toilette
toilette. 1. Grecque. Les Grecs accordaient une grande importance à leur condition physique. Ils s'enduisaient le corps d'huile d'olive et d'onguents afin de garder une peau souple, utilisaient des parfums et de la poudre parfumée (diaspama). Les femmes se mettaient sur le visage du fond de teint, du blanc de plomb pour blanchir la peau et du rouge obtenu à partir de racines d'anchusa, qu'elles appliquaient soit avec un pinceau, soit avec les doigts, comme en témoignent les peintures sur vases. Xénophon mentionne que certains hommes recouraient au fond de teint, notamment Démétrios de Phalère. A l'époque archaïque, les hommes portaient la barbe et les cheveux longs. Ce n'est qu'à partir du Ve siècle av. J.-C. qu'ils eurent les cheveux courts et à l'époque d'Alexandre (fin du ive s.) qu'ils se rasèrent (coutume qui ne fut cependant généralement pas suivie par les philosophes et autres penseurs, d'où le dicton : « la barbe ne fait pas le philosophe »). Les Spartiates se distinguèrent en conservant leurs cheveux longs qui faisaient leur orgueil; un espion perse aperçut Léonidas et ses hommes en train de se peigner avant la bataille des Thermo-pyles (voir médiques, guerres). Les femmes grecques portaient généralement les cheveux séparés par une raie au milieu et des tresses, nouées en un chignon assez bas sur la nuque. Les chevelures blondes étaient très prisées; hommes et femmes teignaient volontiers leurs cheveux, notamment quand ils commençaient à grisonner. 2. Romaine. Les coutumes romaines en matière de toilette et de coiffure furent fortement influencées par celles des Grecs. Les Romains consacraient beaucoup plus de temps aux thermes que les Grecs, pour lesquels les bains n'étaient pas une institution (voir thermes). Ils aimaient les parfums, comme les Grecs; Sénèque rapporte que certaines personnes s'enduisaient d'huiles parfumées deux à trois fois par jour. L'importance du maquillage pour les femmes et ses différentes variétés nous sont connues par le Medi-camina faciei femineae d'Ovide. Le fucus, sorte de lichen (orseille) dont était extrait un fard rouge, donna son nom à l'ensemble des cosmétiques. Les hommes efféminés portaient du fond de teint ou du moins étaient soup çonnés d'en faire usage : Cicéron parle des joues fardées de son ennemi, le consul Pison. Les hommes élégants se faisaient épiler avec des emplâtres et des pinces à épiler. Après l'arrivée d'un barbier sicilien, en 300 av. J.-C., la mode des cheveux courts et des visages glabres s'imposa. Scipion l'Africain fut le premier Romain à se faire raser chaque jour. Les cheveux blonds étaient très appréciés chez les femmes, qui se faisaient souvent décolorer (avec de la spuma caustica) ou recouraient à des perruques venant de Germanie. À l'époque d'Auguste, les coiffures féminines étaient très élaborées ; des esclaves étaient spécialement formés à cet effet. Les instruments de toilette antiques ne diffèrent guère de ceux que nous utilisons aujourd'hui. Les Romains se servaient d'une sorte de rasoir à manche de bronze; de peignes à double rangées de dents, fines et plus lâches ; de miroirs faits de métal bruni, surtout d'argent, et de pierre transparente polie, car les miroirs de verre, même lorsque leur technique fut découverte (fine couche de métal sur une plaque de verre) sous l'Empire furent peu utilisés. Les miroirs étaient généralement de petite taille, de façon à pouvoir les tenir à la main ; Quintilien affirme cependant que Démosthène avait l'habitude de s'entraîner devant un miroir en pied.