thermes
thermes (gr. therma, «source chaude avec établissement de bains»). En Grèce, les bains publics existaient mais ne jouaient pas le rôle social qu'ils eurent chez les Romains. Le recours fréquent aux bains chauds était même considéré comme excessif, chez les Spartiates notamment, sauf pour détendre les muscles après l'effort. Les Grecs utilisaient, pour se laver et éliminer l'huile, un strigile (instrument courbe de métal ou d'os) et une sorte de savon. Après le bain, les hommes comme les femmes s'enduisaient le corps d'huile. À Athènes, on allait puiser à la fontaine de Callirhoé l'eau devant servir à baigner la jeune mariée. Les bains de vapeur existaient dès le Ve siècle av. J.-C.
Chez les Romains, les bains furent d'abord privés. Scipion l'Africain (236-184 av. J.-C.) était connu pour avoir dans sa villa des bains chauffants. Puis des bains publics furent créés pour le peuple, qui devinrent permanents et de plus en plus somptueux. Les premiers connus sont ceux de Pompéi, remontant au début du Ier siècle av. J.-C. L'invention d'un système permettant de chauffer les bains grâce à un foyer envoyant de l'air chaud à travers des conduits disposés sous le sol et dans les murs (hy-pocauste) permit la diffusion à peu près générale de bains privés et publics. Ceux-ci, d'abord conçus pour les pauvres, furent rapidement utilisés par toutes les classes de la société et devinrent une véritable institution. L'accès aux thermes revenait à un quadrans, la plus petite pièce de monnaie, pratiquement sans valeur. Les thermes se composaient d'un vestiaire (apodyterium), d'un bain froid (frigidarium) et d'un bain chaud (caldarium). Les plus grands comprenaient en outre une pièce tiède (tepidarium), un bain avec étuve sèche (laconicum) et une salle de sudation (sudatorium), auxquels s'adjoignaient de nombreuses salles pour les médecins, les masseurs, des palestres, et parfois des bibliothèques, musées, salles de conférences. Il y avait encore des exèdres où déclamaient poètes et rhéteurs, des stades, des jardins. C'est sous l'Empire que les thermes se multiplièrent et devinrent un lieu de rencontre, social et intellectuel, comme c'était le cas pour le gymnase des Grecs. Leur construction donna un grand essor à l'architecture sur voûtes, dont les vestiges imposants influencèrent largement l'architecture de la Renaissance. Certains thermes étaient mixtes (réservés aux femmes à certaines heures), mais celles-ci disposaient généralement de bains (plus petits), contigus à ceux des hommes.
THERMES. Nom donné aux bains publics des Romains où l'on se retrouvait tous les jours vers 13 ou 14 heures, avant le grand repas de l'après-midi. L'entrée était généralement gratuite, l'État ou un riche personnage payant les frais de l'établissement. À l'époque impériale, on comptait à Rome plusieurs centaines de thermes dont les plus célèbres furent ceux de Caracalla, Dioclétien (les plus vastes) et Constantin. À Paris, les thermes de Cluny ont été construits à l'époque gallo-romaine (fin du IIe siècle ap. J.-C.)