Databac

SYMBOLE SYMBOLIQUE SYMBOLISER SYMBOLISME

SYMBOLE, n.m. (gr. sumbolon « signe » ; de sumballein « rapprocher »). ♦ 1° A l'origine, signe de reconnaissance. Pour garder souvenir d'une rencontre, d'une hospitalité offerte, deux personnes partageaient un objet en deux et en conservaient chacune une moitié. Le rapprochement des deux moitiés était, à travers le temps, le signe d'un lien amical. Les énoncés fondamentaux de la foi chrétienne (symbole des Apôtres, symbole de Nicée) ont joué le rôle de signes de reconnaissance entre les chrétiens. ♦ 2° Le symbole peut être conventionnel. C'est le cas des symboles mathématiques, des symboles chimiques : il faut savoir ce qu'ils désignent. ♦ 3° Il peut y avoir une correspondance analogique entre la chose évoquée et le signe concret choisi pour la représenter (le courage et le lion ; la balance et la justice ; la violette et la modestie). L'exploitation de ces correspondances est une forme de pensée et un moyen de communication : la pensée symbolique. Les symboles prennent souvent pour les hommes une grande valeur affective. ♦ 4° Psychanalyse. L'activité inconsciente est reconnue comme essentiellement symbolique. Elle s'exprime d'une façon indirecte, imagée et voilée, qu'il faut interpréter. ♦ 5° La pensée contemporaine est sensible à la fonction sociale du symbole comme langage : il montre, il réunit, il enjoint. Aux yeux du sociologue contemporain, la plupart des conduites sociales (mode, publicité, architecture, urbanisme etc.) sont imprégnées de symboles.

SYMBOLIQUE, adj. et n.f. ♦ 1° Adjectif, a) Qui constitue un symbole (un geste symbolique : tendre la main pour mendier, joindre les mains pour prier) ; b) Qui utilise des symboles (pensée symbolique, logique symbolique ou logistique, qui établit un système de signes correspondant aux formes de la pensée et les règles formelles de leur combinaison, indépendamment de leur sens). ♦ 2° Substantif, a) La symbolique est la théorie des symboles ; b) Expression symbolique propre à certains milieux, à certains courants (les arts religieux ont leur symbolique) ; c) La logistique est parfois appelée une « symbolique ». Leibniz envisageait sa « caractéristique universelle » comme une symbolique.

SYMBOLISER, v. tr. et intr. ♦ 1° Représenter par un symbole (montrer un rameau d'olivier pour parler de paix). + 2° Jouer le rôle de symbole (le drapeau symbolise la patrie). ♦ 3° Usage ancien. Présenter une analogie avec ; dans ce cas, le verbe est utilisé sous la forme intransitive.

SYMBOLISME. n.m. ♦ 1° Signification symbolique d'un objet, d'une substance (symbolisme de l'eau, du feu). ♦ 2° Utilisation de symboles (symbolisme logistique). ♦ 3° Forme de pensée qui s'exprime par symboles (le symbolisme d'un mythe). ♦ 4° Littérature et esthétique. On appelle symbolisme à la fois un courant et une école. Le courant est essentiellement ouvert à l'affectivité, sensible au mystère. Il se veut moins descriptif qu'évocateur. La poésie usera de la suggestion, du symbole, de qualités musicales. Valéry a dit qu'elle « avait repris à la musique son bien ». Il s'agit pour elle de retrouver, sous les apparences, la véritable réalité. Appartiennent à ce courant G. de Nerval, Baudelaire, Lautréamont, Verlaine. Avec Mallarmé, la recherche du « surréel » glisse vers l'hermétisme. A partir de 1880, l'école symboliste a mérité de sévères critiques pour son laisser-aller, son mépris de toutes les règles, les abus du vers libre. Pourtant quelques grands noms (Laforgue, Moréas etc.) se rattachent encore au symbolisme et au néosymbolisme. Le retentissement de ce mouvement à l'étranger a été considérable.

Liens utiles