Databac

THÉRÈSE d'Ávila sainte, Teresa de Cepeda

Carmélite espagnole. D'une famille noble et riche, elle fit ses études chez les augustines d'Ávila, puis entra en 1533 chez les carmélites (mitigées) de l'Incarnation. Sa ferveur étant bientôt retombée, elle fut pendant près de vingt ans une religieuse assez mondaine, mais elle revint toute à Dieu en 1554, et sa vie fut dès lors une recherche assidue de la perfection. Elle commença à avoir des extases et des visions, qui provoquèrent le scandale des autres religieuses mais furent comprises par Pierre d'Alcántara, qui fut quelque temps le confesseur de Thérèse. Bientôt l'idée lui vint de revenir à la règle primitive du Carmel : elle essaya d'abord de réformer la communauté de l'Incarnation (1558), puis, en 1562, elle fonda le couvent Saint-Joseph d'Ávila, qui fut à l'origine d'une réforme qui s'étendit bientôt à seize monastères et qui, par l'intermédiaire de Jean de la Croix, renouvela également les couvents d'hommes. En butte à une violente opposition du Carmel mitigé (non réformé), Thérèse dut s'adresser au roi Philippe II, puis au pape ; mais ce n'est qu'en 1593, onze ans après sa mort, que Clément VIII accorda la séparation entre les deux ordres. Fondatrice des carmes déchaussés, entre autres, Thérèse d'Ávila fut aussi un des plus grands écrivains spirituels. Elle a composé en espagnol deux livres autobiographiques, le Livre de la vie (1562) et le Livre des fondations (1573/82), ainsi que des ouvrages mystiques, Le Chemin de la perfection (1565), Les Exclamations (1566/69) et Le Château de l'âme ou le Livre des demeures (1577). Elle fut canonisée en 1622 par Grégoire XV et proclamée docteur de l'Église en sept. 1970.

Thérèse de Jésus, dite d’Avila, sainte (Avila 1515-Alba de Tormès 1582); carmélite et mystique espagnole.

Teresa de Cepeda y Ahumada appartient à un lignage de petite noblesse : son grand-père paternel, d’origine juive, se convertit au catholicisme en 1485. Intelligente et passionnée elle s’adonne à la vie profane et à la lecture. Mais la vie monastique l’attire et malgré un fragile état de santé elle entre à vingt ans au carmel de l’incarnation d’Avila. Elle y connaît des expériences mystiques, la vision intellectuelle du Christ, la grâce de la transverbération et de l’extase. Le mysticisme est alors l’une des expressions les plus originales de la sensibilité religieuse espagnole, prônant l’oraison individuelle, la méditation et l’union intime avec Dieu. Assoiffée de spiritualité, T. décide aussi de vivre selon une règle plus stricte qu’elle applique en 1562 en créant le couvent de San José d’Avila ; d’autres fondations suivent en Vieille-Castille. Elle confie à Jean de la Croix (1542-1591) la même mission pour les carmels masculins. Prieure du couvent de l’incarnation d’Avila (1571-1574), elle impose sa réforme malgré les suspicions de l’inquisition et des partisans d’une règle adoucie. À sa mort trente maisons ont été créées. Organisatrice, elle est également un écrivain qui relate sa vie spirituelle : son Livre de la vie, son Chemin de la perfection, son Livre des fondations, et surtout Le Château intérieur qui décrit le cheminement de la grâce dans les « sept » demeures de l’âme sont des chefs-d’oeuvre qui ont permis à la langue castillane de s’affirmer. Canonisée depuis 1622, Paul VI l’a nommée docteur de l’Eglise en 1970.

Bibliographie : E. Renault, Sainte Thérèse d’Avila et l'expérience mystique, 1970.

Liens utiles