Sujet : Quels problèmes philosophiques la notion de choix soulève-t-elle ?
Sujet : Quels problèmes philosophiques la notion de choix soulève-t-elle ?
Si le destin est maître de tout, la notion de choix n'a pas de sens
Le héros tragique est coupable aux yeux des dieux, mais il n’est pas, en réalité, responsable de ses actions (cf. Racine, La Thébaïde, acte III, scène 3 : «Voilà de ces grands Dieux la suprême justice, / Jusques au bord du crime ils conduisent nos pas, / Ils nous le font commettre, et ne l’excusent pas»). Impuissance de l’homme selon le fatalisme stoïcien : «Quoi qu’il t’arrive, cela t’était préparé de toute éternité» (Marc-Aurèle, Pensées, V, 5). Ou plutôt : le seul choix rationnel consisterait alors à «aimer ce qui arrive» ("amor fati"), c’est-à-dire à supporter notre lot.
La notion de choix suppose la réalité de la liberté
Selon Descartes (1596-1650), la liberté de la volonté «se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons» {Principes de la philosophie, I, § 39 - 1644). Or la liberté, c’est précisément, selon lui, le pouvoir de dire «oui» ou «non». Mais, comme l’a remarqué Leibniz, le «sentiment vif interne» de la liberté ne suffit pas à prouver la réalité de celle-ci. Il n’y a là qu’une évidence subjective. Le pouvoir de choisir que nous croyons pouvoir nous attribuer repose peut-être sur une simple illusion (Spinoza).
Le jugement moral suppose que nous sommes doués, en quelque façon, d'un pouvoir de choisir
Certes, le pouvoir de choix que conçoit Descartes paraît presque aveugle et stérile, puisqu’il se réduit au pouvoir de nier l’évidence en présence même de l’évidence [Lettre à Mesland, 1645). Certes, les sciences humaines (psychanalyse, marxisme) ont eu beau jeu de souligner le caractère souvent illusoire de la commune croyance en la liberté du sujet. Il reste, comme le remarquaient les épicuriens, que ni la louange ni le blâme n’auraient de sens si les hommes étaient absolument dénués du pouvoir de choisir.
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