SYMBOLOGIE
1. La symbologie est la théorie générale du symbole. Science relativement récente, elle semble se développer à une époque où le sens des symboles s’est perdu sous l’influence du rationalisme et où il se retrouve sous l’influence des déséquilibres individuels et sociaux, engendrés par un rationalisme intempérant, totalitaire et technocratique, étouffant toute une partie des aspirations vitales de l’homme. Cette science se présente sous trois aspects. Science positive, elle se fonde sur l’existence des symboles, leur histoire, leurs variations, leurs enchaînements et contre tout un secteur de l’anthropologie culturelle. Science spéculative, elle étudie la fonction du symbole, son rôle dans l’imaginaire, distinct de l’allégorie, de l’analogie et du mythe, ses rapports avec l’évolution globale de la personnalité ; elle relève à la fois de la psychologie et de l’herméneutique. Science pratique, elle éclaire la conduite de l’analyse psychologique, elle libère le jeu de la fonction symbolisante, elle décèle les liens entre la création symbolique et la genèse de la personnalité, elle rééquilibre le fonctionnement mental ; elle intervient à ce titre dans la plupart des psychothérapies.
2. La symbologie positive comprend notamment l’étude de toutes les symboliques : par exemple, la symbolique du feu, soit l’ensemble des images, des relations, des interprétations afférent à ce symbole ; ou la symbolique de l’art roman, soit l’ensemble des figures et des sens attachés à ces figures qui caractérisent une tradition. Pour J. Lacan, le symbolique est un des registres de la psychanalyse, un « ordre de phénomènes... structurés comme un langage », qu’il importe de déchiffrer. Pour S. Freud, la symbolique est « l’ensemble des symboles à signification constante... ». Il considère davantage le rapport de symbolisant à symbolisé, tandis que Lacan s’intéresse plutôt à la structuration et à l’agencement des symboles.
3. La symbologie spéculative examine en particulier les diverses théories du symbole, propres à telle religion ou telle culture : le symbolisme hindou, chrétien, musulman, etc., et le rôle qui lui est attribué dans la quête du salut et la formation de l’esprit. Elle recherche également le fondement de cette propriété qu’ont certains êtres ou certaines images de servir de symboles privilégiés : le symbolisme de la lune, de l’arbre, etc. Mais elle s’efforce surtout de comprendre la nature du symbole. On le réduit trop souvent, suivant son étymologie, à un signe de connaissance, ou de « reconnaissance ». Non, il est beaucoup plus que cela : il est une voie de communication, voire de communion. Il n’est perçu que par une certaine analogie entre le symbolisant et le symbolisé, d’une part, et, d’autre part, par une certaine connaturalité entre le symbolisé et le sujet qui le perçoit à travers la médiation du symbolisant. On entre en symbole, comme on vit en symbiose. La communication par symbole dépasse l’ordre du discours, du signe et de la connaissance, elle atteint l’affectivité, le centre le plus profond de l’être, la personnalité tout entière. Le symbole tend à révéler un être à lui-même, si celui-ci possède déjà quelque chose de commun avec le symbolisé, ou à le faire évoluer dans le sens du symbolisé, s’il en possède au moins le pouvoir. Plus qu’une connaissance, il est une force d’identification. Le signe éclaire et instruit, le symbole opère et transforme, il actualise une prédisposition réciproque.
