Symbole

Le symbole peut être analysé comme figure macrostructurale complexe. Il est toujours le résultat d’une combinaison de figures élémentaires :

- le général de Gaulle a été le symbole de la Résistance : personnification, métonymie sur le rapport concret-abstrait, antonomase ;

- la faucille et le marteau ont tenté d’écraser la croix : personnification, métonymie sur le rapport concret-abstrait et métonymie du signe.

Un personnage ou un objet sont donc dénommés pour représenter une entité, la plupart du temps personnifiée, et quelquefois indiquée par un attribut particulier : c’est par ce dernier trait que le symbole est en relation avec l’allégorie, toujours insérée dans la dynamique d’une activité, et appuyée essentiellement d’ailleurs sur un autre trope.

=> Figure, macrostructurale ; personnification ; métonymie, antonomase; allégorie; trope.

SYMBOLE nom masc. — Toute réalité (objet, image, personnage, etc.) qui, du fait de certaines de ses qualités et en raison d’une relation d’analogie, se voit attribuer la capacité de représenter autre chose qu’elle-même (abstraction, idée, sentiment, etc.). ETYM. : du grec sumbolon = « objet partagé en deux de manière à servir de signe de reconnaissance ». Par définition, le symbole renvoie à autre chose que lui-même. Il ne peut être compris que lorsque sont rapprochés l’objet qui symbolise et la chose dont celui-ci est le symbole. La nature du lien entre ces deux réalités séparées est variable et intéresse l’analyse littéraire. Ce lien peut d’abord être de nature conventionnelle : c’est en ce sens que le drapeau tricolore est le symbole de la France, ou la colombe le symbole de la paix. Dans ce cas, le symbole est clair et explicite ; il est le même pour tout le monde. La littérature joue des symboles de ce type. On en trouve en abondance dans la poésie où ils permettent de donner à une idée une forme de matérialité et de présence qui n’appartient qu’aux images et à ce que celles-ci évoquent concrètement. Alors qu’avec Baudelaire encore le symbole souvent s’offrait clairement au lecteur - ainsi dans le célèbre poème où l’Albatros est symbole de la condition du poète -, avec les écrivains de la fin du XIXe siècle, le symbole n’a de valeur que dans la mesure où il se soustrait à l’interprétation au moins en partie. Mallarmé écrit : « C'est le parfait usage de ce mystère qui constitue le symbole : évoquer petit à petit un objet pour montrer un état d'âme, ou inversement choisir un objet pour en dégager un état d'âme. » Souvent, la puissance de fascination du symbole naît en effet du décalage que l’auteur instaure entre la beauté et la puissance de séduction de l’image qu’il introduit d’une part, et le caractère fuyant et énigmatique de ce que cette image symbolise d’autre part : ainsi le Moby Dick de Melville.

—> Analogie - Métaphore