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SUPERSTITION

SUPERSTITION, n.f. (lat. superstitio « terreur religieuse », « superstition »). ♦ 1° Corruption du sentiment religieux confondant effets spirituels et effets magiques. ♦ 2° Croyance irrationnelle en l'effet bénéfique ou maléfique de certaines pratiques (passer sous une échelle, être treize à table, etc.). ♦ 3° Au XVIIIe siècle, les « philosophes » des Lumières, niant le fait de la Révélation, tenaient pour une superstition la foi qui lui était accordée et fondaient la croyance en Dieu sur leur seule raison. ♦ 4° Par analogie, importance inconditionnelle attachée à certains principes, à certaines méthodes, à certaines pratiques (diplômes, usages sociaux, etc.).
SUPERSTITION, n. f. Croyance dénuée de tout fondement, souvent inspirée par la crainte des dieux ou des forces invisibles de l’univers. Irrationnelle, illogique, la superstition sacralise souvent des objets ou des pratiques qui sont censés avoir des effets magiques. Croire que le chiffre 13 porte malheur, ou qu’on peut se protéger du mal en portant une patte de lapin, sont des superstitions. La superstition est en général considérée comme une déviation dangereuse du sentiment religieux, notamment par les croyants sensés et modérés. Pour les athées, au contraire, toute religion est superstition ; l’idée même de culte est superstitieuse. Quoi qu’il en soit, on peut estimer que la superstition comporte au moins deux dangers : elle maintient dans l’ignorance, empêchant la raison humaine d’accéder aux lumières de l’esprit ; elle pousse à des conduites intolérantes, ajoutant la cruauté à la stupidité (ce fut le cas, par exemple, dans ces sociétés où l’on massacrait les hommes roux, censés être des incarnations du démon !). Voir Dogmatisme, Fanatisme, Lumières.
Superstition Du latin superstare, « se tenir au-dessus », « survivre » (par allusion, selon Cicéron, à ceux qui prient sans cesse pour que leurs enfants leur survivent). Croyance ou attitude irrationnelle par laquelle on est porté à voir des présages dans des accidents fortuits ou à rechercher les faveurs des dieux dans des pratiques impuissantes. • On est superstitieux, explique Spinoza, parce qu'on craint de ne pas obtenir des biens auxquels on tient, mais dont la possession demeure hautement incertaine. • La superstition fait offense à la science et à la raison, dans la mesure où elle ne saisit pas la nature comme soumise à des lois universelles.


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