Sujet : Le bonheur est-il la fin de toute action humaine ?
Sujet : Le bonheur est-il la fin de toute action humaine ?
Selon les anciens philosophes, le bonheur est bien la fin de toutes nos actions
Aristote, et tous les Anciens, ont considéré que tous, quitte à nous tromper de «cible», nous déployons nos efforts en vue d’atteindre le bonheur.
Les théologiens chrétiens n’ont cessé de redire la même chose : toutes les actions des hommes, même lorsque ceux-ci se détournent de Dieu, visent à obtenir le bonheur et la paix.
Cela suppose, bien entendu, que «tout choix délibéré aspire à quelque bien» (Aristote, Ethique à Nicomaque, I, 2). Autrement dit : nul n’est méchant volontairement.
Mais cette conception est-elle conforme à l'expérience ? Est-elle légitime et réaliste ?
On peut toutefois s’interroger, à l’aide de la psychanalyse, sur la perversité de certaines actions particulièrement inhumaines (actes sadiques, guerres, massacres, etc.).
On peut ensuite se demander, avec Kant, si la recherche du bonheur (en particulier, celle de notre bonheur personnel) est conciliable, en toute circonstance, avec la moralité de nos actions.
En outre, si la civilisation consiste à réprimer les instincts, le bonheur est-il encore seulement possible pour l’être humain policé et tenu en respect par la société ?
La recherche du bonheur en cette vie doit bel et bien constituer la règle de notre conduite
C’est, en tous les cas, une métaphysique dualiste qui considère que le bonheur est à remettre pour plus tard, pour l’au-delà, pour une hypothétique vie d’outre-tombe.
La recherche du bonheur ne se réduit d’ailleurs pas à une quête d’ordre privé : c’est aussi une question politique.
«Chercher le bonheur dans cette vie, c’est là le véritable esprit de rébellion» (Ibsen, Les Revenants, acte I - 1882)»
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- Montherlant écrit dans ses Notes de Théâtre (Théâtre, Bibliothèque de la Pléiade, p. 1075) : « Une pièce de théâtre ne m'intéresse que si l'action extérieure, réduite à la plus grande simplicité, n'y est qu'un prétexte à l'exploration de l'homme; si l'auteur s'y est donné pour tâche non d'imaginer et de construire mécaniquement une intrigue, mais d'exprimer avec le maximum de vérité, d'intensité et de profondeur un certain nombre de mouvements de l'âme humaine. » Expliquez et discutez
- Dans la préface de Britannicus (1670) Racine définit ainsi la tragédie : une action simple, chargée de peu de matière telle que doit être une action qui se passe en un seul jour, et qui, s'avançant par degrés vers sa fin, n'est soutenu que par les intérêts; les sentiments et les passions des personnages. Vous examinerez dans quelle mesure cette citation peut s'appliquer (ou non) à la pièce de Cocteau, La Machine Infernale.