Synecdoque
La synecdoque n’est qu’une variété de métonymie (c’est-à-dire une figure microstructurale du type des tropes). Le rapport entre les deux valeurs en jeu (celle qui est normalement attachée au terme marqué dans le discours et celle qui correspond au sens tropique à comprendre en l’occurrence) est un rapport de contiguïté ou d’englobement sémantiques. Prenons les relations canoniques traditionnellement fixées; les exemples doivent être chaque fois insérés dans un microcontexte qui en rende l’interprétation obligatoire. Un fer = « une arme en fer » - synecdoque sur le rapport objet-matière dont il est fait. Il nous manque des bras = « il nous manque des hommes » -synecdoque sur le rapport de la partie et du tout. Les soleils marins = «le soleil sur la mer» - synecdoque sur le rapport singulier-pluriel. C’est quelqu’un dont on parle dans les journaux = «c’est quelqu’un dont on parle dans les médias» - synecdoque sur le rapport espèce-genre (ici de l’espèce pour le genre, les journaux étant une espèce de médias parmi d’autres). Pour bien comprendre la spécificité de la métonymie-synecdoque à l’égard de la métonymie en général, il suffit d’opposer il a bu un verre (= le contenu d’un verre; il n’a pas bu du verre - métonymie simple, sur le rapport contenant-contenu), à son fer s’est coupé (= son poignard s’est coupé ; le poignard est bien du fer - métonymie-synecdoque) : il y a, d’une façon ou d’une autre, superposition sémantique dans le mécanisme de la synecdoque.
Selon l’orientation de cette superposition, la synecdoque est parfois dite généralisante (ils ont des relations pour «ils ont une liaison sexuelle »), ou au contraire particularisante (cet homme n’est tout entier que regard, selon une synecdoque in praesentia). Il est important de noter que la synecdoque est souvent mêlée à d’autres tropes, spécialement aux métonymies (générales) qui consistent à sélectionner une qualité ou un attribut.
=> Figure, microstructurale, trope, métonymie; in praesentia; antonomase.
SYNECDOQUE nom fém. - Figure qui consiste à désigner un objet en ayant recours à un terme d’une signification plus large ou plus étroite.
ÉTYM. : du grec sunekdokhê - « compréhension simultanée ».
EXEMPLES : une « voile » pour un « navire ». La « France » pour « l’équipe de France de football ».
La synecdoque qui désigne le tout en nommant une partie (« voile » pour « bateau ») ou qui désigne une partie par le mot se rapportant au tout (« France » pour « équipe de France ») est un cas particulier de la métonymie. Le remplacement est en effet opéré en fonction d’un rapport autre qu’un rapport de ressemblance entre les deux éléments.
—> Métaphore — Métonymie
synecdoque (gr. synecdochè, «action de saisir ensemble»). Figure de style consistant à utiliser une partie pour le tout ou le singulier pour le pluriel, comme dans cette phrase de Tite-Live : Romanus proelio victor, « le Romain a remporté la victoire».