TABOU
TABOU. Terme d'origine polynésienne, importé par des voyageurs du XIXe siècle (Cook, Freycinet, Kruzenstern, Kotzebue). Il désigne, chez les Polynésiens, ce qu'il n'est pas permis de toucher. Le sens exact de tabou appartient donc à une civilisation très particulière. Freud (Totem et Tabou) a vu dans tout système de tabous une «atteinte à la liberté de jouissance, de mouvement et de communication». Actuellement, on emploie tabou comme synonyme d'«interdit absolu et irrationnel».
interdit / tabou
Limite imposée à la liberté d'agir ; prohibition d'un acte, d'un comportement.
Commentaire Les interdits peuvent être de nature sociale ou psychologique. Les premiers ont pour objectif le bon fonctionnement de la vie en communauté et la protection de la collectivité. On leur associe les « tabous », qui sont des défenses d'origine religieuse (ex. : l'inceste). Les seconds sont un héritage de l'éducation, du vécu et des valeurs d'un individu. Souvent inconscients, ils guident le comportement d'une personne à son insu.
Citation [...] la langue française n'a subi que des modifications bien légères depuis trois cents ans ; et, si la société s'est transformée peu à peu, si les techniques industrielles ont fait des progrès considérables, notre civilisation mentale, elle, est bien restée la même. Nous vivons pratiquement sur les mêmes habitudes et les mêmes interdits moraux, alimentaires, religieux, sexuels, hygiéniques, familiaux, etc. (Alain Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman, « Une voie pour le roman futur ».)
tabou, terme polynésien signifiant « ce qui est soustrait à l'usage courant » : un arbre qu'on ne peut toucher ou abattre est un arbre « tabou » (S. Reinach). — Par extension, caractère sacré d'une chose qui en interdit le contact ou l'usage. Ce sens dérive d'une institution polynésienne selon laquelle certaines choses ou certains actes sont interdits, en vertu d'une loi morale ou religieuse.
tabou, caractère interdit et sacré d’un objet. Dans toutes les religions, le profane n’a pas le droit de toucher certains « objets » (personnes ou choses). Dans les sociétés totémiques, on respecte l'animal ou le végétal (arbre...) qui sert d’emblème au groupe parce qu'il est tabou, c’est-à-dire à la fois sacré et maudit. La prohibition de l’inceste correspond à un tabou, dont l’origine demeure obscure. Les tabous constituent, avec les préceptes, un code moral qui renforce la cohésion du groupe et assure la pérennité d’un ordre social lentement élaboré au cours des âges. Toute atteinte portée à l’un de ces traits culturels risque de détruire un système subtil de relations sociales et de laisser un peuple désemparé, privé de son identité.
tabou
Mot d'origine polynésienne ayant le sens de « défendu » ou « interdit » et désignant, dans la littérature ethnologique, une prohibition à caractère magico-religieux dont la transgression entraîne automatiquement un châtiment surnaturel. Quoique les théoriciens de la sociologie primitive et de l'histoire des religions aient longuement disputé, au XIXe siècle, de la notion de tabou, de son champ d'application, et qu'ils aient imaginé les hypothèses les plus ingénieuses pour en faire la quintessence du sacré ou l'origine des idées religieuses et morales, il y a grand intérêt à s'en tenir à une définition étroite. Faute de quoi, tout ce qui est interdit ou seulement répréhensible et à quoi s'attache une crainte superstitieuse (le fady malgache par exemple) rentre dans la catégorie du tabou qui cesse alors d'être opératoire.
(Angl. : taboo ou tabu.)
TABOU (n m., étym. : polynésien tapu : sacré). 1. — (Stricto) Caractère sacré (ou impur) d’un objet, d’un être ou d’un acte, entraînant une interdiction relative à son contact ou à sa réalisation. 2. — (Par anal.) Toute prohibition morale ou coutumière : les tabous sexuels.
TABOU Du polynésien tapu, sacré. Le terme désigne des objets (choses ou personnes) investies d’une puissance sacrée (ou impure) réputée dangereuse, entraînant des interdits rituels que le profane n’a pas le droit de transgresser. Par extension, toute prohibition imposée par la morale ou la coutume, notamment les tabous sexuels et plus précisément le tabou de l’inceste - universellement répandu -, dont la transgression a toujours été, chez les populations traditionnelles, ou bien punie ou sévèrement réglementée.