4. Il existe des symboles dégénérés, dévitalisés, tombés au rang de simples signes ou d’allégories, souvent par la faute de ceux qui ne sont plus capables d’en ressentir la valeur, d’en éprouver le sens. La victoire de Samothrace, par exemple, est devenue une admirable, mais conventionnelle, allégorie de bataille heureuse, maintes fois imitée, dès lors que le spectateur a cessé de percevoir à travers cette sculpture élancée, aux ailes déployées, la foi en la divinité qui, seule, accorde la victoire à ses élus, bien plus, la présence d’une force surhumaine « enthousiasmant » les combattants. Si cette relation est perçue ou imaginée, la statue prend alors valeur de symbole, elle ouvre l’accès à un autre monde. La flamme de la divinité brûlait les héros, ils devenaient le feu d’en haut. La poussée incitatrice du symbole va jusqu’à la conversion intérieure du combattant en héros, du patriote en amant de la Déesse. L’allégorie est inoffensive, le symbole est explosif. Mutatis mutandis, c’est ce qui se produit dans la « rencontre » symbolique. Le symbole ajoute au rapport de signification, à la relation de signe à signifié (statue de victoire), toute une charge émotive, venant du sujet qui perçoit, de cette fonction symbolisante qui s’actualise et dépasse l’ordre de la connaissance (statue vers un au-delà de la figure). On peut, non seulement contempler la beauté de la statue, mais investir sur la déesse représentée, comme sur des forces cosmiques, psychiques, surnaturelles, tout un ensemble de passions, d’espoirs, de croyances. La statue s’anime alors d’une invisible présence, dont le contemplateur se sent comme pénétré et avec laquelle il tend à s’identifier. La communication symbolique recèle toujours un processus d’identification.
5. Cette connivence latente peut être d’origine ethnologique, innée, acquise, s’enraciner dans la préhistoire, dans un milieu culturel, dans une destinée personnelle. Qu’importe ! L’essentiel est qu’un rapport s’établisse en profondeur et le symbole joue. A l’analyse de préciser le niveau où se réalise la rencontre. Elle peut en rechercher l’origine dans une lutte permanente entre un désir et ses obstacles (méthodes diachroniques) ou dans la synthèse d’un désir frustré et d’une valeur (méthodes synchroniques), dont la complémentarité se révèle par la « rencontre » symbolique. Le symbole joue le rôle d’un principe d’unification et d’intégration. Il remplit aussi une fonction « mystagogique ». Il est en effet le moyen de pressentir les univers supérieurs, grâce à des configurations d’un univers inférieur ou intermédiaire. Les univers symbolisent les uns avec les autres. Comme le note Henri Corbin (cf. 58, et II, p. 50) « le symbolisant trouve sa vérité dans le symbolisé qui lui est supérieur » et celui-ci se manifeste, et se cache à la fois, dans le symbolisant qui lui est inférieur. Le Dr Guillerey (voir Méthode) pensait que les troubles psychiques naissent des entraves apportées à une activité supérieure. Le symbole peut à cet égard jouer un rôle libérateur, en révélant l’activité entravée et en la délivrant de ses entraves.
SYMBOLOGIE GENETIQUE. 1. C’est en 1953, à Paris, au premier congrès de < l’Association mondiale pour l’étude scientifique du symbolisme », que Roger Fretigny présentait pour la première fois les grandes lignes de la symbologie génétique d’André Virel (cf. 93, 197 et 198). La symbologie génétique recherche une explication des formes de l’imaginaire, en liaison avec l’évolution globale de la personnalité. Une suite continue de phases parallèles, fondée sur une sorte d’isomorphisme, révèle un développement concomitant entre les conduites de comportement et l’imagerie mentale dominante d’un moment. Les essaims de symboles, plus ou moins organisés en mythes et structures, évoluent en même temps que la maîtrise et l’intégration des fonctions mentales. Ils se structurent parallèlement à la structuration du comportement et de la personnalité. Un arrêt ou une phase quelconque de l’évolution personnelle se traduit par la formation simultanée de symboles et, à l’inverse, une évolution de la fonction imaginante trahit un changement dans la personnalité.
