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THOMAS D'AQUIN (saint)

THOMAS D'AQUIN (saint) (1225-1274). Quoique italien, ce dominicain qui allait devenir « le docteur angélique » étudia la théologie à Paris (1245-1248). L’usage exclusif du latin pour les études permettait alors aux professeurs comme aux étudiants de passer très facilement d’un pays à l’autre. Maître à son tour, il y enseigna entre 1252 et 1259. Pour Thomas d’Aquin, il n’y a pas d’antinomie entre l’enseignement de la philosophie et de la raison et celui de la révélation chrétienne. Se référant parallèlement à Aristote et à la Bible, il tend à expliquer que chacune de ces deux voies peut mener à la même vérité. Bien que ses thèses - qui seront le fondement du courant thomiste - aient été contestées à plusieurs reprises au sein même de son ordre, Thomas d’Aquin est canonisé par Jean XXII en 1323.

THOMAS D'AQUIN (saint), théologien italien (château de Roccasecca, dans le royaume de Naples, 1225-Fossanova 1274). Il est le plus grand théologien de l'Eglise catholique. Descendant d'une noble famille lombarde, il reçut, en 1240 ou 1243, malgré l'opposition de ses parents, l'habit des dominicains. Enlevé par ses frères (1244), il résista à toutes les tentations (d'où son surnom d'« Angélique ») et put rejoindre son ordre.

Il enseigna à Paris au couvent Saint-Jacques (1252), puis à l'Université de Paris (jusqu'en 1259). Il retourna ensuite en Italie, à la Cour pontificale (1259). Il approfondit alors la philosophie d'Aristote, qui devait servir de cadre à sa doctrine; il revint à Paris en 1269, où il poursuivit la rédaction de la Somme théologique (1266-1273). Il meurt en 1274, en se rendant de Naples au concile de Lyon. Logicien, métaphysicien, théologien, saint Thomas tente de concilier la philosophie rationnelle d'Aristote avec la foi chrétienne : il pose une harmonie entre ce qui est « su » et ce qui est « cru ». Là où la réflexion philosophique tombe dans des contradictions (par exemple, sur le problème de la création dans le temps), il doit s'en remettre à la foi. Il est le fondateur de la « science » théologique en tant que science théorique (et non seulement pratique, comme le soutiendront Duns Scot et d'Occam). Malgré l'accent aristotélicien de sa doctrine, le thomisme s'inspire directement des Pères grecs et du Pseudo-Denys : il part de Dieu, descend aux anges et aux hommes, pour remonter ensuite, par l'Eglise et les sacrements, à une théorie de la vie future. Le génie de saint Thomas s'accompagna d'une sainteté authentique (il fut canonisé par Jean XXII dès 1323). Combattu par les disciples de Duns Scot et d'Occam, le thomisme ne se développa qu'à partir de la fin du XVIe siècle, où la Somme devient le texte de base pour les études. Mais ce n'est vraiment qu'en 1879 que le pape Léon XIII, ému par le niveau excessivement bas dans les séminaires et les universités catholiques, imposa l'étude de saint Thomas. C'est alors que Mgr Mercier, à Louvain, tente de rajeunir la tradition et fonde l'école néo-thomiste, toujours vivante, et qui cherche à incorporer au thomisme les écoles les plus récentes (aujourd'hui la phénoménologie et l'existentialisme). Des philosophes comme Jacques Maritain et surtout Etienne Gilson ont cherché à dégager ce que le thomisme recèle d'universellement valable.




♦ «Il n’a jamais compris un chapitre de l’Êvangile ou d’Aristote. » Luther. ♦ « Saint Thomas d’Aquin est un génie tout à fait comparable aux plus rares génies philosophiques des temps anciens et modernes : il tient de Platon et de Malebranche pour la spiritualité, d’Aristote et de Descartes pour la clarté et la logique. » Chateaubriand. + « Théologie qui n’est pas plus absurde qu’une autre, et qui exige, pour être apprise comme la savait un moine du XIIIe siècle, une force de tête, un degré d’attention, de sagacité et de mémoire qui n’est peut-être pas très commun parmi les philosophes qui s’en moquent, parce qu’il est de mode de s’en moquer. » Stendhal. ♦ « Rectitude, certitude, délivrance : l’humanité de saint Thomas est toute sous le signe de ces mots-là. » G. K. Chesterton. ♦ « Son mérite capital semble être dans un dosage exact du mystique et du positif, du métaphysique et du concret, du spirituel et du matériel, dans tous les sens divers de ces mots. Il voit l’homme à mi-chemin entre Dieu et la matière, et ne cède ni à l’illuminisme théologique ni à un empirisme myope et borné. Aussi a-t-il réconcilié sur son nom les mystiques et les positifs, les philosophes et les canonistes. Il est l’homme de la catholicité unanime, et c’est bien ce que signifie son titre de Docteur commun, Doctor communis. » Sertillanges. ♦ « Qu’il s’agisse de physique, de physiologie ou des météores, saint Thomas n’est que l’élève d’Aristote; mais qu’il s’agisse de Dieu, de la genèse des choses et de leur retour vers le créateur, saint Thomas est lui-même. » Étienne Gilson. ♦ « La sainteté de saint Thomas est la sainteté de l’intelligence. » J. Maritain.

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