THOMAS D'AQUIN (Saint)
THOMAS D'AQUIN (Saint). Thomas d'Aquin (1224 ou 1225-1274) appartenait à une importante famille féodale, d'origine germanique et normande. Sa mère était napolitaine. Il fut d'abord élevé au monastère du Mont-Cassin. Vers quinze ans, il vint à Naples, étudier les «arts libéraux» dans une université jeune, fondée par Frédéric II. C'est là qu'il commença à entendre parler d’Aristote. C’est là aussi qu'il rencontra les Frères Prêcheurs. À vingt ans, il entra dans l'ordre de saint Dominique. Il fut immédiatement envoyé à Paris et formé par Albert le Grand. La première tâche qui lui fut assignée donna lieu à sa première œuvre, Commentaire sur les quatre livres des Sentences. Les Sentences étaient extraites des Pères de l’Église, et surtout de saint Augustin. De la même époque datent le De Ente et Essentia et le De Principiis naturae. Il méditait déjà sur les thèmes fondamentaux de sa pensée : l’Être et la nature. Il reçut en 1256 la licentia docendi (licence d’enseignement) en même temps que Bonaventure. Dès lors, il n'accepta jamais d'autres responsabilités que celles de «prêcher, enseigner, disputer». Il a commenté, verset par verset, à peu près tout le Nouveau Testament et une partie de l’Ancien. Ces Commentaires ont donné lieu aux Questions disputées et aux Questions quodlibétales (ce que nous appellerions des «questions libres».) Il a aussi commenté publiquement l'œuvre d'Aristote. Il dictait ensuite son enseignement à des secrétaires, et prenait part à toutes les controverses de l’époque. La Somme contre les Gentils est un merveilleux exposé des grandes vérités philosophiques qui sous-tendent et soutiennent la foi chrétienne. Il a également écrit un Compendium de théologie qui est un chef-d'œuvre de clarté et de brièveté. Il fut appelé à la cour pontificale qui avait son université. C'est là qu'il acheva le Contra Gentes et le Contra errores Graecorum, qui est un grand effort pour délimiter les divergences entre Rome et Constantinople et préparer un rapprochement. En 1263, le pape Urbain IV renouvelait l'interdiction d'enseigner Aristote dans les universités. Mais pendant ce temps-là, sous ses yeux et par ses soins, Thomas s'appliquait à le commenter. C'est que ce dernier poursuivait son travail original et fécond d'intégrer l'enseignement d’Aristote à la pensée chrétienne. Au moment où fut instituée la fête du Corps du Christ, saint Thomas était toujours à la cour pontificale. C'est à lui qu'il faut attribuer l'admirable office du Saint-Sacrement. Après qu'il eut refusé l'archevêché de Naples, il fut remis à la disposition de son ordre qui le chargea d'enseigner dans un de ses grands centres d'études, les Studia generalia. C'est alors qu'il écrivit la Somme théologique. La première partie de la Somme était écrite quand, en 1269, il fut, de nouveau, appelé à Paris. Siger de Brabant faisait prévaloir, à ce moment, dans la faculté des Arts, une interprétation averroïste, naturaliste et rationaliste, d'Aristote. Si cette interprétation était la bonne, il fallait rejeter Aristote de tout enseignement chrétien. L'intervention vigoureuse de saint Thomas fut décisive dans la condamnation de Siger de Brabant, en décembre 1270. Thomas fut lui-même combattu par les théologiens franciscains. Dans une grande liberté d'esprit, il écrivit à ce moment la deuxième partie de la Somme. Pourtant, les tensions étaient fortes tant dans l'Université de Paris que dans l'ordre dominicain. Thomas fut envoyé à Naples pour y fonder un grand centre théologique dominicain. C'est là qu'il écrivit la troisième partie de la Somme, qu'il a laissée inachevée. Une extase qu'il eut à ce moment-là est restée célèbre. Il entendit le Christ lui dire : «Tu as bien écrit de moi ; que veux-tu pour récompense ?» Thomas répondit : «Vous seul, Seigneur !» Il mourut au cours du voyage qu'il effectuait pour se rendre au concile œcuménique de Lyon, en 1274. Après la canonisation de saint Thomas d'Aquin, son corps fut envoyé à Toulouse, là où fut fondé l'ordre des Frères Prêcheurs, et placé dans l'église des Jacobins. Saint Thomas d'Aquin a été proclamé docteur de l’Église. Thomas d'Aquin n'a écrit et enseigné que pendant vingt-deux ans. La pièce maîtresse de son œuvre, la Somme théologique, est un monument de l'esprit humain qui n'est pas réservé aux seuls croyants, et moins encore à ceux d'entre eux qu'on appelle «thomistes». Pour le comprendre, il faut disposer de quelques notions essentielles, a) Pour saint Thomas, la théologie est une science. Elle l'est par subalternation ; elle dépend d'une science supérieure, celle que Dieu possède sur lui-même, sur l'homme et sur la nature, b) Croire, et partir de la foi, c'est-à-dire de l'enseignement que Dieu a donné aux hommes, c'est partir de la connaissance la plus sûre que nous puissions avoir ; c’est donc un acte d'intelligence et une véritable exigence scientifique, c) La visée de la raison s’appliquant à la foi n'est pas de construire un système de concepts, mais d'atteindre, ne serait-ce que de façon imparfaite, le réel, d) L’analogie nous permet de passer d'une vérité à une autre qui n'est pas du même ordre.
THOMAS D'AQUIN, saint (château de Roccasecca, Aquino, province de Frosinone, 1225-abbaye de Fossanova, 1274). Célèbre théologien et philosophe italien. Entré dans l'ordre des Dominicains, il enseigna à Rome, Naples et Paris. Sa pensée est une tentative de synthèse entre la philosophie d'Aristote et le dogme chrétien. Les principales oeuvres de saint Thomas d'Aquin sont : la Somme contre les Gentils (1258-1264), la Somme théologique (v. 1266-v. 1273), des Commentaires sur Aristote, sur le Livre des Sentences (de Pierre Lombard) et De l'Être et de l'Essence. Thomas d'Aquin fut canonisé en 1323 et proclamé docteur de l'Église en 1567.
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