2. Les données de fait qui marquent une existence se transmuent, au niveau de l’imaginaire, en symboles. Un passage s’opère de l’apparence à l’intimité, du bruit au silence, de l’extériorité à l’intériorité, du patent au latent, et le symbole naît de ce trajet. Le problème est de retrouver la trajectoire. L’analyste qui s’efforce de décrypter un symbole, comme de comprendre une personne, remonte en sens inverse le processus de symbolisation : il tente un retour imaginatif à l’origine. Cette méthode présuppose une réversibilité du symbolisé au symbolisant, du symbolisant au symbolisé. La symbologie génétique fraye quelques voies, pour cette remontée du fleuve imaginaire, différentes de l’anamnèse freudienne. Il se peut, en effet, que tel événement survenu dans l’enfance ou telle situation endurée à une période quelconque de la vie, déclenchent un processus de symbolisation. Mais les phases successives, les formes et l’orientation de ce processus procèdent aussi des profondeurs, où elles s’enracinent, d’un psychisme global, qui préexiste à l’influence du stimulus occasionnel. Le rôle de celui-ci ne dépasse guère, le plus souvent, celui d’un prétexte. S’en tenir à cette découverte de l’ « événement », c’est s’arrêter en chemin, s’en tenir à l' « histoire » et continuer d’ignorer « le sens », c’est conclure un roman, non percer un symbole. Le récit symbolique est infiniment plus riche et secret que la narration romanesque. Il reste toujours à savoir pourquoi et comment telle influence a produit telle symbolisation : la série des rapports possibles est aussi différenciée que les individus et les combinaisons sont innombrables.
3. La symbolisation repose sur quelques données simples. Par exemple, les symboles graphiques fondamentaux se résument en courbes et droites : le cercle et le carré, avec leurs formes irrégulières et leurs allongements en ovale et en rectangle ; puis ils intègrent la troisième dimension, bien qu’on ne voie jamais toutes les surfaces, avec la sphère et le cube, le soleil et la maison, le sein et la main. Les premiers traits que dessine l’enfant sont des courbes ; la ligne droite, la barre, ne vient que plus tard, exigeant une plus grande maîtrise du geste. La conscience symbolisante, pour nous en tenir aux formes visuelles (il y a aussi une symbolisation à partir des sons et des odeurs), se construit à partir de ces images primitives. Si simples soient-elles, on peut se demander dès la naissance d’une vie, de quelle charge affective sont déjà lourdes, en quelles perceptions sensibles s’enracinent les premières images de courbes et de droites que se forge la conscience enfantine. Elles polariseront plus tard la sensibilité à des symboles plus complexes ; elles engendreront les plus vives réactions à d’éventuels traumatismes. Sur ces figures de base se développeront les formes nouvelles, qui manifestent le génie reproductif, combinatoire ou créateur : à partir de la courbe : vasques, dômes, boucles, spirales ; à partir de la droite : polygones, étoiles, croix ; puis des alliances de courbes et de droites : tubes, cylindres, rouleaux, basiliques et mosquées à base carrée surmontée d’une coupole, etc. Aucune de ces formes, génératrices d’innombrables symboles, n’échappe à l’empire bicéphale de la courbe et de la droite. Des ondes ou des lignes brisées, en suggérant le mouvement, intégreront dans la figure symbolique la quatrième dimension du temps et exprimeront l’unité de l’espace-temps. Des difficultés se rencontrent parfois pour tracer des lignes croisées, X ou +, révélatrices d’entraves dans le développement psychomoteur. (Voir : Schème d'intégration.)
4. Ces observations sont confirmées par les expériences d’Arno Stem sur l’art enfantin. « Le geste créateur de l’enfant, dit-il, s’exerce d’abord par le gribouillage », où ne s’aperçoivent, en un jaillissement tourbillonnant, que des courbes enchevêtrées. Peu à peu, la maîtrise de soi progressant avec l’accommodation des gestes, de la masse confuse se détache une première forme distincte. Les formes ovoïdes sont les premières à se dessiner. « La boucle, note Arno Stern, précède l’angle qui exige un effort de volonté, donc un geste plus intentionnel. » Si mal formé et incohérent soit-il, le tableau ou dessin traduit un ensemble de données, sensations, sentiments, souvenirs, désirs, aspirations, où s’inscrivent un sens et une logique interne, bien plus qu’une simple aptitude opératoire manuelle. Une petite fille, par exemple, ressentant une douleur physique qu’elle ne sait localiser, déforme un côté de la maison qu’elle dessine. Ce serait une erreur de le lui reprocher comme une maladresse, il faut le ressentir comme un appel. Le dessin de la maison est d’ailleurs un bon test d’une évolution qui peut être progressive, stagnante, régressive ou perturbée. A partir du gribouillis, d’arêtes grossières, d’angles maladroits, de rapports inexacts, le dessin s’affermit, se précise, s’enrichit, se situe dans un environnement de plus en plus complexe, jusqu’à la plénitude ordonnée d’un bel ensemble ; et parfois, il suit une voie inverse et retourne à l’incohérence ou à une stylisation sans vie. Certains tests projectifs ont valeur de symbole. Jean Piaget montre, d’autre part, grâce à l’étude des phénomènes d’assimilation et d’accommodation, « la continuité fonctionnelle » qui relie le domaine sensori-moteur et le domaine représentatif, « continuité orientant la constitution des structures successives ». La pensée est d’autant plus symbolisante, selon le psychologue genevois, que l’assimilation l’emporte sur l’accommodation, cette tendance à l’assimilation étant elle-même nourrie de schèmes affectifs.
