Sujet : Pourquoi la folie est-elle énigmatique ?
Sujet : Pourquoi la folie est-elle énigmatique ?
- Le fou, c'est l'aliéné, c'est l'autre à lui-même
- La folie est énigmatique parce qu'elle nous paraît étrangère, dénuée de sens. Lafcadio, qui, dans les "Caves du Vatican" d’André Gide, tue un homme sans raison, gratuitement, nous semble fou : pas de motifs, pas de sens.
- La folie est énigmatique parce quelle est inquiétante. Nous en avons peur ; et nous la tenons à distance (cf. les célèbres pages de Michel Foucault, sur "Renfermement» psychiatrique").
- Le fou, c’est le possédé, l’aliéné (du latin : "alienus" = «autre»), l’autre à lui-même.
2. Le fou, c'est l'autre
- La folie est énigmatique parce qu’elle est angoissante, en tant qu’elle ne paraît, somme toute, pas si éloignée de l’homme sain... (voyez la brusquerie de la «chute» de gens sains d’esprit dans la folie).
- La folie est énigmatique parce qu’elle nous remet en question. Inversement, qui va contre les idées reçues passe pour fou : le génie novateur, l’ingénu ("Le Huron" de Voltaire, par ex.) qui n’adopte pas le masque que d’autres portent en société, semblent fous aux yeux du commun.
- Le fou, c’est l’autre. On taxe trop aisément de «folie» ce qui est, tout simplement, différent.
3. «Je est un autre»
- La folie est énigmatique parce qu’en réalité, elle nous est proche. Freud, dans ses "Cinq leçons sur la psychanalyse", a fortement souligné que «les névroses n’ont aucun contenu psychique qui ne se trouve aussi chez les personnes saines».
- La folie est énigmatique parce qu'elle est signifiante. Elle a un sens ; elle exprime un violent conflit psychique.
- Rimbaud disait : «Je est un autre», afin d’exprimer cette dissociation du moi entre une instance consciente et rationnelle et une instance plus trouble et plus insaisissable, que les psychanalystes ont appelée l’inconscient. •
C’est l’un des trois éléments de la première théorie freudienne de l’appareil psychique, avec l’inconscient et le préconscient. Le conscient se définit par opposition à l’inconscient, le préconscient représentant en quelque sorte un lieu de transition entre les deux autres. Le conscient, dans la première topique, est le lieu où s’opère le contact avec le monde extérieur. Comme le préconscient, auquel il est associé en un système qu’on appelle « préconscient-conscient », le conscient est régi par le processus secondaire. Il est chargé de recevoir d’une part les perceptions en provenance de l’extérieur, d’où l’appellation fréquente de « système perception-conscience » ; d’autre part, il abrite les processus de pensée, c’est-à-dire aussi bien les processus réflexifs que les souvenirs.