Théocrite
Théocrite. Poète grec (première moitié du IIIe s. av. J.-C.), fondateur du genre pastoral ou bucolique. Probablement originaire de Syracuse en Sicile, il vécut sans doute dans le sud de l'Italie avant de séjourner à l'île de Cos, puis à Alexandrie, auprès de Pto-lémée II Philadelphe. Les poèmes qui nous sont parvenus, connus sous le nom d'Idylles et pour la plupart écrits en hexamètres, comprennent les genres les plus divers : de courts poèmes, des poèmes mythologiques et des épigrammes ; mais la célébrité lui vint surtout des six ou sept poèmes bucoliques qu'il composa. Ceux-ci eurent une influence profonde sur Virgile (dans ses Bucoliques) et plus tard, par son intermédiaire, sur la littérature européenne. Les poèmes bucoliques n'étant définis par aucun critère précis, il est difficile de classer les oeuvres de Théocrite se rattachant à ce genre. Les poèmes 1, 3, 4, 5, 6 et 11 peuvent sans conteste être définis comme bucoliques; le 7 et le 10 le sont parfois et le 27 (qui est de toute façon douteux) quelquefois. Les poèmes 8 et 9 qui furent imités par Virgile sont maintenant considérés comme authentiques. Bien que Théocrite ait composé ses poèmes dans un dialecte littéraire dorien artificiel (voir dialectes) et pour un cercle citadin et précieux, sa poésie évoque toujours avec autant de charme la vie pastorale des coteaux siciliens ou du sud de l'Italie. La première Idylle renferme la très belle complainte à Daphnis, hymne imité par Bion dans son Adonis et dans le Bion attribué à Moschos, qui devint par la suite le prototype de l'élégie pastorale. Les Idylles 14 et 15, dont l'action se déroule dans des villes, rappellent les mimes d'Héron-das ; la seconde de celles-ci, intitulée Les Syracusaines ou les Femmes à la fête d'Adonis, trace le portrait de deux femmes originaires de Syracuse, simples et promptes à l'étonnement, qui se rendent à la fête d'Adonis à l'occasion d'un séjour à Alexandrie. L'Idylle se termine par l'évocation du chant qu'elles entendent en l'honneur d'Adonis et d'Aphrodite. L'Idylle 2, Les Magiciennes (Pharmaceutria, «femmes préparant un philtre d'amour»), est également une sorte de mime dialogué : Simaitha, malheureuse en amour, recourt à des incantations magiques pour regagner le coeur de son amant. D'autres Idylles traitent de sujets mythologiques : l'amour du cyclope Poly-phème pour Galatée (11), l'enlèvement d'Hylas (13), le combat entre Pollux et Amycos (24). Les Idylles 16 et 17 sont des panégyriques : à Hiéron II, tyran de Syracuse (17) et à Ptolémée II, roi d'Égypte (16). L'Idylle 28 est une épître poétique accompagnant l'envoi d'une quenouille à la femme d'un ami. L'Idylle 7, intitulée Les Thalysies (fêtes de la moisson), se déroule à Cos. L'auteur, sous le nom de Simichidas, évoque les amours d'un certain Aratos, rivalisant avec l'énigmatique Lykidas à qui chantera le mieux; des détails autobiographiques sont perceptibles sous les conventions poétiques. Le poème se termine par une évocation du plein été dans une île égéenne. Un certain nombre d'épigrammes, vraisemblablement destinées à des tombes ou des statues, sont également attribuées à Théocrite. THÉOCRITE (Syracuse, v. 300-250 av. J.-C.). Il fut le plus célèbre poète d'Alexandrie à l'époque hellénistique. Il a su exprimer dans ses Idylles un très vif sentiment de la nature.