TOTEM / TOTÉMISME
TOTEM. n.m. Terme emprunté à la langue ojibwa, des Peaux-Rouges d'Amérique du Nord. Il désigne un être (en général un animal ou un végétal) considéré comme l'ancêtre mythique du clan, ou le protecteur d'un individu. Il est l'objet d'interdits, il détermine des comportements et des pratiques qui se transmettent de génération en génération. Durkheim a vu dans ces usages l’origine de la religion et de la morale. Lévi-Strauss voit surtout dans le totémisme un système de pensée servant de base à une classification des objets et des êtres, et déterminant des relations entre les individus (par exemple des relations de parenté) (le Totémisme aujourd'hui).
TOTÉMISME, n.m. «Le prétendu totémisme échappe à tout effort de définition dans l'absolu. Il consiste, tout au plus, dans une disposition contingente d'éléments non spécifiques. C'est une réunion de particularités empiriquement observables dans un certain nombre de cas, sans qu'en résultent des propriétés originales ; mais ce n'est pas une synthèse organique, un objet de la nature sociale» (C. LÉVI-STRAUSS, le Totémisme aujourd'hui). Il vaut donc mieux parler de faits de nature totémique que de totémisme. Lévi-Strauss en a observé quatre types principaux : le totémisme «social» australien, dans lequel il y a une relation entre une espèce naturelle et un groupe de parenté ; le totémisme individuel d'Amérique du Nord, dans lequel chaque individu cherche les faveurs surnaturelles d'une espèce animale. Aux îles Bauks s’observe une relation entre un individu animal ou végétal et une personne particulière ; en Polynésie ou en Mélanésie, un animal particulier, porteur d'un nom propre, est en rapport avec un groupe social de parenté. Tous ces faits, pour Lévi-Strauss, doivent être considérés comme faisant partie du problème des classifications.
totémisme, vénération d'un animal considéré comme l'ancêtre d'une tribu et honoré à ce titre. — Le totem est comme le drapeau de certaines tribus ou de certains clans des sociétés africaines ou polynésiennes. Il se distingue du « fétiche », qui est l'animal ou l'objet « porte-bonheur ».
totem, objet qui sert de patron au clan. Généralement, il s’agit d’un animal, parfois d’un végétal, considéré comme l'ancêtre de la tribu et honoré à ce titre. D’après S. Freud, il symboliserait le patriarche, fondateur du clan, dont on attend la protection, mais que l'on continue de redouter.
TOTEM, n. m. (mot indien). Être mythique (animal, parfois plante) qui, chez les Algonquins, était considéré comme l’ancêtre ou le protecteur du clan. À ce titre, il était l’objet d’un culte particulier et d’un certain nombre de tabous. Le totem peut concerner un groupe social plus ou moins élargi, ou même un seul individu. Il est un des éléments de l’organisation sociale ou familiale; il détermine les relations entre les individus et la classification entre les êtres. Divers anthropologues ou sociologues ont estimé que le totémisme était la forme primitive de la religion ; les tabous dont fait l’objet le totem seraient une forme rudimentaire de la morale (cf. la thèse de Freud, Totem et Tabou). À partir de là, le mot totem est parfois employé au sens figuré (souvent de façon ironique).
Totem
Mot emprunté à la langue des Algonguins (Indiens d'Amérigue du Nord).
Dans les sociétés primitives, animal, plante ou objet considéré comme l’ancêtre et le protecteur du clan, et qui est l’objet de tabous et de devoirs particuliers. • Le sociologue Émile Durkheim voit dans le culte du totem (ou totémisme) la forme primitive de toute religion.
totémisme
Mot forgé à partir de l'expression algonkin (langue indienne d'Amérique du Nord) ototeman, « il est de ma parentèle », pour désigner un système à la fois religieux et sociologique dont on a longtemps fait la quintessence de la « primitivité ». Ce système repose sur la relation existant, dans une société segmentée, entre un ensemble d'animaux ou plus rarement de végétaux ou de phénomènes naturels et un ensemble de groupes humains (exemple : l'ensemble des clans, l'ensemble des classes d'âge, l'ensemble des phratries de la société). L'animal ou le végétal associé à chaque groupe est appelé « totem ». Souvent, mais pas toujours, le totem est l'objet d'un culte, d'une vénération ou de tabous de la part des membres du groupe en question. Il arrive aussi que le totem soit considéré comme l'ancêtre du groupe. Cette institution complexe, plusieurs générations de théoriciens en ont fait la forme la plus élémentaire de la religion et l'origine de diverses coutumes qui semblaient caractéristiques des sociétés « primitives » : l'exogamie, le sacrifice, le culte des ancêtres, etc. Le meilleur exemple d'une telle utilisation du totémisme comme explication unitaire est donné par Freud dans Totem et tabou. Mais à partir de 1920 les ethnologues se mirent à douter de l'existence du totémisme comme institution autonome et distincte, tant l'hétérogénéité des éléments culturels rassemblés sous cette étiquette s'est révélée grande, en même temps que leur présence ou leur absence d'une société à l'autre apparaissait de plus en plus fortuite. Finalement, en 1962, Lévi-Strauss montra que le totémisme était une illusion due aux préjugés des savants du xixe siècle finissant (« Le totémisme est d'abord la projection hors de notre univers, et comme par un exorcisme, d'attitudes mentales incompatibles avec l'exigence de discontinuité entre l'homme et la nature, que la pensée chrétienne tenait pour essentielle », Le totémisme aujourd'hui, p. 4). La seule réalité qu'on puisse encore discerner dans cette pseudo-institution, c'est un procédé de classification relevant de la science « primitive » et faisant correspondre divers éléments du règne de la culture à diverses entités du règne de la nature.
TOTEM (n. m.) Mot forgé à partir de l’expression algonkine (langue d’Amérique du Nord) ototeman : il est de ma parenté. 1. — Animal ou végétal auquel, dans une société fragmentée, est associé chaque groupe ; souv. considéré comme l’ancêtre du groupe, il est souv. aussi l’objet de cultes et de tabous. 2. — Totémisme : a) Organisation socio-familiale fondée sur le totem, b) Doctrine d’après laquelle le totémisme est la forme élémentaire de la religion et l’origine de coutumes comme l’exogamie (cf. Durkheim, Freud) : « Le totémisme est d’abord la projection hors de notre univers, et comme par un exorcisme, d’attitudes mentales incompatibles avec l’exigence de discontinuité entre l’homme et la nature, que la pensée chrétienne tenait pour essentielle » (Lévi-Strauss).
TOTEM, TOTÉMISME ♦ Emprunté à la langue ojibway (Amérique du Nord), le mot « totem » désigne l’être (le plus souvent animal, parfois végétal) que l’on considère dans certaines sociétés traditionnelles (Australie, Amérique) comme l’ancêtre mythique du clan. Comme tel, le totem est l’objet d’interdits (notamment alimentaires), on lui rend un culte particulier et il détermine un certain nombre de conduites se transmettant d’une génération à l’autre. ♦ Pour Durkheim, le totémisme représenterait la forme élémentaire ou primitive de la religion - les interdits qu’il détermine instaurant pour leur part la morale. En ethnologie contemporaine (Lévi-Strauss*), on y voit plutôt un véritable système de pensée déterminant une classification logique des objets et des êtres du monde, dans la mesure où il implique un jeu d’oppositions (entre clans, familles, villages) et de relations complexes (notamment de parenté) entre les individus.