pays : les souvenirs de son enfance dans Les Tendresses premières (1904); le goût des paysages mornes de la Flandre maritime avec ses villages tristes et ses hommes rudes façonnés par la mer et le vent (La Guirlande des dunes, 1907) ; la pensée des héros qui ont marqué cette terre, Rubens, les Van Eyck, Charles le Téméraire, à côté desquels deux fleuves personnifiés, la Lys et l'Escaut, donnent lieu à la meilleure évocation (Les Héros, 1908); le sens des richesses de la vie banale (Les Villes à pignons, 1910) ; l'amour de la terre féconde (Les Plaines, 1911). • Émile Verhaeren écrit en vers libres rimés, disposés en laisses irrégulières. Au moment où le symbolisme laissait la poésie anémiée par le culte de la quintessence, il exprime avec puissance, sans peur du prosaïsme, comme avait fait Victor Hugo, la poésie des réalités communes.

♦ «La poésie de M. Verhaeren manque d'intimité. Elle est toute objective. On dirait qu'il a mis en vers, en beaux vers âpres et un peu fous, des traités de sociologie qu'il n 'a pas osé écrire. » Remy de Gourmont. ♦ « Un irrésistible élan l'entraînait sans cesse hors de lui, qu'aucune considération n'arrêtait, d'intérêt personnel, de protection, ni de prudence. » André Gide. ♦ « Ce que [Verhaeren] préconise et annonce, c'est une refonte totale, un élargissement merveilleux de la conscience de l'homme — de l'homme quotidien, non du métaphysicien — sous l'influence d'un sentiment nouveau de l'univers, perçu comme un ensemble où tout est lié, où la plus infime parcelle de matière contient toute la divinité qu'on adorait autrefois en quelques manifestations isolées. » Léon Balzagette.

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