5. L’univers spatio-temporel, en tant qu’il se distingue du Moi, mais aussi en tant qu’ensemble dans lequel s’inscrit le Moi, ne prend place dans l’imaginaire que d’une façon progressive. Il se structure en permanente corrélation avec la structuration de l’imaginaire et se traduit par une étroite correspondance des réseaux de symboles. Dans l'Histoire de notre Image, André Virel esquisse le tracé de cette genèse simultanée de l’espace-temps et de l’imaginaire. Celui-ci « n’est pas doté de tous ses axes dimensionnels en même temps. Tout d’abord, l’univers de l’être vivant est un continuum indifférencié où est confusément perçu le sens d’une progression sans repère identifié : c’est la « voie » linéaire dans la masse de la forêt. Puis apparaît à la conscience encore sommaire le point de référence (un arbre) ; et c’est à partir du moment où le continu de la ligne a été « signifié » par le point que le linéaire, ainsi centré, « s’oriente » et s’enrichit en outre de la notion de ce qui est situé toujours du même côté lorsqu’on se dirige dans le même sens : la conscience du point (zéro dimension) a permis à la fois une certaine orientation de la ligne et la notion confuse du plan. Réduite aux proportions de cette image abstraite, cette genèse pourrait paraître gratuite, si l’ethnographie ne l’illustrait pas d’une manière élégante... De même, c’est en prenant conscience de la ligne (les sentiers, l’itinéraire) que l’Homme donne un axe au plan et l’oriente. Simultanément il pressent un univers à trois dimensions qu’il percevra nécessairement (n’oublions pas que nous sommes encore dans un monde mythique) comme une dimension cosmo-théologique. Plus tard, l'Homme devra de même prendre clairement conscience du plan pour concevoir un univers spatial orienté dont le plan constitue l’axe, et pour acquérir la notion d’une dimension temporelle. L’illustration ethnographique, à laquelle se réfère André Virel, comprend tous les symboles élémentaires du point, de la ligne, de l’axe, du cercle, du rayon, du creux, du vide, du plein, du zéro, de l’un, du multiple, de l’obscur, du lumineux, qui se résument dans la roue solaire, parfait symbole, mais lentement élaboré, de l’espace-temps tournant indéfiniment autour d’un centre immobile. Toute une cosmologie, bien plus, une eschatologie s’édifieront sur ces symboles de base. Les idiosyncrasies personnelles se distingueront selon les attitudes et les réactions consécutives aux perceptions de l’espace-temps et de ses symboles. Les symboles du temps, avec les différentes phases de leur genèse, peuvent servir à un diagnostic psychologique, et à une thérapeutique.
