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TERRORISME

TERRORISME, n.m. (lat. terror «terreur», «effroi», «épouvante»). Ensemble d'actes de violence commis par des groupes révolutionnaires. — Régime de violence institué par un gouvernement. Le terrorisme renonce à user du droit et de la loi. Son principe consiste à imposer une volonté en inspirant un effroi extrême qui est un puissant procédé d'intimidation et de chantage. Tout le monde doit se sentir menacé. Tout gouvernement qui veut s'imposer par la force recourt à la terreur. Ses procédés sont les comités de surveillance, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires. Les minorités qui ne sont pas reconnues au sein d'une société ou d'une organisation internationale, celles qui veulent imposer leur idéologie recourent elles aussi au terrorisme (prises d'otages, attentats, etc.).

TERRORISME, n. m. Ensemble d’actes de violence destinés à semer la terreur. Le terrorisme a pu être le fait du pouvoir en place, notamment sous la Révolution française, pendant la période nommée «la Terreur» (en 1793-1794), jusqu’à la chute de Robespierre. Mais le plus souvent, le terrorisme est le fait d’une organisation politique (secrète ou déclarée) qui veut créer un climat d’insécurité et renverser l’ordre établi. Par extension, au sens figuré, le mot est employé à propos de toute forme d’intimidation ou de pouvoir autoritaire, dans le domaine culturel par exemple. Un discours terroriste. Le terrorisme du chef de file d’un mouvement artistique d’avant-garde. L’attitude terroriste des intellectuels de gauche à l’égard de Camus, dans les années 1950.

TERRORISME Action politique ayant recours à la violence (attentats homicides, exécutions extrajudiciaires, enlèvements et prises d’otages, torture, sabotages et destructions matérielles) pour instaurer ou accroître un climat d’insécurité, intimider ou affaiblir un État ou une organisation internationale et/ou terroriser des populations civiles et/ou encore attirer l’attention sur une cause (politique, ethnique, religieuse). Les mobiles (revendication de droits reconnus ou non comme légitimes) et les contextes (démocratiques ou non) font controverse pour qualifier les actes dits « terroristes ». Selon l’expert français Gérard Chaliand, le terrorisme est la forme la plus violente de la guerre psychologique et peut être un substitut à la guérilla. Le terme « terrorisme » trouve son origine dans la politique de Terreur de la Révolution française (1793-1794), mais celle-ci n’a inventé ni la terreur politique ni le terrorisme : que l’on songe à l’Inquisition catholique. Le terrorisme peut ainsi être utilisé par un pouvoir étatique pour se maintenir et/ou éliminer ses opposants (« terrorisme d’État »). Cela a été notamment le cas de nombreux régimes dictatoriaux ou totalitaires. Cependant, d’autres actions visant à terroriser les populations civiles ont pu être décidées par des régimes démocratiques en vue d’accélérer l’issue d’un conflit ou de changer le rapport des forces. Ce fut notamment le cas, pendant la Seconde Guerre mondiale, des bombardements de Dresde et d’Hiroshima. Violences révolutionnaires et résistances armées. Dans la seconde moitié du xixe siècle, ce sont essentiellement des groupes politiques révolutionnaires et/ou nationalistes qui eurent recours au terrorisme, pour éliminer des dirigeants qu’ils considéraient comme responsables de l’oppression et tenter de favoriser un soulèvement populaire. Ainsi en fut-il de certains courants nihilistes, anarchistes, ou encore de l’organisation populiste russe Narodnaïa Volia (« La Volonté du peuple »), responsable de l’assassinat du tsar Alexandre II en 1881. En 1914, l’assassinat du prince héritier de l’Empire austro-hongrois François-Ferdinand (1863-1914) par Gavrilo Princip (1894-1918), un révolutionnaire serbe membre d’une organisation terroriste, conduisit, par des réactions en chaîne, au déclenchement de la Grande Guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les forces d’agression ont tenté de disqualifier les actions de résistance armée antifascistes (Yougoslavie, Grèce, URSS, Italie, France, etc.) en les désignant comme « terroristes ». Après guerre, certains mouvements de libération nationale réclamant l’indépendance ont principalement adopté des démarches pacifistes de désobéissance civile, comme ce fut le cas aux Indes avec la non-violence prônée par Mohandas Karamchand Gandhi, tandis que d’autres ont choisi – ou n’ont eu d’autre choix que – de recourir à la lutte armée, comme l’EOKA (Organisation nationale des combattants chypriotes) ou le FLN (Front de libération nationale) algérien. Les pouvoirs coloniaux ont cherché à discréditer ces derniers en les dénonçant comme « terroristes ». Les régimes (souvent dictatoriaux) contestés par des mouvements de guérilla (notamment en Amérique latine et en Asie du Sud-Est) firent de même. Dans les années 1970-1980, des pays démocratiques ont, eux aussi, connu un terrorisme qui émanait d’organisations ou groupes d’extrême droite (Italie) et/ou d’extrême gauche (Italie, RFA notamment). Le Royaume-Uni et l’Espagne (de Franco, mais aussi post-franquiste) ont, pour leur part, subi l’activisme armé de mouvements nationalistes, notamment l’ETA basque (Euskadi Ta Askatasuna, « Le pays basque et sa liberté ») et l’IRA (Armée républicaine irlandaise). Des définitions faisant controverse. L’histoire du terrorisme a été marquée, à partir de 1968, par des détournements d’avions de ligne perpétrés par des organisations se réclamant de la cause palestinienne et par d’autres attentats hors de la zone de conflit comme la prise d’otages lors des jeux Olympiques de Munich en 1972 par Septembre noir. Certaines de ces organisations étaient liées à des services secrets proche-orientaux. L’OLP (Organisation de libération de la Palestine) a officiellement déclaré renoncer à ces pratiques de « terrorisme international » en 1988. Elle n’en a pas moins continué à être qualifiée de « terroriste » par la plupart des dirigeants israéliens dont certains, tels Menahim Begin ou Yitzhak Shamir (1915-), avaient eux-mêmes, dans leur jeunesse, été très actifs dans des organisations terroristes juives comme l’Irgoun. Lors de la seconde intifada déclenchée dans les Territoires occupés en septembre 2000, les groupes clandestins des principales organisations palestiniennes ont été responsables de multiples attentats-suicides. Le Hezbollah libanais avait inauguré ce type d’action en 1982 suivi, à partir de 1987, par les séparatistes tamouls à Sri Lanka. Les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés par des islamistes contre les tours jumelles du World Trade Center de New York et le Pentagone de Washington ont placé la lutte antiterroriste au cœur du discours stratégique américain et justifié non seulement l’intervention en Afghanistan, qui a renversé quelques semaines plus tard le régime des taliban, mais aussi la guerre d’Irak ouverte en 2003. Ces deux conflits ont suscité de nombreuses controverses sur le plan du droit international. Dans le droit humanitaire et le droit de la guerre, la notion de terrorisme (de même que celle de guérilla) ne fait en effet pas l’objet d’une véritable définition, ce qui peut favoriser leur transgression par les différents acteurs en conflit (« terroristes » et « contre-terroristes », « insurrectionnels » et « contre-insurrectionnels », « subversifs » et « antisubversifs »).

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