6. La symbologie génétique propre à André Virel présente l’avantage de rendre compte du plus grand nombre de faits individuels et collectifs. Il découvre trois phases dans toute évolution biologique, mentale, culturelle (avec l’appréhension des notions de temps et d’espace), historique. A chacune d’elles correspond une imagerie mentale dominante différente, avec ses stratifications de symboles et ses dramaturgies de mythes. Ces constellations mobiles de l’imaginaire reflètent la structuration de la personnalité, dont elles sont comme une projection cinématographique. La première phase, nommée cosmogénique, est celle du débordement vital, incontrôlé et confus. Elle se traduit chez l’enfant par le gribouillage ; chez l’adulte mal évolué, par les symboles de la continuité, du vague et de l’écoulement (nuage, onde, cercle, etc.) ; dans les mythologies, par les cycles comparables à celui d’Ouranos et de Gaia. La deuxième phase, schizogénique, marque un arrêt dans cette expansion sans mesure, où l’individuel se détache du magma, le singulier du social ; c’est moins une différenciation intelligente qu’une séparation affective du milieu ; les symboles dominants sont ceux de la discontinuité, du refus, du tranchant, de la rupture ; les mythes relèvent du cycle de Cronos, qui châtre son père et dévore ses enfants ; une sorte d’autisme bloque alors l’évolution personnelle et l’intégration sociale. La troisième phase, autogénique, relance le mouvement et tend vers l’équilibre, la mise en place et en ordre ; les fonctions d’assimilation et d’accommodation s’exercent harmonieusement et se traduisent par une adaptation mobile aux influences et aux milieux ; les symboles sont ceux d’un Moi dominé, d’une continuité ordonnée ; et les mythes appartiennent au cycle de Zeus de la dernière période gréco-romaine. L’être personnel s’affirme, avec son équilibre intérieur et dans une relation adaptée au monde extérieur. Il a conquis son autonomie ; il est adulte et majeur, au plein sens du terme.
7. Ces trois phases de l’évolution correspondent à l’observation psychologique du processus d’individuation en trois périodes : l’individu se pose dans un ensemble confus ; puis, il s’oppose pour s’affirmer ; enfin, il se dispose à s’intégrer dans un ordre social. Elles correspondent aussi aux trois moments de la dialectique : thèse, antithèse, synthèse ; le dernier moment étant marqué par des distinctions apportées à la thèse et par un dépassement des oppositions dans une intégration nouvelle. La thèse exprime une prise de position avec tendance à dominer ; l’antithèse la conteste, avec tendance à s’affirmer contre l’autorité ; la synthèse traduit un sens supérieur des réalités. Ces trois phases correspondent aussi à l’évolution des mythologies, dont la gréco-romaine donne un exemple manifeste. Quelles différences entre les cosmogonies d’Hésiode et l’Olympe organisé de Saloustios, un ami néo-platonicien de l’empereur Julien, qui résume la distribution fonctionnelle des tâches divines en une hiérarchie de quatre triades : les dieux et déesses qui font le monde, ceux qui l’animent, ceux qui l’harmonisent, ceux qui veillent sur lui. Quelle évolution pour chaque dieu, considéré séparément, depuis l’Athéna guerrière ceinturée de serpents jusqu’à l’Athéna civilisatrice, ordonnatrice des arts et métiers ! L’image changeante du mythe n’est-elle pas la transposition symbolique du progrès de la conscience ? Il n’est pas jusqu’à l’évolution de la pensée religieuse qui ne reflète ce lent passage de l’indétermination à l’autodétermination. En simplifiant les données historiques et en replaçant les « révélations » à l’époque où elles sont historiquement transmises, on voit d’abord, phase cosmogénique, un animisme, avec différentes formes de panthéisme et de monisme (à ne pas confondre avec le monisme philosophique) où tout est esprit et Dieu ; puis les dieux se distinguent, phase schizogénique, coexistent ou s’opposent, jusqu’à l’affirmation du Dieu unique, universel et transcendant, créateur nettement séparé de sa création ; enfin, phase autogénique, ou bien Dieu meurt (athéisme) et l’homme autonome apparaît, avec la conscience scientifique, ou bien s’opère la synthèse du Dieu, à la fois transcendant et immanent, qui donne naissance à la conscience mystique. Confusion, séparation, autonomie relative, telles sont bien les trois étapes du progrès de la conscience et les trois dominantes de la symbologie génétique.